Ah, Code Geass, cette saga où les échecs deviennent littéralement une métaphore de la vie… à moins que ce ne soit l’inverse. Quoi qu'il en soit, MBS nous plonge dans un ballet où stratégie militaire et drames adolescents se croisent à une vitesse vertigineuse, avec un Lelouch Lamperouge qui prouve que rien ne vaut un bon « Checkmate » pour conquérir un empire. Bienvenue dans un monde où tout est possible, même si parfois, on a du mal à suivre qui trahit qui, et surtout, pourquoi.
Lelouch, notre protagoniste qui aurait probablement été un excellent joueur de poker avec son sens inné de la manipulation, nous entraîne dans sa vendetta personnelle contre l’Empire de Britannia. Vous pensiez qu’il allait simplement demander poliment la paix mondiale ? Oh non. Avec un Geass (ce pouvoir cheaté à souhait) et un sens de la mise en scène digne de Hamlet, il préfère contrôler les esprits, lancer des révolutions en faisant des discours enflammés masqué en Zéro, et, accessoirement, pousser ses amis d'enfance dans des dilemmes existentiels à répétition.
Sur la forme, Code Geass c’est du grand spectacle. Des méchas géants ? Check. Des combats chorégraphiés comme si chaque explosion était réglée sur du Beethoven ? Re-check. Des poses dramatiques à faire rougir un concours de mannequins ? Triple check. En somme, visuellement, ça en jette. On est à la fois ébloui et légèrement sonné par tant de grandeur épique.
Mais ce qui distingue vraiment Code Geass, c’est sa capacité à mélanger, parfois maladroitement mais toujours avec audace, des thèmes très profonds et des moments de pure folie. Un instant, on réfléchit aux conséquences morales de la domination politique et à l’humanité qui se cache derrière chaque uniforme, et l’instant d’après… on se retrouve à suivre des lycéens en train de courir après un chat voleur de masques. Oui, il y a de tout dans cet univers, et il faut être prêt à se laisser balader entre le tragique et l’absurde sans crier gare.
Les personnages, eux, oscillent entre génie et exagération. Lelouch est l’archétype du héros torturé, à mi-chemin entre le Machiavel de la cour de récré et le stratège ultime qui semble toujours avoir une carte secrète. C.C., la mystérieuse fille aux cheveux verts, semble sortie tout droit d’un rêve de science-fiction étrange, tandis que Suzaku, meilleur ami et rival de Lelouch, se débat dans un tourbillon de dilemmes moraux tellement complexes qu’on finit par se demander s'il ne devrait pas juste prendre un jour de congé.
Bref, Code Geass, c’est une pièce de théâtre à ciel ouvert, une fresque où le mécha rencontre la tragédie grecque et où les masques cachent plus qu’un simple visage. C’est un peu chaotique, souvent grandiloquent, mais étrangement captivant. À condition de savoir apprécier les grands coups d’éclat entre deux coups d’épée dans le dos, bien sûr.