Comment des candidats infantilisés de Big Brother réagiraient-ils si le monde s'écroulait autour d'eux ? S'en rendraient-ils compte ? Si oui, chercheraient-ils à s'enfuir ou préfèreraient-ils rester dans leur loft coupé du monde extérieur ?
C'est sur ce pitch que démarre cette mini-série de zombies. En 5 épisodes très courts, on suit le destin de plusieurs groupes plus ou moins liés dans une Angleterre ravagée par la terreur. Ceux qui sont enfermés dans le loft incarnent tous les clichés entrevus dans les émissions de télé-réalité, mais malgré leurs défauts ou leur bêtise, on s'attache à eux, et on souhaite qu'ils s'en sortent. Quelques personnages annexes viennent se greffer aux lofteurs, et parmi eux, le producteur égocentrique m'a particulièrement enthousiasmé : puant, vulgaire et irrespectueux, il apporte une touche comique à l'ensemble, évitant par la même occasion à l'histoire de se prendre trop au sérieux.
Dead Set brille là ou The Walking Dead a échoué : le rythme est nerveux et l'on n'a presque jamais le temps de respirer. Plus la série avance, plus elle s'assombrit : on est constamment dans l'urgence, et les auteurs parviennent à retranscrire à merveille les effets de groupe telle que l'incrédulité ou la paranoïa collective. Visuellement, les zombies ne sont pas plus impressionnants que cela : hormis les lentilles de contact et leurs dents jaunes, ils n'arrivent pas à la cheville de ceux de The Walking Dead. Cependant, ils sont bien plus rapides, et leur râle incessant nous rappelle que ce ne sont pas des enfants de chœur.
Justement, puisque l'on parle de The Walking Dead, quelques scènes m'ont évoqué le comics de Robert Kirkman et Charlie Adlard : je pense tout particulièrement à la scène des zombies contre les grillages qui rappelle ceux du pénitencier. Bien que n'étant pas l'adaptation officielle de la bande dessinée, elle a réussi à en capter l'esprit : en à peine 2 heures 20, Charlie Brooker a réussi à retranscrire un sentiment d'anarchie et de fin du monde, où les lois n'ont plus lieu d'être.
Je ne peux donc que vous conseiller de regarder ces 5 épisodes : hormis quelques plans caméra à l'épaule qui donnent envie de vomir, c'est une véritable réussite télévisuelle comme seuls les britanniques en ont le secret.