David Lansky par Pascoul Relléguic

Le Gang des limousines

David Lansky, c'est Last Action Hero au 1er degré, avec Johnny à la place de l'action star américaine. Santiags, chopper et 357 magnum à la ceinture, ajoutez un regard mort en dedans et vous avez l'arme de guerre policière absolue à qui aucun preneur d'otage ni aucune jeune première ne saurait résister. Pour cette dernière, cet épisode a retenu Véronique Genest : elle m'insupporte habituellement mais reconnaissons-lui un certain charme que renforcent des talents d'acteur en miroir du gouffre johnnyen. L'intrigue nous vend les exactions d'un gang de voleurs de limousines compliquées d'un rapt opportuniste de gosse de milliardaire, mais en vrai, le seul enjeu qui tient l'épisode est de savoir si Jojo va niquer Véro.

David Lansky est une catastrophe des plus réjouissantes, avec le naufrage télévisuel de notre star nationale (on sent que les dialogues brefs visant à lui donner sa stature marmoréenne sont bien utiles à tenter de camoufler son incompétence ès acting), des musiques toujours à côté de la plaque, un montage à la ramasse (le dénouement survient par surprise après avoir fait inutilement trainer des sous-intrigues dispensables) et cette délicieuse capsule temporelle France des années 80. Retenons également une séquence délirante où notre mâle alpha passe des collègues indélicats à la broyeuse de casse automobile, devant des spectateurs impassibles en mode "sacré David Lansky !". Indispensable, évidemment.

Hong Kong sur Seine

Retour dans la France des années 80 via le meilleur épisode de la saga, qui annonce d'emblée la couleur de son inspiration polar hongkongais avec une intro guerre des gangs à Chinatown (aka le 13ème arrondissement de Paris). C'est John(ny) Woo à la réalisation ou quoi ? Et vazy de la tête coupée de compét', du p'tit-déj de flic crépusculaire digne d'un clip de Svinkels, de la conduite de moto affranchie de toutes les règles du code de la route (notre héros se marre à la cool quand on lui reproche de rouler à 160 Km en ville et de griller des stops et des feux rouges) et du scénario Breaking Bad Origins en mode Johnny contre les triades. Le tout sur un fond musical toujours à côté de la plaque, école AB Production, sous-genre Salut les Lansky ! Ce qui est fascinant, c'est la propension de cette série à glorifier toutes les dérives policières (le final au pompeux !), et c'est finalement ce qui la rend toujours aussi actuelle.

Les vrais reconnaitront en employé de morgue Francis Coffinet, alias Paul Belfort, le vampire de Cas de divorce.