C'est le genre de série qui donne envie de commencer par le célèbre "Rendez-moi les 10 heures de ma vie que j'ai perdu devant cette bouse" ou autre variante particulièrement à la mode il y a quelques années.
Pourtant, le premier épisode m'a presque convaincu que j'allais passer au moins un moment sympathique dans un univers chatoyant, avec quelques explosions de violences ponctuelles, de belles couleurs (et ma foi tant pis si elles puent l'étalonnage digital).
Après tout, j'avais bien su faire montre d'indulgence devant le décevant Witcher (dont j'attendais quelque chose, à la différence de Cursed).
Bref, pas d'attente, que de l'indulgence et de la bienveillance, et une scène de bataille particulièrement violente et bordélique qui, faute de faire sens, réussissait à véhiculer la panique vécue.
Oublions la trilogie Lord of the Ring, oublions les belles heures de Game of Thrones, et donnons sa chance à la série.
Mais comme on pouvait s'en douter, comme j'aurais dû m'en douter, à force de me fader des séries de merde au lieu de faire des choses productives, ça vire très vite au ridicule.
Nimue, l'héroine, et son caractère de sale gosse capricieuse tape très vite sur le système. C'est dommage, le casting était plutôt bon, et quelques fulgurances au fil de la série réussissent parfois à lui donner un semblant d'épaisseur, malheureusement trop rares pour compenser le nombre effarant de décisions fonctionnelles et contradictoires prises uniquement pour faire avancer (ou stagner) l'intrigue.
L'une des forces de Game of Thrones tenait en la solidité de ses personnages qui semblaient non pas être poussés par un scénario mais vraiment le tisser au fil de leur réactions, de leurs choix.
Et peu de choses m'exaspèrent autant dans les séries que les personnages creux et incohérents ballottés par les paresses d'écriture des scénaristes (Les adaptations de Stephen King sont souvent frappées de cette malédiction, entre Under The Dome et The Mist (la série), mais n'ont pas le monopole, si l'on se souvient du très médiocre The Following, entre nombreuses autres séries dont je me suis fendu d'une critique pour cracher mon venin).
Ici, on ne bascule pas vraiment dans l'indéfendable, mais çà et là, on remarque cette faille typique des séries de seconde zone.
On sent aussi la volonté bienveillante de placer des femmes fortes dans l'intrigue et aux postes clé, mais à part quelques guerrières et peut-être Pym, qui pour le coup réussit à sortir du lot, les autres tombent dans des caricatures tristes en mode Strong Independant Women qui font mal mon féminisme.
Arrive ensuite le problème Merlin. Tim L'enchanteur était plus facile à prendre au sérieux que ce personnage au déhanché emprunté directement à Jack Sparrow (entre nombreux autres tics) qui ne collent avec aucun Merlin possible. Et cette nonchalance factice et les moments de pathétique surenchère (la scène de l'orage) font que lorsque le personnage prend un peu d'importance et finit enfin par être traité autrement que par dessus la jambe, on n'y croit plus du tout.
Et ne parlons pas de Uther Pendragon, creux comme une pinata, charismatique comme une huître pas fraîche, défini par un unique trait de caractère : sa dépendance vis à vis de Merlin et de sa moman.
Pas plus que de la ridicule antagoniste sortie du couvent, soeur Iris MacGuffin (bon, ok, c'est Iris tout court, mais bon...) qui ne tient pas la route une seule seconde, du jeu d'actrice aux motivations, rien ne va! (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais vindioux!!)
Et le Weeping Soldier et l'INCROYABLE REVELATION qui lui est liée !!!
Bref, je pourrais continuer à lister les défauts majeurs de cette série, mais à quoi bon. J'ai déjà perdu assez de temps à regarder cette série jusqu'à l'épisode 9 (oui, il m'en reste un, je sais...), et bouffé assez du votre si vous avez lu cette critique jusqu'ici.
Je conclurai en disant simplement que quand on sait pas, on fait pas! Le cycle Arthurien est utilisé uniquement comme argument de vente, et n'est justifié par rien sinon le choix de quelques prénom.
Je n'ai aucun problème avec les relectures, au contraire, mais encore faut-il qu'elles apportent quelque chose, ou qu'au moins elles arrivent à gérer l'héritage massif qu'elles mettent en avant.
Cette série ne fait ni l'un, ni l'autre, et tente vainement de se donner un peu d'épaisseur en évoquant quelques noms, lieux et personnages.