Probablement personne ne se souvient de la série Dark Matter de 2015. Injustement et abruptement annulé par Syfy, ce show de SF me rappelait régulièrement la formidable Firefly. Aussi, quand Apple a annoncé Dark Matter version 2024, j’étais aux anges… avant de constater qu’il s’agissait d’un tout autre projet, basé sur le roman éponyme de Blake Crouch (ce dernier est d’ailleurs aussi derrière l’adaptation).
Heureusement, cette série, elle aussi de science-fiction (pas d’espace ici, mais des mondes parallèles), est également de grande qualité. Pour poursuivre dans les comparaisons avec des shows solides méconnus, Dark Matter m’a souvent rappelé Counterpart. Oui, cette critique est une recommandation 4-en-1.
Portée par les très convaincants Joel Edgerton et Jennifer Connelly, qui incarnent donc plusieurs versions de leur personnage, Dark Matter brille surtout par son intrigue extrêmement maligne. Où elle aurait pu se prendre les pieds dans le tapis en mélangeant les mondes et les personnages, elle va régulièrement là où on ne l’attend pas et bluffe le spectateur avec ses idées. En tout cas, je n’avais jamais vu une telle utilisation simultanément intéressante et "cohérente" du concept.
Le format retenu est de plus idéal pour développer correctement les personnages, leurs motivations et leurs états d’âme. Souvent bavarde et contemplative, Dark Matter n’ennuie pourtant pas grâce à une écriture et à un jeu solide, et à quelques explosions d’action bienvenues. La mise en scène bien pensée permet également d’assez facilement suivre l’intrigue et les sauts entre les mondes, bien qu’il faudra se montrer attentif malgré tout pour ne pas rater quelques détails importants.
Bref, encore une réussite pour Apple.
Go si :
- Vous aimez les mondes parallèles bien ficelés
- Vous appréciez les dramas qui prennent leur temps
- No Go si :
- Vous ne voulez pas vous prendre la tête
- Vous cherchez quelque-chose qui bouge tout le temps