Deux flics à Miami
5.6
Deux flics à Miami

Série NBC (1984)

La Floride devient un défilé de costumes pastel, de fusillades stylées, et de moustaches impeccables

Deux Flics à Miami (ou Miami Vice en VO), c’est un peu comme si tu avais pris un film policier classique, l'avais saupoudré de poudre à canon, puis l'avais plongé dans un océan de couleurs pastel. Tu ajoutes des Ferrari, des hors-bords, une bande-son 100 % années 80 avec du synthé à fond les ballons, et voilà : une série où même les fusillades semblent glamour. Le tout sous le soleil de Miami, où chaque enquête se déroule comme une session photo pour un magazine de mode, version flics badass.


La série suit Sonny Crockett (joué par Don Johnson), un flic qui n’a pas seulement un badge, mais aussi un style qu’on n’oublie pas : costume en lin blanc, t-shirt, et bien sûr, la Ferrari Testarossa qui hurle à chaque coin de rue. À ses côtés, Ricardo "Rico" Tubbs (Philip Michael Thomas), l'acolyte new-yorkais qui contrebalance avec son charisme plus discret, mais tout aussi efficace. Ensemble, ils forment un duo de choc, prêt à traquer les barons de la drogue et les criminels les plus dangereux de Miami… tout en ayant l’air cool en permanence.


L’un des aspects les plus mémorables de Deux Flics à Miami, c’est son ambiance visuelle unique. Chaque épisode est un festival de teintes pastel : du rose, du turquoise, du vert menthe, partout. Les rues de Miami ressemblent plus à une carte postale qu’à un terrain de crime. Et même au cœur d’une fusillade, Sonny et Rico semblent toujours impeccables, comme s’ils sortaient tout droit d’un défilé de mode. La série n’est pas seulement une enquête policière, c’est une œuvre d’art visuelle qui transforme chaque coin de rue en studio de cinéma. Même les méchants ont l’air d’être venus tout droit d’une publicité pour des lunettes de soleil.


Mais derrière ce glamour se cache un vrai polar des années 80. Les crimes que nos deux héros doivent résoudre ne sont pas des balades de santé. Trafic de drogue, corruption, meurtres… La Floride des années 80 est loin d’être un paradis, et les enquêtes sont souvent dures, avec des fins qui ne se résolvent pas toujours de manière joyeuse. Les épisodes plongent régulièrement dans l’univers impitoyable des cartels, où la violence et la trahison sont monnaie courante. Sonny et Rico doivent naviguer dans ce monde de requins avec autant d’astuce que de style.


L’autre point fort de Deux Flics à Miami, c’est bien sûr sa bande-son. La série a contribué à populariser les tubes des années 80, avec des artistes comme Phil Collins, Tina Turner, et Jan Hammer qui ont marqué les épisodes de leur empreinte sonore. Chaque poursuite en voiture ou confrontation dramatique est soulignée par une musique qui te transporte directement à cette époque, où le synthé était roi et où tout semblait pouvoir se résoudre avec un bon solo de guitare électrique.


Niveau scénario, la série reste fidèle au genre du polar, avec des intrigues qui mêlent action, drame, et parfois même un brin de romance (parce qu’évidemment, même les flics les plus badass ont le droit à leur moment sentimental). Mais ce qui fait l’originalité de Deux Flics à Miami, c’est cette capacité à rendre chaque épisode aussi stylé que nerveux. La tension est souvent palpable, mais toujours avec cette touche de "coolitude" qui te fait dire : "Ok, ces mecs sont peut-être dans une fusillade, mais au moins ils y sont avec classe."


Crockett et Tubbs, en tant que personnages, sont plus que de simples flics : ils représentent deux mondes qui se rencontrent. Crockett est le fils du Sud, le Floridien qui connaît tous les coins sombres de Miami, tandis que Tubbs, venu de New York, apporte une touche d’exotisme avec son approche plus pragmatique et moins flamboyante. Leur dynamique fonctionne parfaitement, avec des moments de tension et de camaraderie qui rappellent pourquoi les duos de flics sont un pilier de la culture télévisuelle.


Cela dit, Deux Flics à Miami n’est pas sans ses excès. Parfois, l’esthétique prend tellement le dessus que l’intrigue passe au second plan. Il peut arriver qu’un épisode te laisse plus marqué par la tenue de Crockett que par la résolution de l’enquête. Certaines situations sont tellement stylisées que tu te demandes si les criminels ne sont pas là juste pour faire partie du décor. Mais après tout, c’est ce côté "exagéré" qui fait tout le charme de la série.


En résumé, Deux Flics à Miami est plus qu’une simple série policière : c’est un véritable tableau en mouvement, où chaque scène est une œuvre d’art rétro, avec des couleurs vives, des voitures de sport, et des flics qui font rêver. C’est l’incarnation parfaite des années 80 : flamboyant, un peu kitsch, mais avec une dose de drame qui te rappelle que derrière tout ce glamour, la réalité est parfois brutale. Si tu aimes les enquêtes musclées, les courses-poursuites à bord de Ferrari, et les fusillades sous une pluie de néons, Deux Flics à Miami te garantit un ticket direct pour une époque où le crime n’avait jamais eu autant de style.

CinephageAiguise
7

Créée

le 11 oct. 2024

Critique lue 5 fois

1 j'aime

Critique lue 5 fois

1

D'autres avis sur Deux flics à Miami

Deux flics à Miami
AntréasGarabdn
10

Le top des 80's

Miami Vice c'est bien simple: c'est LA série qui à imposé tous les codes iconiques des années 1980 à la civilisation occidentale. Miami était parfois un peu fade et on doit tourner un épisode devant...

le 4 janv. 2016

10 j'aime

5

Deux flics à Miami
Ferenzino47
9

Deux flics rose fluo pour une série culte et magique

Initiée par Michael Mann, " Miami Vice " appartient à cette race de série qui, pour être direct et objectif, sont la quintescence des années 80 américaines. Un hit,sans jeu de mot. Mise en scène et...

le 14 janv. 2020

2 j'aime

Deux flics à Miami
Estelle_Coma
4

Ce que je préfère c'est Elvis, l'alligator

N'en déplaise aux fans de pantalons blancs en toile, de vestes à épaulette trop larges, de voitures cabriolets, de coiffures sauvages et de "Miami by night" sur fond de saxophone, cette série me fout...

le 8 juil. 2014

2 j'aime

9

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

il y a 5 jours

1 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 7 jours

1 j'aime