Tombstone Blues.
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le 10 oct. 2016
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La japanimation a connu son âge d'or durant les années 90. Au sommet de tous les bijoux, figure Cowboy Bebop, un pur incontournable.
Dans un futur pas si lointain (2071), l'homme a été obligé de quitter en parti la Terre et a colonisé le système solaire. Une expansion rapide qui a également eu pour conséquence de ramener l'usage des chasseurs de prime au rang de commun. Nous suivons donc les péripéties de l'équipage du Bebop, une bande de chasseurs de prime hétéroclite et bon vivant, de véritables "space cowboys". Une base classique sans grande originalité... et pourtant grâce à son traitement exceptionnel nous nous retrouvons face à un pur chef d'oeuvre.
Notre équipage est constitué de personnage haut en couleur ayant des personnalités plus ou moins forte. Le charismatique Spike tout d'abord, chasseur taciturne mais au grand coeur et bon vivant. Toujours (pour ainsi dire) en smoking bleu marine avec chemise jaune et cigarette au bec, il dégage une classe de gentleman en toute circonstance, et le plus classe, c'est que cela ne l'empêche pas de pratiquer quelques arts martiaux. Jet, quand à lui, derrière sa carrure imposante, son bras cybernétique et son passé de flic à l'ISSP cache un homme très cultivé pratiquant le jardinage et la cuisine comme passetemps le tout en étant un mordu de jazz/blues. C'est également lui qui pilote et en tant que bon mécanicien et informaticien c'est lui qui entretient les véhicules de l'équipe, dont Bebop dont il est le propriétaire. On peut dire de lui qu'il s'agit de la figure paternelle qui maintient la cohésion de l'équipe. Faye assure le rôle de la femme fatale séductrice et un brin (juste un brin ^^) vénale jouant tout son argent au casino ou aux courses dès qu'elle encaisse. Plus que tout autre, elle dévore la vie à pleine dent sans penser au lendemain. Vient ensuite le duo des 2 improbables Ed et Ein. La première est une jeune pirate de 13 ans, paraissant tête en l'air et dans les nuages, elle est l'un des gros moteurs d'humour de la série grâce à ses mimiques et son insouciance. Ein quand à lui est un Welsh Corgi extrêmement intelligent, capable de comprendre les situations et le langage, de répondre au téléphone, d'utiliser l'ordinateur, de jouer au shogi. En plus de notre équipage, les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus. On pourra citer Punch et Judy les présentateurs de l'émission Big Shot ou bien encore les 3 vieux qui feront des apparitions régulières dans la série. Sans compter Bob, l'informateur de Jet ou bien encore le shaman Laughing Bull.
Les épisodes s'enchainent donc et sont assez indépendant les uns des autres. Les différentes primes mèneront nos troublions un peu partout, les confrontant également à leur passé à certaines occasions. Les méchants / cibles / contextes sont globalement réussies, si Vicious le grand méchant dispose d'un certain charisme mais manque de profondeur on apprécie les protagonistes qui ne feront qu'un épisode tel que Wen, V.T., Gren, Hex, Pierrot le fou, Cowboy Andy... A cela s'ajoute quelques aventures aussi décalées qu'inattendues tel que la recherche d'un magnétoscope betamax dans tout le système solaire ou bien les conséquences de ne pas vider son frigo et de laisser la nourriture pourrir !!! Les épisodes sans prises de tête et alternant sérieux, drame, absurde ne se ressemblent jamais et sont tous unique. Cette variété s'avère être une vraie force, permettant d'éviter toute lassitude chez le spectateur. Le tout pour un final magistral qui donne à la série une fin à la hauteur de ce qu'elle mérite.
Techniquement la série est dans le très haut du panier des standards de l'époque. Le dessin traditionnel, riche et détaillé, a très bien vieilli. Alors que les rares touches de CG n'accusent pas son âge car à la fois subtile et peu présent. L'animation est fluide et ne souffre pas défaut. Le design de l'ensemble donne cet ambiance si particulière pas trop futuriste et un brin désorganisé tape clairement dans ce que le titre laisse supposer : un western spatial. Les véhicules et différents équipements de nos héros font bien équipement moderne, un peu vieux mais pas obsolète. La mise en scène n'est pas reste non plus. Intelligente dans son déroulement et ses angles de vus elle sait s'adapter au ton du moment en tapant dans la bonne référence précisément quand il faut. Son rythme s'avère bien synchronisée avec la musique, ce qui est d'autant plus flagrant lors des séquences de combats. La musique n'accompagne pas la mise en scène, la mise en scène n'accompagne pas la musique... les 2 sont tout simplement dans une relation fusionnelle.
Enfin terminons par l'aspect musical totalement indissociable de la série. Avec aux commandes un magnifique Yoko Kanno (et son groupe The Seatbelts), la bande son jazz / blues définit littéralement tout l'ensemble de Cowboy Bebop. Dès le générique de départ, "Tank!", le ton est donné avec son rythme et son style rétro des années 40-50-60 jazzy mitoné d'un visuel qui n'est pas sans rappeler les westerns spaghettis. Quand au magistrale générique de fin, "The real folk blues", que dire ??? Tout bonnement superbe, à la fois triste sans être mélancolique tout en conservant un rythme soutenu malgré tout il n'est pas étonnant que le morceau serve de prélude au final du double épisode clôturant la série... Et les épisodes vont ainsi regorger de morceaux et les pistes très rythmées ("Too good too bad", "Bad dog no biscuits") côtoient des airs plus doux voir mélancolique ("Memory" ou le magnifique "Rain"). Le sérieux n'empêche pas les morceaux légers voir totalement décalés tels que ("Cat blues", "The egg and I", "Car 24"). Même un simple thème d'ambiance comme "Piano bar" s'avèrent terrible d'efficacité en restituant instantanément l'ambiance du lieu. Ces morceaux définissent les personnages en eux même qui sont plus ou moins associé à certains types (Ed récoltant naturellement des thèmes plutôt décalés) renforçant ainsi leurs personnalités. L'ambiance des scènes qu'elle soit sérieuse, tragique, mélancolique, décontractée ou joyeuse est, plus que par la mise en scène, définit par sa musique. Cette liaison avec la musique va plus loin avec le nom des épisodes (des noms de morceaux) ou même la simple numérotation de ces derniers puisqu'on parlera même de "session".
Un pur bijoux pour lequel le mot perfection résume tout.
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Créée
le 29 août 2015
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