Le vernis craque.
Je me suis fait dernièrement une rétro complète de cette super série qui s'est achevée au bout de 8 saisons il y a maintenant trois ans. Force est de reconnaître que cette série s'est vite imposée...
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le 30 août 2015
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Desperate Housewives, diffusée sur ABC en 2004, c’est un peu comme si vous preniez une banlieue chic américaine, y ajoutiez une poignée de secrets, quelques meurtres cachés sous les pelouses parfaitement taillées, et une bonne dose de commérages acides, le tout emballé dans des robes pastel impeccables. Sous les apparences idylliques de Wisteria Lane se cachent en fait des désastres émotionnels en série, où les cocktails sont souvent plus amers que sucrés et où les voisins sont toujours un peu trop curieux.
La série débute avec un suicide. Oui, un suicide, dans cette banlieue trop parfaite pour être vraie, et cela ne fait que lancer la machine à drames. Mary Alice Young, la défunte, devient la narratrice omnisciente qui nous guide à travers les vies chaotiques de ses anciennes copines de Wisteria Lane. Et ces dames sont loin d’être des femmes au foyer typiques. Elles sont drôles, manipulatrices, désemparées, et souvent en plein milieu d'un plan tordu pour cacher un crime ou régler leurs problèmes amoureux.
Commençons par Susan Mayer (Teri Hatcher), qui est probablement l’un des personnages les plus maladroits de l’histoire des séries télé. Si tomber dans des situations embarrassantes était un sport, elle serait médaillée d’or. Elle veut bien faire, mais tout ce qu’elle entreprend finit par déraper, que ce soit sa vie amoureuse ou même des tentatives de casseroles (souvenez-vous de l’incendie qu’elle provoque... en essayant de faire la cuisine). Puis il y a Lynette Scavo (Felicity Huffman), la mère débordée par ses enfants diaboliques, qui jongle entre l'envie de tout contrôler et de ne pas péter un câble en pleine rue. Ses scènes oscillent souvent entre comédie pure et crise existentielle à faire pâlir un philosophe.
Ensuite, Gabrielle Solis (Eva Longoria), l’ancienne top-modèle, est l’incarnation du glamour matérialiste et des catastrophes sentimentales. Mariée à Carlos, un mari autoritaire et souvent absent, elle préfère passer ses journées à faire du shopping et à... euh... flirter un peu trop avec son jardinier adolescent. Ses intrigues sont toujours pleines d'excès, mais Gabrielle parvient à rendre son personnage aussi divertissant que pathétique, avec des moments de pure comédie.
Bree Van de Kamp (Marcia Cross), quant à elle, est la Martha Stewart psychorigide de la bande. Si quelque chose n’est pas parfaitement rangé ou si son gâteau n’a pas une forme parfaite, vous pouvez être sûr qu’elle va piquer une crise intérieure silencieuse. Bree, avec son sourire glacé et ses obsessions domestiques, est probablement la plus décalée du lot, et aussi la plus dangereuse à sa manière. Derrière ses gants de cuisine se cache une femme prête à tout pour maintenir les apparences, quitte à sombrer dans le mensonge le plus délirant.
Mais ce qui fait la force de Desperate Housewives, c’est l’habileté avec laquelle la série alterne entre comédie légère et drame profond, le tout saupoudré d’un mystère permanent. Chaque saison apporte son lot de secrets enfouis, de nouveaux voisins aux intentions douteuses, et de rebondissements dignes d’un soap opera bien trop théâtral pour être crédible, mais qu’on ne peut s’empêcher de savourer. Meurtres, adultères, manipulations, tout y passe. Chaque épisode semble s'efforcer de surpasser le précédent en termes de révélations scandaleuses et de situations rocambolesques.
Et pourtant, malgré toute cette exagération (ou peut-être grâce à elle), on finit par s'attacher à ces femmes imparfaites. Leur quête d’amour, de bonheur, ou simplement de tranquillité est souvent piégée par leurs propres failles, et c'est précisément ce qui les rend humaines. Vous riez avec elles, vous pleurez parfois pour elles, et surtout, vous attendez avec impatience la prochaine catastrophe domestique qu’elles vont devoir affronter.
Visuellement, Desperate Housewives propose une esthétique parfaitement en accord avec son thème : un quartier résidentiel qui semble sorti d’un catalogue de maisons idéales, avec des pelouses impeccables, des haies taillées au millimètre, et des cuisines tellement bien rangées qu’elles en deviennent suspectes. Mais cette perfection visuelle ne fait que souligner la fausse image que les personnages essaient de maintenir, alors que leurs vies sont en réalité un vrai chaos.
Malgré tout, la série peut parfois tomber dans ses propres pièges. À force de multiplier les rebondissements, certains arcs narratifs deviennent un peu trop tirés par les cheveux, au point où l’on se demande si Wisteria Lane n’est pas le quartier résidentiel le plus dangereux du pays. Entre les meurtres, les complots, et les histoires d’infidélités, les drames finissent par s’accumuler de façon parfois répétitive.
En résumé, Desperate Housewives est une série qui sait jongler avec les genres : à la fois satire mordante du mode de vie banlieusard et drame lourd de secrets, elle vous embarque dans un tourbillon d’intrigues aussi loufoques qu’intenses. Vous ne regarderez plus jamais votre voisin de la même façon après avoir passé quelques saisons à Wisteria Lane. C’est un univers où chaque sourire cache un mensonge, et où chaque rideau tiré masque une intrigue digne des meilleurs feuilletons.
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il y a 4 heures
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