Daria
7.5
Daria

Dessin animé (cartoons) MTV (1997)

Tu te souviens, ces années là ...

Pour diversifier l'offre musicale :


The Offspring -All I Want
The Offspring - I Choose
BUTTER 08 - "BUTTER OF 69"
Stir - Looking For


Je découvre à peine Daria, comme le bon retardataire que je suis et que je resterai toujours. À la masse, pour ne pas dire à la marge du phénomène, j'ai déjà eu vent de Daria mais de loin et comme un banal membre d'un club de mode je n'ai jugé que sur l'apparence un poil simpliste.
J'ai passé, sans trop y penser.
Faut dire que côté visuel, ça casse pas des briques avec les pattes d'un canard. C'est simpliste, l'animation reste fluide mais on est très loin de l'orgasme visuel. On s'y fait doucement mais rien de bien émoustillant, quoi.


Puis voilà que l'ami Walker m'en parle il y a peu, me demandant si je peux lui la procurer. Pourquoi pas, après tout, que je me dis comme ça innocemment. L'air de rien, l'autre cancrelat m'invite à mater un épisode ou deux avec lui.


Pas de suspens, je suis tombé à Lawndale et j'y suis bien, malgré le fait que je regarde cette série en Français - pas de versions dvd en France, merci bien - et en dépit des difficultés à assurer une qualité d'image constante entre les épisodes. Dur dur de trouver les bons plans.


Daria c'est plutôt un espèce de truc venu droit des années 90 avec toute la culture bien particulière de cette décennie et qui s'écrase dans ta tronche de nostalgique un brin déçu de ne pas avoir été assez grand pour mater MTV lorsque c'était encore cool. Déçu d'avoir été trop gamin quand les Offsprings cartonnaient, que le grunge prenait aux tripes des milliers d'adolescents et que la mode vestimentaire hésitait entre une décennie 80' trop marquante et une modernité annoncée.
Chemise large, jeans, rayures jaunes et vertes du Prince de Bel-Air, couleurs atrocement flashy et ensembles hasardeux ou bien le délavé crasseux d'une chemise trop punk, d'une vareuse et d'une paire de ranjo.


La banane était encore à la mode mec.


Daria c'est toute la violence cynique d'une sourde rébellion adolescente qui agite les tripes de n'importe quel ancien ado à la marge. C'est l'indifférence et le sarcasme comme rejet de ce qui ne nous comprend pas et de ce que nous n'entendons pas. L'abîme insondable qui sépare Daria et Jeanne de leurs condisciples dont la connerie crasse n'a souvent d'égale que la vacuité de leurs boîtes crânienne. C'est l'absurdité du lycée et son écosystème bizarre, ses stars et ses losers, ses codes et ses fêtes, ses rites incompréhensibles et ses idoles vides de sens. C'est la télé-poubelle à la crétinerie absurde : Sick Sad World.


Daria, ça, c'est vraiment toi. Mais toi, moi plus eux plus tous ceux qui le veulent. C'est un peu de tout le monde et la plus juste des descriptions d'un ado que j'ai pu voir dans un dessin animé.


Daria c'est prendre la famille traditionnelle à contrepieds en se payant la gueule du modèle patriarcale à travers la figure d'un père n'étant pas un modèle de réussite professionnel, un peu dans le genre complexe de Peter Pan inféodé à une femme volontaire, carriériste à l'extrême. Les Morgendorffer c'est une famille dont les rapports sont faussés par une espèce de système de chantage qui implique que chaque service mérite salaire, une famille de doux-dingues où lorsqu'on couvre sa sœur ou qu'on accompagne ses parents, on attend une paye en retour.


Daria c'est de l'humour à en revendre, du cynisme implacable d'une héroïne binoclarde dont chaque phrase sonne comme une pique jusqu'à la débilité profonde de Kevin et Brittany, le couple quaterback/pom-pom girl dont la niaiserie atteint des sommets.
On en voit, des cas, les superficielles du club de mode qui se pomponnent toute la journée, se jalousent perpétuellement tout en trainant dans leur sillage les bellâtres complètement zombifiés qui se disputent les faveurs d'une Queen aux antipodes de Daria. C'est la naïveté d'un prof de français bien trop doux, les crises de colère d'un prof d'histoire accroc à la bouffe, au paintball, à la guerre et doté d'un tempérament de pitbull.


Daria c'est l'attachement à des personnages fort bien caractérisés, entre les stéréotypes parodiant la vie au lycée ou bien Jane, artiste un brin décalée et meilleure amie de notre protagoniste à lunette. Meilleure amie dont le frère n'est autre qu'un zicos complètement relax, un genre de détendu qui tape la sieste en attendant la nuit, sort pour des répètes jusqu'à pas d'heure avec son groupe grunge au nom perpétuellement sur le point de changer, les Mystik Spiral.


Daria c'est un truc que je dois trouver en V-O, un p'tit bijou de tranche de vie, des tranches de tout et de rien qui forment un petit pain d'humour et d'esprit ...
Elle est nulle cette métaphore en fait.
Trahi par mon imitable sens de l'image.

Petitbarbu
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Séries, en excluant l'animation japonaise parce que quand même, faut pas déconner ! et Les séries que vous recommandez le plus à vos amis

Créée

le 4 janv. 2016

Critique lue 1.6K fois

15 j'aime

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Petitbarbu

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