Digne successeur
De toutes les séries pré-disney+ Daredevil était ma préférée. "Les agents du Shield" partaient un peu trop loin, les autres Defenders et le Punisher étaient très cool, mais ne me touchaient pas...
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le 7 mars 2025
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En 2015, en marge de son Marvel Cinematic Universe, la vilaine Maison des Idées signait un deal avec le N rouge maudit afin de porter au format sériel certain de ses Marvel Knights à forte tendance street. C'est ainsi que Daredevil, le Punisher ou encore Jessica Jones ont pu trouver l'un des plus précieux des terrains de chasse, avant que l'entreprise ne finisse par battre quelque peu de l'aile.
Netflix signait en tout cas, et avant l'heure, les meilleures séries Marvel avant que Disney ne reprenne la main afin de promouvoir sa propre plate-forme.
Mais le succès apparaissait surtout, parfois, comme une sacrée épine dans le pied. Car ces personnages ne se montraient pas très solubles dans la tonalité de l'univers partagé, beaucoup moins sombre et porté en certaines occasions par un humour qui tache.
De quoi être embarrassé, comme devant le caméo pathétique de Matt Murdock en mode ketchup/mayo dans She-Hulk : Avocate. Tandis que son rapide coucou, le temps d'une scène, dans Spider-Man : No Way Home se révélait des plus anodins.
Ainsi, le projet Born Again semblait voué à être dénaturé afin de rentrer au chausse-pied dans un univers étendu blanchissant les ténèbres. Or, surprise, la série convoque les meilleurs souvenirs de la période bénie 2015/2018 et en retrouve presque le doux parfum.
On vous bassinera sans doute avec le développement chaotique de l'entreprise, ou encore avec ses atermoiements de production, car il faut quand même bien taper sur Disney et sur Marvel, c'est normal et cela ne coûte pas cher, parce que la réussite doit nécessairement être minorée et que ce sont de toute façon des vilains, qui peuvent parfois avoir un coup de chance.
Sauf que le problème se poserait peut-être en d'autres termes, à mon sens.
Oui, Born Again s'impose comme la succession très honorable du personnage de Daredevil période Netflix, en un peu plus ramassé en termes de nombre d'épisodes, évitant le plus souvent la dilution de la narration. Si l'on excepte un épisode 5 sympa, mais faisant du surplace constant. Tout en tentant de raccrocher maladroitement les wagons avec un autre univers pas très heureux.
Oui, Born Again poursuit le portrait de ses deux immenses figures de proue, en leur faisant abandonner leur identité d'origine. Matt Murdock délaissant le masque, et Kingpin adoptant celui de maire de New York, ancrée dans une réalité tangible de mini-reportages de télévision comme véritable fil rouge de l'aventure. La ville est à ce titre poussée à l'écran comme l'indispensable troisième personnage de l'aventure.
Et tandis que Daredevil réapprend à être Matt Murdock, la série en profite pour mettre en scène un aspect procédural intéressant, occasion de poser quelques questions d'ordre social plutôt bien vues et de faire vivre quelques seconds rôles tels que le White Tiger.
Mais c'est le constant parallèle entre Wilson et Matthew qui constitue le cœur véritable du show, naviguant entre une fausse force tranquille et une remise en question en forme de dépression latente et destructrice pour l'environnement du héros. Daredevil : Born Again conserve ainsi l'ambiance sombre posée par les trois saisons portées par Netflix, tout comme la violence graphique de l'ensemble, soit deux composantes qui avaient sans doute beaucoup à perdre dans le cadre de la reprise du personnage par Disney et la maison-mère Marvel.
Ceci est des plus louables, pas de doute de là-dessus.
Ceci annonce aussi le meilleur pour la suite, certains arcs narratifs n'étant pas résolus, tandis que la chasse aux masques est définitivement lancée.
Mais là reste aussi le problème principal de cette série.
Car en suivant le chemin des ténèbres ainsi tracé, est-il bien nécessaire de fondre Daredevil dans ce Marvel Cinematic Universe tellement décrié ? Cette réussite ne sera-t-elle pas prétexte à de nouvelles critiques dès lors que l'on ne manquera pas de se monter le bourrichon sur un futur changement tout aussi drastique qu'illusoire de la politique Marvel ?
Si le masqué en soupire d'avance, il préfèrera conserver l'essentiel dans son petit esprit étriqué et se livrera à une petite gymnastique intellectuelle : il appréciera sans retenue cette renaissance qui s'impose comme la meilleure série Marvel aux côtés de X-Men'97, tout en la cloisonnant du reste d'un MCU dont il ne partage pas l'ensemble des critiques.
Il pense que cette attitude vaudra bien mieux que toutes les prochaines pseudos polémiques que ne manqueront pas d'alimenter vidéos dérisoires et sites cinéma stériles en quête de clics et d'abonnements sonnants et trébuchants.
Behind_the_Mask, qui se demande s'il cuisinera encore longtemps dans l'enfer de Sens Critique.
Créée
le 18 avr. 2025
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1 commentaire
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