1974. Waldo Schaeffer, brillant physicien, intègre le projet Carthage, un programme militaire visant à perturber les communications ennemies sur fond de guerre froide.
Une dizaine d'années plus tard, estimant le projet trop dangereux, lui et sa femme Anthéa font défection et entrent dans la clandestinité avec leur fille Aelita. Anthéa est appréhendée par la DST.
1994. Sous le nom de Franz Hopper, Schaeffer a construit un supercalculateur dans une usine désaffectée. Afin de contrer le projet Carthage, il y a programmé XANA, une intelligence artificielle capable de manipuler les ondes électromagnétiques ; il y a également créé le monde virtuel de Lyoko, un refuge dans lequel lui et sa fille pourront régner en maîtres. Sa fille sera la "gardienne de Lyoko", détentrice du code éponyme permettant de désactiver les tours via lesquelles XANA peut agir dans le monde réel, ainsi que des "clés de Lyoko" permettant d'échapper au monde numérique.
Grâce au supercalculateur, Schaeffer a également réussi à créer le "retour vers le passé", ce qui lui permet d'avancer rapidement dans son entreprise tout en gardant un coup d'avance sur le gouvernement.
Lorsque la DST les retrouve, Schaeffer s'enfuit donc en catastrophe avec Aelita sur Lyoko. Mais XANA, quantiquement renforcé par chaque retour vers le passé, a développé conscience, hostilité et volonté de dominer toute chose, et tente donc de les éliminer tous les deux. Acculé, Schaeffer décide de désactiver le supercalculateur afin d'empêcher XANA de conquérir le monde ; ce faisant, il s'emprisonne lui et sa fille dans un sommeil qui durera près d'une décennie.
2003. Le jeune nerd Jérémie Belpois, scolarisé dans le collège privé du coin, explore l'usine à la recherche de matériaux pour ses créations robotiques. Découvrant le supercalculateur, il le réactive et fait la connaissance d'une Aelita amnésique ; en effet, juste avant sa désactivation, XANA lui a volé une partie de sa mémoire ; maintenant incomplète, Aelita est liée au destin du monde virtuel et du programme malveillant.
Quelques tribulations plus tard, Jérémie et ses amis se lanceront dans la suite d'aventures que l'on connaît, 4 saisons d'épisodes de 25 minutes au fil conducteur ténu, au cours desquels ils libèreront Aelita de Lyoko, récupéreront sa mémoire, vaincront XANA au prix de la vie de son créateur et désactiveront le supercalculateur dans une scène dépourvue de toute tension dramatique.
Le projet Carthage ? Connais pas. Anthéa ? Oubliée. La DST ? J'ai placé l'acronyme car ça ne peut être qu'eux, mais ils ne sont jamais nommés.
On a par contre eu droit à un album vraiment génial du groupe fictif Subdigitals (en français et en anglais s'il vous plaît), interprété en français pas Julien Lamassonne, composé par un glorieux anonyme.
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Bon, soyons fair-play. Pour son époque (2003), pour son public cible (préados), pour son média et son mode de production/diffusion (télévision française), Code Lyoko était un véritable tour de force. J'y apporte ici un regard adulte et contemporain. Mais je ne suis pas certain que cela excuse un tel potentiel inexploité. Et encore moins une licence en dormance.
Suite au fiasco de Code Lyoko Évolution, Moonscoop a fait faillite et c'est maintenant Dargaud (une maison d'édition de bande dessinées...) qui détient les droits de Code Lyoko. Thomas Romain est parti au Japon et Tania Palumbo a disparu de la circulation. C'est donc très mal parti pour un revival animé de qualité.
Un mot sur cette "suite" wannabe. Ça a été une catastrophe pour tout un tas de raisons (calendrier, budget, amateurisme, whitewashing, etc.). Mais le casting n'a pas à être accablé sur le sujet. Après avoir vu quelques interviews, on peut dire que ce sont des gens vraiment sympathiques, bien d'accord avec les spectateurs sur la qualité de la série, très (trop) durs avec eux-même et appréciés et légitimés aussi pour ces raisons, quelles qu'aient été leurs qualités d'acteurs (la plupart ne le sont plus d'ailleurs).
Pour reprendre les propos de Quentin Merabet (qui sort avec Mélanie Tran depuis le tournage, si c'est pas mignon ! ça joue en tous cas sur l'affection qu'ils inspirent rien que d'un point de vue symbolique), quelques années après Évolution, on a eu Stranger Things, ce qui illustre un peu le gâchis qu'est cette adaptation live.
Le garçon, devenu réalisateur, se fait son petit nom dans le milieu et a clairement des projets pour la licence. On ne peut que souhaiter qu'il parvienne à ses fins et que l'industrie audiovisuelle française ait assez évolué d'ici là.
"- L'univers, à portée de nos mains ;
L'univers, ensemble nous appartient demain."