Nous sommes au coeur de l'ancienne RDA, tout proche d'une mine de charbon démesurée. Cette mine sert de décor à de nombreuses scènes et justifie à elle seule, l'introduction d'un des thèmes lié à la pollution par le charbon.
Dans cette partie de l'Allemagne, visiblement en retard économiquement, une jeune fille est retrouvée assassinée au bord d'un lac. Des galets sont posés sur ses yeux et il lui manque une chaussure. Pour enquêter, on retrouve un traditionnel tandem de flics mal assorti. Il y a l'inspecteur Maik Briegand, interprété par un Misel Maticevic convaincant mais un peu trop renfermé, qui retrouve sa région de naissance. Et pour l'escorter, il y a Annalenna, une commissaire obstinée et importée, déterminée et prête à surmonter tous les obstacles, interprétée par une Odine Johne, très crédible.
Au cours de l'enquête, de nombreux thèmes se téléscopent, alourdissant la compréhension, sans forcément ajouter un intérêt certain : le serial killer qui au fil des ans s'en prend à des jeunes filles, le trafic de drogues dont le crack, la corruption des anciens fonctionnaires nostalgiques de la STASI, la protection du climat, la pauvreté de certaines populations de l'ancienne RDA, la fin des industries asphyxiantes... Et il y a cette mine, véritable personnage à elle seule avec ses excavatrices aux dimensions fantastiques et ses étendues ravagées, lessivées, usées, sombres et presque inquiétantes...
Un fil conducteur retient un peu plus l'attention, à savoir que Maik n'est pas simplement revenu pour enquêter, mais aussi pour comprendre les causes d'un traumatisme qui a frappé l'un de ses anciens copains, qu'il a vécu, jeune adolescent.
Ne soyons pas mesquin. Cette série se laisse regarder sans déplaisir grâce à un suspense bien dosé et bien rythmé, mais l'enquête ne nous laissera pas un souvenir indélébile. L'interprétation est plutôt conventionnelle et les personnages plutôt convaincants.
Vous pouvez vous laisser absorber et passer ainsi une bonne soirée.