Dallas
3.9
Dallas

Série CBS (1978)

Quand le pétrole coule à flots et que les trahisons familiales se font avec des chapeaux de cowboy

Dallas, c’est un peu le Game of Thrones avant l’heure, mais version texane, où les batailles pour le trône sont remplacées par des guerres de famille sur fond de barils de pétrole, et où les épées sont remplacées par des contrats louches et des poignards plantés dans le dos. Ici, l’action ne se déroule pas à Westeros, mais dans des ranchs luxueux, et les dragons sont… eh bien, des millionnaires en stetson, prêts à tout pour garder le contrôle de leur empire.


Au centre de ce feuilleton légendaire, on trouve J.R. Ewing, le méchant le plus machiavélique que le Texas ait jamais connu. Le type pourrait te vendre une carotte en te convainquant que c’est une pépite d’or, tout en te volant ta chemise dans le processus. Joué par Larry Hagman, J.R. est l’incarnation de l’homme d’affaires sans scrupules, manipulateur jusqu’au bout des bottes et capable de sourire tout en te détruisant la vie. Sa spécialité ? Écraser ses adversaires, qu’ils soient de sa propre famille ou de simples concurrents trop naïfs pour savoir qu’ils sont déjà fichus. Il ne recule devant rien : trahisons, mensonges, manipulations, le tout avec un cigare à la main et un regard plein de mépris.


Mais J.R. n’est pas le seul Ewing à la table. Il y a aussi Bobby, son frère, le gentil de l’histoire, celui qui tente désespérément de maintenir un semblant de moralité au milieu de cette mare de crocodiles. Bobby est l’antithèse de J.R. : honnête, droit, et toujours prêt à tendre la main (ce qui, dans cet univers impitoyable, le met dans de sales draps la plupart du temps). Son amour pour Pamela, la belle-sœur de J.R., complique encore les choses, car dans cette série, tout tourne autour de la famille… et des moyens les plus vicieux de la détruire.


L’intrigue de Dallas, c’est un soap-opera XXL : des affaires de famille, des coups bas, des mariages qui explosent comme des barils de pétrole, et des trahisons qui font passer Shakespeare pour un amateur. On ne compte plus les divorces, les enfants illégitimes, les fausses morts (parce que oui, dans Dallas, on peut revenir d’entre les morts après un rêve — bonjour, la saison de Pamela), et les complots où même le plus innocent des repas de famille peut se transformer en séance de guerre froide. Les Ewings se déchirent, se réconcilient, puis se déchirent à nouveau, dans une spirale sans fin où le pétrole n’est pas la seule chose qui coule à flots — il y a aussi les larmes et les règlements de comptes.


Et puis, il y a Sue Ellen, la femme de J.R., qui passe de reine de beauté à alcoolique mondaine, dans un cycle de déchéance et de vengeance qui ferait frémir même les soap-addicts les plus aguerris. Sue Ellen a le don de toujours revenir dans la course, même après avoir été humiliée par J.R. un nombre incalculable de fois. Elle est la preuve vivante que dans Dallas, personne n’est jamais totalement vaincu tant qu’il reste du whisky et un ranch à voler.


Visuellement, la série respire les années 80 dans toute leur splendeur. Les grosses voitures, les costumes trois pièces, les coiffures volumineuses qui semblent défier les lois de la gravité… Tout est démesuré, à l’image des manigances des Ewings. La série nous plonge dans un monde de luxe outrancier où chaque scène semble sortie d’un magazine de mode texan : des décors clinquants, des chapeaux de cow-boy immenses, et des demeures familiales où l’on pourrait presque entendre les billets de banque crisser sous les bottes.


Mais malgré toute cette opulence, Dallas a ce petit côté "répétitif" qui finit par te donner l’impression d’être pris dans un soap-opera sans fin. Les conflits semblent tourner en boucle : J.R. manipule quelqu’un, Bobby tente de sauver la situation, et Sue Ellen se noie dans son verre de bourbon avant de revenir à la charge. C’est addictif au début, mais à force, on commence à anticiper les coups bas à des kilomètres, comme si chaque épisode nous disait "Devine quoi, un autre Ewing va faire quelque chose de terrible." Et inévitablement, tu te dis "Encore ?"


Et puis, il y a cette fameuse intrigue du "Qui a tiré sur J.R. ?", l’un des plus grands cliffhangers de l’histoire des séries. Tout le monde voulait savoir qui avait eu assez de cran pour essayer de mettre fin aux manigances du roi du pétrole. La réponse ? Un choc pour certains, une évidence pour d'autres. Mais cet événement est la preuve que Dallas savait jouer avec nos nerfs, même si parfois, les ficelles étaient un peu trop visibles.


En résumé, Dallas est un soap-opera à la sauce texane, avec des personnages plus grands que nature et des intrigues aussi tordues que les pipelines des Ewings. Si tu aimes les drames familiaux où chaque coup de fil peut faire exploser une bombe, où les sourires cachent toujours des poignards, et où les fortunes se font et se défont plus vite qu’un rodéo, alors tu vas adorer ce festival de traîtrises et de réconciliations impossibles. Et si tu veux voir comment on gérait les affaires avant l’arrivée des ordinateurs et des avocats en série, Dallas est la leçon ultime en manigance old-school.

CinephageAiguise
6

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Créée

le 15 oct. 2024

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