Dark est une série vraiment originale qui navigue avec virtuosité en eaux troubles, mais qui s'échoue lamentablement sur les écueils de la simplicité aux derniers épisodes. Une fin de première saison poussive qui enchaîne les clichés (le bien, le mal, l'apocalypse pour ne pas spoiler) et ouvre la voie à une deuxième saison qui s'annonce d'une banalité sans nom. Pour paraphraser un de ces derniers épisodes fatidiques, je dirai que la série bascule dans le "côté obscur" du divertissement.
Pourtant, tout avait bien commencé. Le cadre était intéressant : des enfants qui disparaissent, des cadavres énigmatiques, une forêt inquiétante, des grottes terrifiantes et des intrigues haletantes qui s'entrecroisent. Un puzzle temporel où le passé, le présent et le futur s'influent, avec virtuosité il faut l'admettre. Et cette question lancinante sur les disparitions. Le fameux, ce n'est pas qui, ce n'est pas comment, c'est quand. Un régal. Impossible de ne pas tomber dans le piège. Difficile de ne pas se laisser entraîner par ce casse tête.
Mais voilà, il y a cette dure réalité pécuniaire du "il faut une saison 2 voir plus Jean-Louis, tu me mettras une ouverture en final comme tu peux et ce même si tu rames à mort" qui tua et continue de tuer tant de séries. Il faut être lucide. Ce genre d'histoire ne doit pas s'éterniser au risque d'utiliser des effets à rallonge et d'étioler ce qui faisait sa singularité.
Et c'est ce qu'il se passe finalement dans Dark. D'une sorte de huis clos prismatique sur trois périodes et quelques familles, la série sort subitement des sentiers battus pour prendre une route classique. Trop classique. Cet effet nauséeux qui a pour simple objectif d'étendre maladroitement au maximum un univers dont le génie résidait pourtant dans son hermétisme et de préparer le terrain pour les prochaines saison. L'effet Jean-Louis dans toute sa splendeur.
Netflix m'avait redonné le goût des séries, il vient de retomber dans les pires travers. Franchement, passez votre chemin.