En résumé c'est largement aussi mauvais (et aussi éloigné de l'inspiration originelle Les liaisons dangereuses) que les films du même nom (en particulier du fait que l'acteur choisi pour jouer le séducteur inspiré de Valmont n'est pas du tout crédible dans ce rôle).
Par contre cette série, obligée de consacrer plus de temps à son cadre qu'un simple film pour meubler, a quelque chose de sociologiquement intéressant, sur l'état de la société américaine et de sa vision d'elle même.
Essentiellement ce qu'elle assume de bout en bout (sans vraiment le questionner mais en tenant compte d'un public qui en serait probablement critique) c'est l'existence d'une aristocratie, incarnée par le public des facultés huppées (et aristocratie à l'intérieur de cette aristocratie, celui des fraternités et sororités).
Ainsi un de ces arcs principaux repose sur l'opposition entre wokes et greeks (qu'on pourrait voir au premier abord comme une transposition étudiante de l'opposition libéraux/conservateurs), mais avec pour principal twist (et manière de ne pas vraiment aborder le débat sur la reproduction sociale entourant les fraternités) que la passionara qui critique le plus les greeks, est elle même une membre jalouse de la simple aristocratie (fille d'un éditorialiste du New York Times si je me rappelle bien d'une série suivie très distraitement -je sais même pas comment j'en suis venu à regarder ce truc-, tandis que les autres personnages sont des fils de magnats de la finance ou de politiciens), cherchant à se venger de ne pas avoir été admise dans une sororité.
Ce qui ne signifie pas que le milieu greek soit épargné par la représentation qu'elle en fait (la plupart des personnages et cérémonies ou fêtes décrites relevant de pures caricatures de ce public que même Rolling Stones magazine hésiterait à publier) mais comme quasiment les seuls personnages sympathiques en sont aussi issus (et les seuls parents sympathiques aussi) elle choisit clairement son camp dans ce qu'elle décide d'en dire.
On a en gros une série qui évoque un peu Ridicule par moments (sur l'importance de la réputation au sein d'une classe aristocratique, etc.) mais où le message de Ridicule serait remplacé par "mais n'oublions pas que la noblesse compte aussi des braves gens, et que seuls des jaloux la critiquent".
Quelque part ça en fait un témoignage pas inintéressant sur un pays qui vient de placer une bande de milliardaires issus de l'aristocratie de l'aristocratie à sa tête tout en critiquant l'opposition à leur règne comme "élites".