Disparition (Taken en VO), diffusée sur SyFy en 2002, c’est un peu comme si X-Files et La Petite Maison dans la Prairie avaient eu un enfant étrange, avec des ovnis flottant dans le ciel et des drames familiaux qui s’étendent sur plusieurs générations. Cette mini-série produite par Steven Spielberg nous plonge dans un marathon de 10 épisodes où les extraterrestres sont là pour… eh bien, on ne sait pas vraiment. Mais ce qui est certain, c’est que leur hobby principal semble être de se mêler de la vie de trois familles terriennes sur plusieurs décennies.
L’intrigue suit les Clarke, les Keys et les Crawford, trois familles qui n’ont pas demandé grand-chose, si ce n’est d’être un peu moins scrutées par les habitants de l’espace. Le show nous balade de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, en passant par les années 60 (parce que, bien sûr, les aliens adorent les époques pleines de tensions). Chaque génération de ces familles est marquée par des enlèvements, des expériences extraterrestres ou des apparitions mystérieuses, et au fil du temps, les choses deviennent tellement compliquées que même les extraterrestres semblent avoir du mal à suivre le fil de leurs propres plans.
Les Clarke sont la famille "héros accidentels", où tout commence avec un pilote de guerre enlevé par des aliens dans les années 40. Les Keys, eux, sont au centre des mystères avec leur petite fille dotée de pouvoirs surnaturels, qui semble être l’ultime création d’un croisement entre les humains et les extraterrestres. Et enfin, les Crawford sont le côté obscur de l’histoire, avec une lignée de comploteurs qui cherchent à tirer profit de ces contacts avec les aliens, toujours avec un sourire machiavélique à la clé.
Mais ce qui fait la particularité de Disparition, c’est que malgré ses soucoupes volantes et ses êtres venus d’ailleurs, la série est plus une saga familiale qu’un thriller de science-fiction classique. Les moments les plus captivants viennent souvent des conflits internes des familles, de leurs tentatives de comprendre ce qui leur arrive, et de la manière dont ces événements bizarres affectent leurs vies. C’est un peu comme si les aliens avaient décidé d’écrire le scénario d’un drame familial sans vraiment se soucier des détails de leur propre implication.
Et c’est là où ça devient intéressant, mais aussi un peu frustrant. Les extraterrestres sont présents, mais ils passent souvent au second plan. Au lieu de nous offrir une invasion spectaculaire ou des explications concrètes sur leurs objectifs, la série se concentre sur les répercussions émotionnelles et psychologiques de leurs interventions. C’est comme si les aliens étaient des scénaristes qui préfèrent laisser des post-its cryptiques plutôt que d'écrire une conclusion.
Visuellement, la série fait un bon boulot pour l’époque. Les scènes d'enlèvements extraterrestres et les effets spéciaux ne sont pas révolutionnaires, mais ils font le travail. Les soucoupes volantes sont là, les rayons lumineux aussi, et il y a cette ambiance "Spielbergienne" qui flotte dans l’air, avec ces paysages américains sous des cieux étoilés qui laissent présager des choses mystérieuses. Les flashbacks aux différentes époques sont également bien gérés, et on a l’impression de traverser le temps avec les personnages, entre les vieilles radios et les fringues vintage.
Mais si Disparition excelle dans la création d'une atmosphère mystérieuse, elle souffre parfois de son propre rythme. Avec dix épisodes d'une heure et demie chacun, la série prend son temps... parfois trop. Certaines intrigues traînent en longueur, et on se retrouve à se demander si ces extraterrestres ultra-avancés n’auraient pas pu accélérer un peu les choses. Il y a des moments où l’on a l’impression que la série tourne en rond, qu’on attend que quelque chose d’explosif se produise, mais que tout ce qu’on obtient, c’est un autre drame familial ou un dialogue cryptique qui nous laisse encore plus perplexe.
Les personnages, bien que souvent attachants, sont parfois enfermés dans des archétypes un peu rigides. On a le scientifique obsédé par la vérité, l’enfant avec des pouvoirs mystérieux qui doit sauver tout le monde, et les militaires qui veulent tout contrôler. Cela dit, certains personnages sortent du lot, notamment la petite Allie Keys (Dakota Fanning), qui, malgré son jeune âge, incarne le pivot de l’intrigue avec une présence presque inquiétante.
La bande-son, quant à elle, joue sur des mélodies mélancoliques et mystérieuses, accentuant cette atmosphère d’étrangeté et de découverte, un peu comme si chaque note nous invitait à lever les yeux vers le ciel en cherchant un vaisseau caché derrière les nuages.
En résumé, Disparition est une série de science-fiction qui joue la carte de l’introspection familiale, plutôt que celle de l’action extraterrestre débridée. Si vous vous attendez à des batailles intergalactiques ou à une invasion à la Independence Day, vous risquez de rester sur votre faim. Mais si vous aimez les récits où les aliens sont les figurants d’un drame humain qui traverse les générations, alors cette série saura vous captiver. Préparez-vous à une lente exploration des mystères de l’humanité, saupoudrée de soucoupes volantes et de secrets de famille, le tout avec un air de mystère qui vous laissera peut-être plus de questions que de réponses...