J'aime les histoires de zombie. Ca commence à perdre en originalité, tellement le concept est utilisé, mais ça continue de m'attirer.
Ceci est une production de Charlie Brooker, celui qui fit ensuite Black Mirror, anthologie de la dystopie (notamment en lien avec l'IA, les réseaux sociaux and so on). Clairement, les moyens, de Channel 4 à Netflix ont du lui changer la vie.
Pour rentrer dans le vif du sujet, l'intérêt de cette série, c'était de mêler la thématique du zombie avec celle de la télé-réalité. On voit clairement le message à l'oeuvre. A première vue en tout cas. Pour ce qui est de la seconde vue, le producteur, au sens financier, de cette série, c'est Endemol (ou une filiale, mais c'est peu ou prou les mêmes). Vous connaissez Endemol ? La grosse entreprise de télé-réalité ?
Bref, quand le capitalisme opportuniste finance sa propre critique, on atteint des sommets. Et avec le recul, je me dis que la note que j'ai mise (et que je vais downgrader) est bien élevée. Pourquoi ? Parce que deux personnes ont le plus mauvais rôle :
- le producteur de l'émission de télé-réalité, un homme toxique et harceleur, individualiste et mauvais manager. Mais il faut bien qu'on nous offre ce mec en offrande
- le candidat de télé-réalité qui se sent l'âme d'un pourfendeur de l'intérieur. Mais qui nous est en réalité peint comme le lâche ultime
Et, finalement, quel message nous est ici délivré ? Que les candidats sont des décérébrés ? Non, même pas forcément. Ca peut arriver, mais la situation est plus équilibrée que ça. Que les financiers sont des connards ? Oui, mais ça, ce n'est pas tellement disruptif, finalement, ni informatif, ni original. Que les pourfendeurs de la télé-réalité sont des imposteurs ? Oui.
Et c'est parfois bien d'écrire sa chronique avec un peu de décalage. Ca permet la digestion. Quand le capitalisme fait semblant de faire son propre procès, mais tente surtout de désamorcer le fond de son fonctionnement.