Crisis Jung est, comme vous l'avez déjà probablement lu, une espèce de parodie de Ken le Survivant... Cependant, limiter ce film entrecoupé en épisodes à cette comparaison serait un signe d'incompréhension de ma part.
Attention, spoilers.
Cette œuvre ne montre absolument pas l'amélioration d'un personnage mais l'évolution de sa folie dans un environnement presque aussi grotesque que lui. Jung n'est pas un héros ni quelqu'un de bien, c'est un être profondément égoïste uniquement motivé par la haine et la violence. Les notions et valeurs utilisées comme titres d'épisodes sont toutes extrêmement mal interprétées par notre personnage principal qui ne fait que semer le chaos partout où il passe : il n'accorde aucune importance aux villageois et les laisse mourir écrasés sauvagement sans même les regarder, il dévore petit à petit ceux qu'il considérait être ses amis, il se livre au cannibalisme d'enfants et d'innocents...
L'espèce de psychanalyse à laquelle il est soumis est profondément biaisée et, à la fin, on comprend pourquoi ce psychiatre est si mauvais :
c'est Jung. Il se conforte lui-même dans de fausses valeurs qu'il rend presque poétiques. Le point final de ce cauchemar psychologique est le dépassement de la violence. Pour ce faire, il faut plus de violence, encore plus, oui. Quand on voit ceci on est logiquement amené à se dire que c'est complètement n'importe quoi.
Et pour moi, c'est bien ça le message. Jung est un taré. Un taré borderline et ultraviolent qui finit, ironiquement, par rétablir la paix sur le monde en fornicant gaiement avec sa compagne géante. C'est absurde, moralement incorrect et cela donne pour moi tout le charme de l'œuvre. J'ai passé un drôle de moment en regardant Crisis Jung, un moment inconfortable et agréable à la fois, c'est un espèce d'essai que je trouve réussi et que j'ai personnellement apprécié.