Je vais tenter de faire court et imiter Kit Harington lorsqu'il parle de la saison 8 de GoT : décevant
Si l'intrigue de base semblait intéressante en posant une question redoutée par tant de parents : que faire si son enfant est coupable d'un crime, le dénoncer ou tout faire pour le couvrir quitte à ce qu'il reproduise son crime ? - la série passe à côté, tourne en rond et, pire, tombe vite dans les clichés, du genre comme du format
Du format en étirant une histoire dont le rythme aurait profité a être plus court, en ajoutant de faux cliffhangers dont on devine, avant qu'ils arrivent, la venue et la résolution ; mais aussi via un principe éculé : raconter l'histoire à un autre personnage, simulant une non-linéarité pourtant bien présente
Des genres, du drame d'abord en tombant dans le mélodrame, du thriller ensuite en rajoutant des couches et des couches à une histoire dont l'intrigue se suffisait à elle-même. En mettant à mort la simplicité au profit d'histoires secondaires et fausses pistes sans intérêt, la série tombe dans l'artificialité
Ce n'est finalement qu'à la fin de l'épisode 7 que la question est (enfin!) posée : que faire si notre fils est coupable ?
Bien sûr le but est de laisser planer le doute, de mettre les parents face à l'insupportable : avoir toujours dans un coin de son esprit l'idée atroce que son enfant est un meurtrier, sans pouvoir le prouver, ni l'innocenter, ce qui met forcément à mal les relations de la famille
La fin va quand même trop loin à mon sens, mais eh, les femmes sont des hystériques ne l'oublions pas !
Et justement je rajoute deux gros points noirs pour moi :
Les clichés de genre : le papa rationnel et la maman émotionnelle
Vraiment??
La normalité à tout prix
Les parents deviennent de plus en plus insupportables au fil des épisodes
Le père notamment qui refuse de regarder en face la vérité sur le fonctionnement différent de son fils (je ne parle pas du fait qu'il soit coupable ou non)
On peut arguer que lui-même fonctionne différemment, qu'il s'en est sorti en refusant de le voir et en cherchant à tout prix à être "normal", allant jusqu'à se couper de son passé, et que ce serait donc une réaction logique : il pousse, inconsciemment ou non, son fils à suivre la voie qu'il a suivit, celle qui lui a permis de fonder une famille et d'obtenir un bon travail, d'être heureux en somme
~OK, mais je pense qu'il est bon de rappeler qu'avoir un fonctionnement différent n'est pas forcément grave (surtout avec le délire de la série sur le gêne du meurtre)
Le gamin passe son temps à vouloir être accepté, à dire qu'il est "normal", donc dans la norme, ce qui n'est pas le cas
Et alors ?
Oui il ne fonctionne pas comme la majorité des gens, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas sa place en société ou qu'il ne peut pas s'accepter et être heureux
Mais pour ça il doit se comprendre lui-même, découvrir comment il fonctionne et surtout, qu'il n'est pas seul dans ce cas !
Comment peut-on se construire sur un mensonge ?
Et n'oublions pas que s'il a des difficultés (normal vu ce qu'il traverse), il doit pouvoir voir un.e professionnel.le. Mais comment peut-il se faire soigner si ses parents n'acceptent pas qu'il en a besoin ?
Je trouve vraiment dommage que la série ait jeté des réflexions dans l'air sans en suivre le fil, sans les développer correctement, en se concentrant sur des sous-intrigues (la prison) qui font tomber l'histoire dans le thriller de seconde zone
Il y avait beaucoup à dire et à montrer dans cette série. Defending Jacob passe à côté d’une histoire qui aurait pu être touchante si juste, et haletante si crédible.
Finalement c'est la mère qui a raison : ils jouent le rôle de la famille parfaite mais ces parents-là sont de vrais glandus