Mais c'est pas grave eux non plus, ou peut-être que si, on s'en fout en fait.
Vous êtes tous quand mêmes unis par les mêmes urnes, les mêmes écrans et le même imaginaire de mort d'une société somnolant de sensations omniprésentes.
Les doomeurs à demi réveillé forcément dans un univers bariolé de partout de toutes les couleurs possibles, fatigués de devoir se réveiller pour croire en des rêves quand on a compris que c'était déjà la fin de la partie : il n'y a jamais rien eu derrière la peinture.
Une inaltérable cage versicolore.
Tout est terne de cette machine, délavé au possible, un gout gris.
L'Homme c'était l'Histoire, et maintenant que le dernier est mort avec le Monde, il ne reste plus que les hommes et leurs histoires dans leur petit monde.
Ce duo est là pour vous les raconter, pendant 4h un jour sur deux venez vous mettre au coin des braises de l'ordinateur qu'on appelle pixels.
Ils sauront vous tenir éveillé pendant autant de temps, croyez moi, peu importe que vous soyez d'accord avec eux ou pas.
Toujours en train de rebondir continuellement sans aucun temps mort, comme 2 joueurs de ping pong qui ne cherche pas à battre l'autre mais à faire le match le plus prenant possible : l'apothéose, faire éclater la balle par son épuisement, vous.
Vous ne pourrez qu'être happé par cet univers synthwave européenne, lofi russe, vestimentaire américain : un occidentalisme qui ne dit pas son nom, recherche la diversité mais jamais trop loin pour rester dans une zone de confort très..... confortable, sans pour autant le croire.
Légèrement élargir le cercle pour pouvoir ajouter des choses et prendre plaisir de la nouveauté sans jamais se sentir perdu.
On dézoom un peu pour ajouter des gens sur la photo mais le paysage reste le même, vous ne serez pas en territoire inconnu peu importe qui vous suivez à la télé.
Ils sont tous là d'ailleurs, pas forcément dans le beau rôle mais au moins ils y sont et ca ravira tout le monde : chacun est là pour parler dans le dos de la fin du Monde, personne ne l'aime parce qu'on a eu la chance d'y vivre un peu, et c'était déjà trop pour ne pas créer de l'amertume.
Le plus puissant des sentiments négatifs, le seul à rivaliser avec la nostalgie : la désespérance existentielle, parce que oui, la vie c'est tellement décevant.
Rien n'est comme dans toutes les histoires qui se racontent pourtant partout, et rien ne sera plus comme autre chose.
Juste on attend que ca passe.
Alors autant le faire avec des bons animateurs.