Cobra, c’est comme si tu mixais un cocktail ultra-léger de science-fiction pulp, saupoudré d’une bonne dose de film d’action des années 80, avec un zeste de série B assumée, le tout secoué par un barman cosmique qui porte des lunettes de soleil en plein espace. Ce héros intergalactique, à mi-chemin entre un James Bond qui aurait échangé son Aston Martin contre un vaisseau spatial et un Han Solo avec un canon-laser à la place du bras, est l’incarnation même du cool de l’époque. Un mélange de charme, d’arrogance, et d’un style qui ne vieillit jamais.
L’histoire de Cobra commence en force, littéralement, avec un anti-héros qui cache un lourd secret : il est un ancien pirate de l’espace qui a décidé de changer d’identité pour fuir ses ennemis. Mais bon, comme tout bon héros qui se respecte, Cobra ne peut s’empêcher de sortir de sa retraite pour casser quelques têtes et sauver la galaxie (parce qu’il faut bien occuper ses journées). Ce qui démarre comme une mission classique de space-opéra se transforme rapidement en une série de péripéties totalement barrées où tu ne sais jamais vraiment à quoi t’attendre.
Le premier point fort de Cobra, c’est son univers visuel. L’animation, bien que datant de 1982, est un festival de couleurs vives, de décors futuristes kitsch, et de designs de personnages complètement délirants. Tu es dans un space-opéra où l’esthétique oscille entre le psychédélique, le cyberpunk, et un rêve sous acide après avoir feuilleté des comics américains des années 60. Les planètes, les vaisseaux spatiaux, et les créatures extraterrestres ne suivent aucune règle de physique ou de logique, mais c’est ce qui fait le charme de l’univers. Tu te retrouves littéralement dans un jeu de flipper cosmique où tout est possible.
Cobra lui-même est un personnage fascinant. Avec son bras-canon psychogun, il se bat contre des pirates de l’espace, des monstres mutants et des femmes fatales dans des combinaisons moulantes qui défient toutes les lois de la gravité (et du bon sens). Le héros dégage un charisme à l’ancienne, ce type de charmeur invétéré qui pourrait négocier avec des extraterrestres tout en sirotant un cocktail intergalactique. Mais sous ses airs de bad boy flegmatique se cache aussi une âme mélancolique, un héros fatigué par ses batailles, même s’il le cache bien derrière ses répliques cinglantes et ses sourires en coin.
Les épisodes s’enchaînent avec une nonchalance déconcertante, passant d’un affrontement galactique épique à une quête plus personnelle avec des personnages hauts en couleur, souvent féminins et tout aussi dangereux que séduisants. Cobra, lui, affronte ses ennemis avec autant de détachement que possible, tirant sur tout ce qui bouge, tout en lançant des répliques cool à faire pâlir de jalousie un détective de film noir. Il y a une sorte d’hédonisme décomplexé dans ses aventures, comme si l’univers entier n’était qu’un terrain de jeu pour ses escapades.
Mais là où Cobra brille vraiment, c’est dans sa capacité à mêler l’action débridée avec des moments plus contemplatifs. Ce n’est pas juste du shoot and bang intergalactique (même si, soyons honnêtes, il y a BEAUCOUP de ça). Derrière les fusillades, les courses-poursuites et les explosions, il y a aussi une réflexion presque métaphysique sur la liberté, le destin, et la recherche d’identité. Cobra, malgré sa désinvolture, est un personnage qui a un passé lourd, et cette ambivalence le rend bien plus intéressant qu’un simple héros de série B.
Les antagonistes sont également à la hauteur de cette folie galactique. Le groupe des Pirates de l’Espace, avec leur look totalement déjanté et leurs motivations tout aussi floues, ajoute une dose supplémentaire de danger dans un univers déjà chaotique. Chaque ennemi que Cobra affronte semble sortir d’un cauchemar inspiré de Heavy Metal, mais c’est précisément ce côté décalé qui te garde accroché à l’écran.
Enfin, il faut parler de la musique. La bande sonore est un chef-d’œuvre de l’époque, mélangeant des synthés futuristes avec des mélodies funky qui te plongent encore plus dans l’ambiance pulp de la série. Les morceaux collent parfaitement à l’action, renforçant le sentiment que tu es en train de regarder un space-opéra vintage avec un héros aussi cool que dangereux.
En résumé, Cobra est une série qui n’a pas peur de mélanger les genres, les esthétiques, et les influences pour créer quelque chose de complètement unique. Si tu cherches une série où l’absurde flirte avec l’épique, où les batailles spatiales sont aussi psychédéliques que les personnages qui les mènent, et où un héros avec un canon laser dans le bras peut se poser des questions existentielles entre deux courses-poursuites, alors Cobra est fait pour toi. C’est du fun à l’état pur, avec une touche de réflexion, comme un long voyage galactique dont tu ne veux jamais vraiment revenir.