Chronik fiction est une chaîne youtube que j'ai longtemps regardé pour sa principale force : sur un youtube ou les produits proposés sont assez amateurs, voire médiocres, une chaîne qui travaille un minimum sa mise en scène sort très vite du lot, comme une exception qualitative. En effet, les caméras sont de plutôt bonne qualités, les plans sont assez travaillés, et la mise en scène est au service de l'intrigue de l'épisode, et de ses 3 personnages, que ce sont le coroner, l'avocat, et le prédicateur. Alors ces produits peuvent vite sembler professionnel, et mériter leur place sur une plateforme de streaming, voire des produits télés.
Mais ne vous y méprenez pas, car cette "qualité" n'est en réalité gonflée que par la médiocrité des autres produits, notamment dans le domaine de la critique et analyse cinéma youtube.
En effet, les plans comme la mise en scène restent corrects, ne transpirant aucune réelle émotion ou ne serait-ce que sensation, faisant tout juste le café, c'est-à-dire mettre en récit son visuel, mais sans plus. Alors quand le coroner tire à pile ou face, gros plan sur la pièce en vol, ou quand l'avocat est présenté dans le générique, léger contre-plan devant son tableau, et quand le prédicateur parle, on pense à filmer les armes à feu... d'accord, ça va, mais ce n'est pas plus intéressant que ça, et surtout, ça filme comme n'importe quelle personne, ayant regardé des films grands publics, aurait filmé, donc avec simplicité, et rien de neuf. Ça ne casse pas 3 pattes à un connard.
Le problème va survenir par contre dans l'analyse et l'écriture, qui, seigneur, est pitoyable. Commençons par le choix des films : du grand public, que des films extrêmement connus, et que tout le monde connaît. Seven, Fight Club, Titanic, Avengers endgame... puisque tu parles de cinéma, pourquoi parler du vu et revu ? Quel est l'intérêt puisque tout le monde en parle ? Quitte à avoir une mise en scène qui sort du lot des autres youtubeurs, pourquoi présenter le même contenu ?
Mais si ce n'était que ça, ça ne vaudrait pas une critique. Le problème est le coeur de ces vidéos: "l'analyse". Soyons clair, il n'y en a pas. Le principe est simple (et ma fois assez sympathique dans le fond): l'avocat doit défendre les plus grands méchants du cinéma, le prédicateur doit analyser les films apocalyptiques, et le coroner doit déterminer les plus grandes mort du cinéma. Qu'est-ce qu'ils en font ? Dans "the dark knight", ils "analysent" les actions du Joker. Verdict : le joker n'est pas tant le plus méchant, en tant qu'il révèle le mal en nous, et dans la société. Oui. Le titre de la critique n'est pas une vanne : la réflexion tourne vraiment autour de "est-ce que ce ne serait pas Joker qui serait fou, mais la société ?". Ca c'est pas de l'analyse, ça s'appelle regarder le film, parce que n'importe quel crétin est capable de comprendre que le film s'intéresse à la société, parce que c'est presque explicite dans le film avec le retournement de Harvey Dent et la scène des 2 ferrys.
Mais ne vous en faites pas, vous n'êtes pas au bout de vos peines ! Puisqu'après analyse de Seven, on a le droit à une réflexion identique ! Wow ! A croire que le film le dit, à nouveau, presque explicitement !
Le pire reste l'épisode sur The Walkind Dead du prédicateur, ou le style donné est complètement débile, et qui passe encore moins du fait que le personnage est supposé être un gourou charismatique. Ca commence par son texte : les rimes pauvres à chaque putain de phrases en "er" ou "on", comment c'est possible de faire un truc aussi nul ? Les réalisateurs se sont vraiment dis qu'ils allaient le rendre charismatique en le faisant rimer ? A nouveau ça prouve qu'ils ne comprennent rien, non seulement au cinéma, mais aussi la rhétorique, et l'art en général ; presque tout chanteur, même le plus commercial et fade soit-il, sait mettre des rimes. Pire, c'est le premier truc qu'on repère en musique ! Et dans un texte non chanté mais supposé convaincre, bah je suis désolé mais ça passe pas, parce que, conséquence de ces rimes forcées, les verbes se trouvent toujours à la fin des phrases, et non seulement ça se voit, mais ça crispe.
"Demain, au cinéma nous iront
Et regarder un film, nous feront
Peut-être ce film, je vais l'aimer
Et des pop-corns, je vais manger".
C'est le niveau d'écriture de cet épisode. Ca vous donne envie ? Nan ? Tant mieux.
Et bien sur, nous avons l'habituel "analyse" de la série : et si le véritable danger, ce n'était pas les zombies, mais les humains ? Et si les humains devaient choisir entre être chassé, ou chasseur ?
Bordel ce que c'est bas. J'ai tendance à dire que ce genre de message, dans les oeuvres de zombies, sont presque partie intégrante de la thématique des zombies. Se penser intelligent en mettant des rimes et dénoncer l'homme en 100 fois moins intéressant que dans l'oeuvre que tu traites, bah je suis désolé, mais je vais voir que ça, et surtout la vérité ; dans un océan de médiocrité, vous n'êtes pas les derniers nés.
Enfin, je rajouterais une critique un peu "méta" sur la raison de ce texte. Leur "livre", énorme étron qui se paye de la gueule du monde et qui prouve que les créateurs de cet univers de fiction n'ont rien d'autre qu'un nez et un anus, les 2 se connectant régulièrement. Parce que non, vous ne savez ni écrire des punchlines, ni les présenter, ni les rendre intéressantes (sachant que le livre se basait sur l'idée de cadrer le meilleur du coroner). Petit exemple des "punchlines" du livre:
-Vous êtes déçus ? Ah, je vous avais prévenu !
-Tony Montana a rendez-vous avec la mort
-Ah! Grease! On savait danser à l'époque...
-David Lynch ne se prend pas pour une star. C'est un artiste.
Je n'ai rien inventé, tout est réel. C'est une série pour ado retardé qui se prend pour supérieur à la moyenne car son film préféré c'est pas Avengers Infinity war, mais Seven, et ça le rend trop dark emo!
Passez votre chemin, vous valez mieux que ces ratés.