Code Geass: Lelouch of the Rebellion par Robin Lacey

La première saison est aussi bonne que la seconde est mauvaise. Code geass est déjà un monument de l'animation japonaise, et c'est une erreur justifiée par trois éléments.

Premièrement une qualité graphique incontestable, des musiques très bonnes également, et un doublages de qualité. des scènes très réussies, avec un très bon accord de ces différents éléments, notamment à la fin de la saison 2 (!) ce qui est d'ailleurs pour moi le seul intérêt de cette saison. Il y a également la grande qualité des dialogues; de nombreuses réparties sont de puissantes maximes, la meilleure est pour moi : «Seuls ceux qui ont la détermination de mourir ont le droit de tuer.»

Des personnages bien travaillés avec chacun son histoire, une intrigue pleine de rebondissement, au cours de laquelle on participe à des réflexions philosophiques auxquelles chaque personnage prête sa voix au moyens d'une succession de plans qui sont un authentique coup de génie. Chaque personnage, et au-delà chaque archétype d'homme donne son avis sur la société, et sur tel ou tel problème évoqué.

Troisièmement, cette série a donc le mérite de poser des questions importantes en y exprimant le plus d'avis possibles. Lelouch étant, dans la première saison, à chaque fois du bon coté; poussé par sa vengeance à la justice. Si il n'y avait que la première saison, cette série serait un des plus grands chefs-d'œuvre japonais.

Mais voilà, il fallait trouver une conclusion. Autant au moment où j'ai découvert cette série voilà sept ou huit ans, je la considérais comme ce chef d'œuvre qu'elle aurait pu être. Autant désormais, cette vision que j'avais a entièrement changé. Toutes les immenses qualité de Code Geass sont détruites par la fin, dont la moralité est :

Or la réflexion est intéressante, d'autant plus qu'on peut en constater immédiatement la vérité. Si on remplace Lelouch par Hitler, puis par les dictateurs de l'URSS; alors en effet, on constate que ceux qui naguère eurent à faire à ces larrons-là vivent en paix, et vu que les sources de conflits contemporains viennent des pays qui n'ont pas subis réellement la seconde guerre mondiale ni la guerre froide - le moyen orient -. Donc, suivant la moralité de Code Geass, il nous suffirait d'avoir un tyran mondial qui se ferait vaincre et ainsi nous obtiendrions une durable paix.

Cependant, les conflits n'ont pas disparus dans les "pays du nord" ils ont changé. Et on les voit s'accentuer ces dernières années. Parce que de cette paix, comme le signale Karen (!) dans les derniers épisodes «et que fait-on de ceux qui n'en veulent pas» signifie le renoncement aux nations, ce qui se produit naturellement dans ces conditions(contre la tyrannie), mais c'est éphémère: les gens veulent vivre selon leur vision du monde(cf. l'anti-conformisme), et c'est le fondement des cultures. Et ils ne font la guerre que pour résister à ceux qui leur imposent un mode de vie. Par conséquent, si l'histoire de l'univers de Code Geass se poursuivait, alors un siècle après la guerre recommencerait.

Quelle est donc la moralité ? Que vaut un homme qui commet des crimes de guerre, en les justifiant par l'installation d'une paix éphémère qui ne contenterait ni ne décevrait personne ? Et c'est là le fond du problème, ce sont toujours ceux qui croient œuvrer pour la paix ou la justice qui commettent les pires crimes; parce que ceux qui œuvrent pour leurs intérêts savent bien que si ils vont trop loin pour leurs intérêts ils seront trahis, et subiront un châtiment.

Au final, Lelouch n'est qu'un méprisable tyran dont les effets positifs ne compensent pas tous les massacres qu'il commet, toute les vie qu'il a ôté. Du reste, Code Geass est intéressant car cette série illustre bien les idées qui nous gouvernent depuis 1968. Notamment cette idée(stupide) que nous avons vécu le pire et qu'il n'y aura plus de guerre.

Il y a encore deux thèmes passionnants dans il faudrait traiter au sujet de cette série :

• L'existence de Dieu


• Le sens du Geass («volonté»)

Mais il doivent faire chacun l'objet d'une étude séparée, par conséquent nous nous contenterons de conclure notre critique. La bonne note que nous donnons concerne exclusivement la première saison. Nous donnerions la réciproque (1/10) pour la seconde. Toutefois, en mot de fin, j'éprouve une gratitude personnelle envers Code Geass, lorsque j'ai compris la stupidité de la fin, j'ai compris la stupidité des utopies. Si l'auteur pensa à cela lorsqu'il écrivit, alors c'est un génie monstrueux, et toutes mes remarques négatives sont nulles, mais sinon c'est un danger publique.

La frontière entre le génie et la folie est bien étroite ... je présume.