Class
5.4
Class

Série BBC Three (2016)

Quand le lycée ressemble plus à une réunion d’extraterrestres qu’à une salle de cours

Class, c’est un peu comme si Doctor Who avait décidé de prendre une pause, puis avait confié ses ennemis extraterrestres à une bande d’ados paumés dans un lycée, en croisant les doigts pour que ça se passe bien. Spoiler : ça ne se passe pas super bien. Alors que la série essaie de nous offrir une dose de drame lycéen saupoudrée d’invasions extraterrestres, elle finit par ressembler à un cocktail où les ingrédients ne se mélangent pas très bien.


L’histoire se déroule à Coal Hill Academy, un lycée qui n’est pas tout à fait ordinaire (sinon ce serait trop facile). En raison de l’influence de l’espace-temps (merci Doctor Who), des monstres et des extraterrestres commencent à s’y introduire, et c’est là que nos héros entrent en jeu. Ces ados, tous plus ou moins traumatisés et en pleine crise existentielle, doivent jongler entre leurs devoirs de maths et les créatures venues d’un autre monde qui menacent de tout détruire. Rien que ça.


Le problème avec Class, c’est que malgré son potentiel de départ, la série ne sait pas trop sur quel pied danser. Est-ce un drame adolescent ou une série de science-fiction ? Un peu des deux, sauf que le mélange est plus indigeste qu’un combo pizza-chocolat. Chaque épisode balance entre des dialogues ultra dramatiques sur les douleurs de l’adolescence (relations amoureuses compliquées, traumatismes familiaux, la totale), et des attaques extraterrestres sorties de nulle part qui ressemblent souvent à un mauvais rêve post-apocalyptique. Les deux parties ne s’harmonisent jamais vraiment, et tu te retrouves à regarder des lycéens en pleine introspection sentimentale juste avant d’affronter un monstre géant en CGI plus ou moins crédible.


Les personnages principaux, bien qu’attachants sur le papier, manquent de profondeur. Il y a Charlie, le prince extraterrestre caché parmi les humains (classique), Ram, le footballeur torturé, April, la fille trop gentille pour ce monde, et Tanya, la surdouée en décalage. Tous ont des backstories tragiques, mais au lieu de les explorer correctement, la série préfère se précipiter dans des intrigues amoureuses qui tombent à plat. Les tentatives de créer des relations intenses entre les personnages sont souvent trop forcées, et à force de vouloir trop en faire, Class tombe dans le cliché. Quand un extraterrestre débarque au milieu d’une dispute sur qui aime qui, tu te demandes si tu regardes une série de science-fiction ou une parodie de soap.


Visuellement, Class essaie de suivre l’héritage de Doctor Who avec des effets spéciaux, mais le budget semble parfois aussi serré que les jeans skinny de Ram. Les monstres sont là, mais certains ont l’air d’avoir été tout droit sortis d’un jeu vidéo des années 2000. Les séquences d’action manquent d’impact, et les moments qui devraient être épiques finissent par te faire hausser les épaules. On attendait des combats intergalactiques explosifs, mais on obtient souvent des échanges de regards inquiets avant que quelqu’un ne se mette à courir dans un couloir.


La série tente aussi de parler de sujets profonds : la mort, le deuil, le sacrifice. Mais encore une fois, tout est abordé de manière superficielle, et ça donne parfois l’impression que Class essaie d’être plus intelligent qu’elle ne l’est vraiment. Les thématiques sérieuses sont noyées sous des couches de dialogues dramatiques et de décisions de scénario douteuses, et tu finis par te demander si même les personnages comprennent ce qui est censé se passer.


Et puis il y a le lien avec Doctor Who. Certes, c’est cool d’avoir des clins d'œil au célèbre Seigneur du Temps, mais ces références semblent plus là pour attirer les fans que pour vraiment enrichir l’intrigue. Le Docteur fait une brève apparition dans le premier épisode, mais après ça, Class essaie de s’envoler de ses propres ailes… sans vraiment y parvenir.


En résumé, Class est une série qui voulait fusionner les genres du teen drama et de la science-fiction, mais qui se perd en cours de route. Entre des personnages stéréotypés, des effets spéciaux inégaux, et des intrigues qui ne savent pas trop où aller, la série finit par ressembler à une rédaction de lycée mal ficelée. Si tu es fan de Doctor Who et que tu as du temps à perdre, Class pourrait te divertir un moment, mais ne t’attends pas à une révolution du genre. C’est plus un contrôle de mathématiques où tu as essayé d’y mettre des extraterrestres pour le fun... sans vraiment finir les équations.

CinephageAiguise
4

Créée

le 21 oct. 2024

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