Cowboy Bebop
8.5
Cowboy Bebop

Anime (mangas) TV Tokyo (1998)

Voir la série

Cowboy Bebop a beau être l'une des rares séries d'animation japonaise que j'ai réussi à suivre jusqu'au bout, et à beaucoup apprécier dans l'ensemble… paradoxalement, j'en ressors un peu déçu, comme si j'étais passé à côté de quelque chose, comme si la série n'avait pas eu l'impact escompté sur moi.


Pourtant, certaines des thématiques me parlent bien d'habitude : le rapport au passé, à la mort, au regret… mais là, pas tant que ça. Je pense que le format dès 20 minutes (24 si on compte les géniaux génériques d'intro et d'outro) y est pour beaucoup. En fait, le problème de ce format, c'est qu'il m'a très souvent donné l'impression que les auteurs n'avaient pas le temps de dire ce qu'ils voulaient, de conclure comme ils le souhaitaient. En résulte de nombreuses fins d'épisodes qui donnent l'impression de se terminer d'un coup, comme ça, quitte à trouver un prétexte un peu nul (y compris dans les deux derniers épisodes de la série). Et vu qu'on est face à une écrasante majorité de fillers, les questions qui auraient pu (dû) être abordées plus tard, ne le sont finalement pas. J'ai d'ailleurs été surpris de constater que la relation entre Spike et Vicious était aussi éclatée, ne tenant que sur une poignée d'épisodes : c'est dans ces moments-là qu'on sent que la série a été originellement pensée comme un film. Bon par contre, on sent l'influence de Final Fantasy VII, Vicious étant un homme élancé, très D4rK! et avec une grosse épée. Allez, quitte à continuer à dire du mal des personnages (bon en vrai ils restent réussis hein), la sexualisation de Faye, franchement, merci, mais non merci… et puis les explications à la con du genre « elle ne porte rien et pourtant elle cache beaucoup ». Franchement ?…

C'est con parce que mine de rien, la série arrive vachement à se renouveler. Certes, il n'y a « que » 26 épisodes, mais aucun ne se ressemble : chacun apporte un propos, tous partent d'un sujet et arrivent à une conclusion différente, et tous s'inspirent plus ou moins d'œuvres déjà existantes sans pour autant les copier honteusement (Le Jeu de la mort, Alien, 2001…).


En plus de ça, on sent que l'univers space western a été travaillé en amont. On comprend le fonctionnement du monde dépeint, ce qui lui est arrivé, et le tout reste cohérent. Par rapport à ce dernier point, ce n'était pas chose aisée tant l'équipe créative (mais qui peut bien être ce Hajime Yatate ?) s'est inspirée de multiples cultures afin de créer un monde cosmopolite : russe, latine, nippone, tout en passant par la culture gréco-romaine. C'est bourré de détails quoi, et la présence d'une multitude de langages et d'architectures différentes ne fait qu'accentuer cet effet-là. Pourtant, l'univers de Cowboy Bebop est tout sauf chatoyant puisqu'on nous présente un univers violent, sans pardon, dans lequel la Terre est devenue pratiquement invivable et qui a contraint l'humanité à se réfugier sur les autres planètes du système solaire… sans parler des nombreuses galères financières que rencontrent Spike et sa bande.


Pour en revenir à l'animation, comme dit plus haut, pour quelqu'un qui n'est pas fan du style manga, j'ai été charmé par l'animation… ce qui veut dire aussi que je ne suis pas le plus à même pour en parler, pour établir des comparaisons avec d'autres œuvres.

Bon après, j'aurais tout de même deux critiques à émettre. La première concerne la 3D. C'est rare certes, mais à chaque fois que je voyais une image en 3D ça me sortait du truc : c'est moche (encore plus moche que ma tête, c'est dire), et ç'a mal vieilli. La seconde critique ne concerne pas la série en elle-même (quoi qu'elle ait dû accentuer les défauts liés à la 3D), mais la version blu-ray puisque certains plans n'ont pas été remastérisés dans cette version. Là encore, c'est plutôt rare, mais ça m'a à chaque fois fait un choc, ça m'a sorti du truc : comme si je passais d'une série à une autre.


Finalement, je crois que s'il y a bien pour quelque chose que je retiendrais Cowboy Bebop, c'est pour ses musiques incroyables. Yōko Kanno (et par extension le groupe The Seatbelts) a fait un travail monstrueux. La BO jazz/blues, dont on a forcément déjà entendu plusieurs de ses morceaux quelque part, a directement rejoint ma playlist Spotify de fragile. Inutile d'ailleurs de chercher bien loin pour se rendre compte à quel point les créateurs de la série avaient un amour pour certains styles musicaux, les titres des épisodes le font déjà très bien.


Bref, pas la série qui me soignera de mon aigreur… quoique Cowboy Bebop, à travers certains des choix qu'il opère (notamment le fait que Julia disparaisse aussitôt qu'elle arrive), sait se montrer amer par moment. Après, reste à voir si je préfère l'amertume à l'aigreur…

Créée

le 5 août 2023

Critique lue 25 fois

3 j'aime

1 commentaire

MacCAM

Écrit par

Critique lue 25 fois

3
1

D'autres avis sur Cowboy Bebop

Cowboy Bebop
Gand-Alf
10

Tombstone Blues.

Je dois avoir pas loin de seize ans vu qu'on vient de se manger le tant attendu passage à l'an 2000, je suis affalé devant ma télé à tube 4/3 qui commence à montrer de sérieux signes de fatigue du...

le 10 oct. 2016

102 j'aime

3

Cowboy Bebop
Leo_Black
5

La vacuité de l'excellence.

Ah, Cowboy Bebop. Une référence dans son domaine, série culte s'il en est et plébiscitée par le public. Attention, néanmoins, car popularité n'est pas nécessairement synonyme de qualité. Toutefois,...

le 13 mars 2015

99 j'aime

12

Cowboy Bebop
MrShuffle
9

See you Space Cowboy...

On vous a déjà parlé du meilleur générique d'anime de tous les temps ? Des japonais qui ont du goût en musique il doit en exister une vingtaine dans tout le pays. Coup de bol pour nous, ils font tous...

le 29 juil. 2010

92 j'aime

4

Du même critique

La Conjugaison pour tous
MacCAM
1

Critique de La Conjugaison pour tous par MacCAM

livre qui serre a rien car je métrise déja bien la lange de moliaire, je le conseille néant moin a ceu qui on dé probléme pour ét crire.

le 22 mai 2013

20 j'aime

10

Batman: Arkham City
MacCAM
7

Critique de Batman: Arkham City par MacCAM

Clairement moins bon que Arkham Asylum, tu auras beau foutre un environnement ouvert dans ton jeu, si c'est pour se taper 25 mille allers-retours ça n'a strictement aucun intérêt. Pareil pour les...

le 28 janv. 2014

15 j'aime

Peaky Blinders
MacCAM
2

Vous n'avez pas honte ?

Cette critique porte sur les trois premières saisons et partiellement sur la quatrième (vu en avance très rapide et en moins d'une demi-heure). Je déteste cette série ! Mais à un point où je crois...

le 22 mars 2020

14 j'aime

5