(Je parle ici des deux saisons de Code Geass et pas uniquement de la première)
Code Geass, de ce que j'ai pu voir : on adore ou on n'accroche pas.
En ce qui me concerne, j'ai accroché dès le premier visionnage, il y a... plus de dix ans.
Et j'accroche de nouveau à chaque fois (je le regarde tous les deux-trois ans, quand j'estime en avoir assez oublié, mais j'en oublie de moins en moins à force).
Et à chaque fois, je découvre quelque chose que je n'avais pas vu, je comprends un fil narratif qui m'était passé loin au dessus de la tête.
Je n'ai jamais rencontré une série qui me donne envie de la revoir à ce point là. Était-ce parce qu'elle est arrivée au bon moment dans ma vie ? Ca a du jouer, bien sûr.
Mais c'est sans doute aussi parce qu'elle a une capacité à me faire remettre en question mes préjugés de manière flagrante.
Déjà : je n'aime pas les méchas, les machins surpuissants de la mort qui tue plus puissants que celui qui était plus puissant il y a dix minutes, tout ça ça me saoule horriblement.
Et pourtant, là, ça sert magnifiquement le scénario, à tel point que ce dernier serait plus fade sans.
Ou bien les personnages secondaires, que le scénario nous incite à déconsidérer pour leur superficialité ou leur naïveté... Jusqu'à ce qu'ils nous mettent une claque en étant eux-mêmes et en même bien plus que ce qu'on imaginait.
A tel point que leur mort peut nous briser le cœur comme si on avait vraiment perdu quelqu'un.
Particulièrement le personnage de Shirley, présentée comme une rouquine nunuche désespérément amoureuse de Lelouch, qui, en dépit de tout ce qu'elle subit, reste... elle même, et dont chacune des morts (la première par effacement de mémoire, la deuxième par mort tout court) nous laisse avec le sentiment d'avoir perdu une amie très chère.
Ou même Rolo. C'est dire.
Le scénario, aussi, capable de représenter les contradictions d'un mouvement portant une cause, quelle que soit la cause et quel que soit le mouvement, le rapport au meneur, au chef, les doutes, l'effet d'entrainement...
Le subtil jeu de "tu sais que je sais, mais tu ne sais pas que je sais que tu sais que je sais", dans l'excellent "terrain neutre" qu'est l'académie Ashford, (qui se retrouve beaucoup trop au centre des évènements pour une école digne de ce nom.)
Et, contrairement à ce qu'on peut penser au premier abord, un scénario beaucoup moins manichéen qu'il n'y parait. En apparence, il y a des gentils et des méchants (Britannia). Et en fait... C'est plus compliqué. On peut être bourreau et victime selon les endroits et les personnes. On peut être une ordure dans certains cadres, et être une personne modèle dans d'autres. Et on n'est pas blanc ou noir. On est les deux à la fois. On peut évoluer. (Toutes chose qu'on gagnerait à garder en tête dans notre époque de plus en plus binaire)
Petit plus aussi à la musique qui m'a particulièrement plu, y compris celle des génériques que je ne peux jamais sauter.
Bref, c'est prenant, c'est bien écrit, c'est plus subtil qu'il n'y parait, que demander de plus ?
A voir et revoir, donc.
(J'ai rédigé cette critique sans avoir regardé la série depuis un petit moment, d'où le fait que je parle de généralités davantage que de scènes en particulier.)