Daria est une blasée pas une no-life, elle est juste un peu coincée dans une société qui voudrait qu'elle soit ce qu'elle ne peut pas être et qu'elle refuse catégoriquement. Daria est une marginale attachante, drôle, cinglante et cynique. Daria est un esprit libre.
Daria c'est surtout une série pour ado avec une super écriture qui joue des clichés pour mieux les ridiculiser. Tout n'est qu'apparences dans Daria, elle comprise. Sa voix rauque et monocorde, son look grunge et sa répartie révèlent finalement une jeune fille sensible et attachante qui aime rire des autres et qui le fait très bien.
La série confronte surtout deux univers, celui de Daria et de sa meilleure amie Jane, l'univers des gens qui ne se fixent pas de barrières dans leur façon de voir le monde, et l'univers des autres gens. Les superficiels, les ratés, les pauvres, les riches, les matérialistes, et plein d'autres. La série confronte ces deux univers dans lequel prend place l'adolescence de l'héroïne, sans jamais vraiment prendre de parti, bien que les gens ultra superficiels s'en prennent tout de même plein la figure, ce qui dans un sens n'est pas plus mal. Daria nous propose un regard différent, et incite son spectateur à voir les choses par lui même plutôt que par les dogmes que la société définit volontairement et involontairement.
Tout ceci est enrobé dans un humour décomplexé et qui fonctionne à merveille, avec une galerie de personnages singuliers et des péripéties tout ce qu'il y a de plus classique dans la vie d'une ado américaine qui va au lycée. C'est là que l'écriture fonctionne très bien, elle met en valeur des évènements banals pour raconter une histoire et développer des thématiques. Ainsi lorsqu'au bout de cinq saisons Daria quitte son lycée pour l'université, on se dit que l'on en reprendrait bien un peu pour voir où cette nouvelle aventure va la mener.
Daria est un vrai concentré d'humour noir et de fraicheur, une série très 90's qui s'assume totalement et qui pique là où il faut pour susciter l'intérêt et l'humour. Excellent !