Cowboy Bebop
8.5
Cowboy Bebop

Anime (mangas) TV Tokyo (1998)

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Quand le jazz rencontre l'espace avec des flingues, des cœurs brisés et des nouilles instantanées

Cowboy Bebop, c'est un cocktail de genres qui a l'air d'avoir été secoué par un barman intergalactique à trois mains. Imagine un western spaghetti qui fusionne avec un film noir, puis enfile un manteau de science-fiction avant de s’effondrer dans une ambiance jazzy à la Miles Davis. Ajoute à ça un équipage d’anti-héros brisés et une bande-son à faire pleurer ton vieux tourne-disque, et tu as l’essence même de ce classique animé : un chef-d'œuvre qui, malgré son chaos apparent, trouve une harmonie surprenante dans chaque épisode.


Au centre de tout ça, on trouve Spike Spiegel, l’homme le plus cool de l’univers, aussi imperturbable qu’un chat endormi. Il a ce mélange parfait de nonchalance et de mélancolie, capable de balancer une punchline ironique avant de filer un coup de pied volant, le tout avec une clope à moitié consumée entre les lèvres. Mais sous ce vernis de détachement, Spike est un homme hanté par son passé, un ex-gangster qui tente de fuir ses démons tout en faisant semblant de ne pas se soucier de grand-chose. Sa philosophie de vie semble se résumer à cette phrase : "Whatever happens, happens", et, franchement, tu as presque envie de le suivre dans son délire stoïque.


À ses côtés, il y a Jet Black, un ancien flic au grand cœur, devenu capitaine de l’étrange vaisseau spatial Bebop. Jet, c'est un peu le père de substitution de cette bande de marginaux, toujours là pour rattraper les pots cassés ou servir un bol de nouilles dans la cuisine exiguë du vaisseau. Il a la sagesse du mec qui a vu trop de choses mais qui continue à croire, malgré tout, en une forme de justice, même si elle est souvent tordue.


Ensuite, il y a Faye Valentine, la femme fatale par excellence, mais avec un gros problème de dettes et de mémoire. Elle est aussi paumée que séduisante, prête à trahir n’importe qui pour un ticket de sortie, mais, au fond, elle cherche désespérément à comprendre qui elle est. Entre ses jeux de manipulation et ses moments de vulnérabilité, Faye est l’anti-héroïne parfaite pour un univers où personne n'est vraiment ce qu'il semble être.


Sans oublier Ed, le hacker déjanté qui semble venir d'une autre dimension, avec ses mouvements saccadés et son langage bizarre. Ed, c’est un peu la cerise sur le gâteau d'un équipage déjà bien barré : insaisissable, hyperactive, et à moitié connectée à une réalité alternative où le chaos est la norme. Quant à Ein, le chien corgi génétiquement modifié, il est la mascotte la plus intelligente et mignonne que tu puisses imaginer. Oui, même dans l'espace, il faut un chien.


L'intrigue ? Oh, elle est secondaire. En fait, Cowboy Bebop n'a pas vraiment de trame narrative linéaire, et c'est là toute sa magie. Chaque épisode est une petite pépite indépendante, où l’équipage part à la chasse aux primes interplanétaires, mais finit toujours par être rattrapé par ses problèmes personnels. Spike peut affronter un cartel interstellaire dans un combat à mort, tout en réfléchissant à son ancien amour perdu. Faye peut voler un vaisseau pour filer à l'anglaise, avant de revenir comme si de rien n'était. Et Ed... bon, Ed fait des trucs bizarres, mais c'est ce qu'on aime.


L'univers de Cowboy Bebop est un mélange fou de rétro-futurisme et de poussière d'étoiles. Imagine un monde où les villes spatiales ressemblent à des quartiers mal famés des années 70, où les bars déglingués servent des cocktails interstellaires sous des néons clignotants. Chaque planète semble avoir sa propre ambiance, de la métropole cyberpunk à la colonie déserte façon western. Et la musique, signée Yoko Kanno et son groupe The Seatbelts, est tout simplement magistrale. Chaque morceau, qu'il s'agisse de jazz, de blues ou de rock, donne une identité unique à chaque scène, transformant les combats en chorégraphies et les moments de silence en poésie.


Mais Cowboy Bebop, sous ses airs de série cool et détendue, est une méditation sur la solitude, le passé et l'impossibilité de s’en échapper. Chaque personnage porte un fardeau invisible, une blessure qui ne guérit pas, et c'est dans ces moments de vulnérabilité que la série touche au génie. Spike, Jet, Faye, et même Ed sont tous, à leur manière, des âmes perdues, errant dans l'espace en quête de quelque chose qui, probablement, n’existe plus.


Et cette mélancolie est accentuée par les scènes d’action, incroyablement stylisées. Que ce soit dans les combats au corps à corps, les duels de vaisseaux ou les fusillades façon western, tout est chorégraphié avec une fluidité hypnotisante. Spike bouge comme un danseur, enchaînant les coups avec une grâce désinvolte, tandis que l’univers autour de lui semble toujours prêt à s’effondrer.


En résumé, Cowboy Bebop est une œuvre d'art déguisée en série d'animation. C'est une balade à travers les étoiles, avec un équipage aussi bancal qu'attachant, des histoires qui oscillent entre le drame et l'absurde, et une bande-son qui résonne longtemps après que les crédits aient défilé. Que tu cherches des fusillades spatiales, des moments de poésie ou simplement un bon bol de nouilles dans un décor rétro-futuriste, tu trouveras ton bonheur dans les méandres de cet animé inclassable. Alors, allonge-toi, mets un bon morceau de jazz et "see you, space cowboy".

CinephageAiguise
9

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Créée

le 15 oct. 2024

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