Dear showrunner ...
Plein de spoilers, attention J’en avais tellement entendu parler partout, plutôt en bien, qu’il fallait que je la regarde à un moment. J’étais très enthousiaste, c’est accessoire mais je suis...
le 14 août 2018
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Vraiment bravo d'avoir donné les moyens à Justin Simien pour qu'il puisse adapter son premier long métrage en série. La plateforme de VOD semble lui avoir donné tous les moyens de réussir son adaptation en le laissant totalement libre, semble-t-il.
Le résultat est bluffant, nous avons affaire à une grande série analysant le racisme systémique. Le format de la série permettant avec ces trois heures d'épisodes mis bout à bout d'aller plus loin que Justin Simien se l'était permis de le faire dans le film.
Une animatrice radio d'une Université dénonce le racisme et les injustices, notamment une soirée « Afro-Américaine » organisée par des étudiants blancs qui va provoquer des troubles sur le campus.
Alors la population estudiantine blanche de critiquer : "Oui, mais c'était pour rire ! C'était juste une caricature et le droit à la caricature fait partie de la liberté d'expression."
Mais ils ont raisons crénom ! Touchez à notre droit à la caricature et vous toucherez à notre liberté d'expressions. Et nous descendrons tous dans la rue derrière la banderole "Ou est CHARLIE" car notre droit le plus élémentaire de nous foutre de la gueule du monde, a été bafoué.
Et c'est ce qui se passe dans la série où tous les blancs disent en avoir marre d'être sans cesse basher par des blacks, alors que merde, les noirs, ils les aiment bien, la preuve, leur dealer est noir et ils n'ont aucune honte à lui acheter de la drogue.
Putain mais vous en faîte quoi du racisme anti-blanc ? Hein ? Vous en faîte quoi ?.
La série nous rappelle la définition du racisme. Le racisme est un système qui hiérarchise les races, un système… alors la population noire, mexicaine ou arabe, aux USA comme en France ne peut être considérée comme raciste car elle subit jours après jours et depuis des lustres les abus d'un système qui a un moment nommé à hiérarchisé les races et le système perdure d'années en années, voire de siècles en siècles.
Alors oui, traiter un mec de sale blanc ou le violenter quand on est noir est un acte raciste, certes mais il est surtout la réponse d'un individu à un système qui l'opprime depuis des générations. Bien sûr, quand c'est toi le blanc, à te faire insulter ou violenter, tu as le droit de penser que ce n'est pas cool, mec mais rien ne sert de jouer à la victime vu que c'est le blanc l'oppresseur depuis bien longtemps.
Tu crois que le monde change ?
Alors je te répondrai, d'accord, Obama mais 173 noirs ont été abattu par la police américaine en 2016, ce qui représente 27% des victimes de la police alors que sur l'ensemble de la population la communauté noire représente moins de 13% de la population américaine. Donc même avec Obama président, ça n'allait pas super bien pour les noirs aux USA.
Et depuis, ils ont élus un candidat orange qui sera révélera sûrement aussi toxique que l'agent du même nom.
Rappelons que chez nous, non plus, la situation n'est pas rose. L'écran de nos télés est bien blancs, pas facile de trouver un boulot un appartement quand on est noir ou arabe. Rappelons aussi qu'en France, notre beau pays des droits de l'homme, un responsable syndicale de la Police a dit que Bamboula, restait convenable, en 2017.
Alors, oui, nous ne sommes pas tous nés sous la même étoile et si cette phrase semble une lapalissade, il est bon de temps en temps de se l'entendre dire.
Alors, oui, pour le public blanc, chrétien ou protestant, la série de Justin Simien peut parfois faire mal à l'égo. On nous donne rarement le mauvais rôle et même quand l'histoire nous le donne, la fiction nous dédouane souvent de toute culpabilité.
J'ai une voix en moi qui me dit :" Mais ce n'est pas parce que je suis nantais que je suis responsable de la traite négrière !". Oui je suis d'origine nantaise. C'est vrai, que personnellement, je ne suis pour pas grand-chose dans les choix économico-politiques de mes lointains ancêtres. Surtout que mes aïeux n'étaient pas négriers mais de vulgaires pécores exploités par des petits seigneurs d'opérettes. Malheureusement, la vie m'a déjà montrée que certains de mes réflexes étaient bien conditionnés par des siècles de suprématie blanche. Il a fallu un long travail sur moi, pour prendre en compte la culture de l'autre, comme l'égal de la mienne, même si, moi, j'utilise une fourchette pour manger mon steak.
La série remet les pendules à l'heure et on se prend des horloges à la gueule et si ça peut faire mal.
Je lis, ça et là...
reverse racism posts in 3,2,1...
ou encore
Ça m'a l'air horriblement bien raciste.. Si si.
J'ai définit le racisme, je ne vais pas revenir sur le mythe du racisme inversé
Alors quand une série a le courage de m'envoyer à la gueule mes quatre vérités, j'ai envie de dire merci. Non seulement par masochisme mais aussi parce que ça fait du bien d'entendre cette réalité de temps en temps. Et c'est malheureusement bien rare.
Pour toutes ces bonnes raisons et bien d'autres encore Dear White People est une série nécessaire et merci Netflix d'avoir eu les couilles de filer du pognon à Justin Simien et l'avoir laissé aller jusqu'au bout de sa démonstration.
Si une seconde saison ne semble pas nécessaire au déroulement de l'histoire, je l'attends avec impatience car cette série permet un questionnement sur soi, qu'on soit un blanc dominant, ou issus des peuples dominés.
[Edit : Fin de saison 2]
Je suis beaucoup moins emballé par le traitement de cette seconde saison. Tout d’abord, la série n’est plus l’œuvre d’un auteur, c’est devenu une œuvre de studio. Justin Simien n’est plus seul à la barre, à la réalisation comme à l’écriture, le voilà accompagné d’une nuée de scénaristes et de réalisateurs pour l’épauler. Comme n’importe quelle série quoi ! Et ça se sent.
Le propos est moins politique et dénonciateur. La première saison ne parlait que de militantisme ou presque. Et même les scènes de coucherie pouvaient faire figure de message politique sur la liberté de disposer de son corps.
La série, petit à petit, s’écarte de son militantisme pour nous dresser le portrait d’une poignée d’étudiants avec ses joies et ses peines. Et c’est moins bandant ! A l’image du chapitre IX qui pourrait être un épisode de n’importe quelle série, de Friends à The good Wife.
Dear White People ne nécessitait pas de seconde saison, la première se suffisait à elle-même, même si l’histoire gardait quelques parts d’ombre.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2017 : Parcours d'un binge watcher repenti, Les meilleures séries de 2017 et 2018 : de séries en séries
Créée
le 29 mai 2017
Critique lue 1.5K fois
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