Cette putain de série a réussi à me faire chialer trois fois en l'espace de 7 épisodes. 7 putains d'épisodes de 20 minutes chacun. 140 putains de minutes. Mais merde quoi... j'ai chialé toutes les 45 minutes ! Ok, c'est peut-être pas aussi extraordinaire que je veux le faire paraître, mais bordel, je m'attendais à du LOL en barre et rien d'autre.
Ce n'est que très récemment que j'ai commencé à m'intéresser à ce que faisait Ricky Gervais, et le profane que j'étais ne pouvait s'attendre à autre chose qu'à une œuvre délurée, hilarante, mettant en scène des personnages aussi pathétiques et wtfesque que le fameux David Brent de The Office, pour ne citer que lui.
Disons que j'me suis à moitié trompé. Oui, c'est hilarant, et oui, y'a du wtf en veux-tu en voilà, mais Derek, Derek... Derek est un hymne à la vie. Voilà. Et le tout est orchestré de main de maître par notre ami Ricky, et je dois dire que jamais je ne l'aurais soupçonné de nous pondre une telle œuvre. Les personnages sont tous, mais vraiment TOUS, attachants, sensibles, vrais, et le thème de la fin de vie y est traité de manière profondément douce.
Derek est un mec dont la tête n'est pas vraiment finie mais dont le cœur et la sensibilité nous met en émoi à chaque instant. Son amour pour ces vieilles personnes se ressent à chaque seconde, et de cela découle une espèce de béatitude - car oui, ces personnes ont bien de la chance de vivre leurs derniers jours aux côtés d'un homme doux et attentionné comme Derek, aussi maladroit et têtu soit-il. Et c'est là que je me dis que Ricky Gervais est un sacré génie : comment un mec faisant le con avec ses blagues racistes et ses maladresses foireuses dans une entreprise de merde qui vend du papier a-t-il pu m'émouvoir de la sorte dans une pauvre petite maison de retraite, avec ses vidéos de hamsters et ses chasses aux autographes aussi pathétiques que débiles ?...
Je donne la note maximale à cette série car rarement une œuvre (tous genres et media confondus) ne m'aura autant marqué. Sans zapper le fait qu'ils ont réussi à me faire chialer sur du Coldplay. Mais quels connards.
"When I was a sperm, I won the race to the egg. That's why I'm here, that's how it works, that's what life is about."
Edit : j'ai baissé ma note d'un petit point entretemps car je trouve, hélas, que M. Gervais a un peu trop forcé sur le pathos pour cette deuxième saison. Alors oui, c'est toujours aussi beau, émouvant, etc., mais bon, des fois c'est un peu ABUSAY quoi. Mais t'en fais pas Ricky, je t'aime toujours autant, même quand tu te prends en photo dans ta baignoire avec tes têtes d'attardé.