Lorsque j'ai découvert DJ mode d'emploi il y a 8 ans, cela a été un pur plaisir, cette émission contenant tout ce qui me tuait de rire à l'époque et permettant de se moquer d'un nombre de cas sociaux et de personnages clichés assez impressionnant le tout avec Bob Sinclar en roue libre. Après l'avoir revu 8 ans plus tard, je peux assurer que cette merveille n'a rien perdu de sa superbe.
La galerie de personnage y est réellement digne des plus grandes années de Tellement Vrai : Dorian Rossini : le Mickael Vendetta du pauvre ; DJ Kéké : la ceinture noire du malaise et de la séduction ; DJ Pitcha : la kikoolol aux oreilles de chat ; Marien : la star de son village ; DJ Magnum B : même pas une star dans son village... Le tout forme un très bel inventaire de ce que la surmédiatisation d'un métier peut créer comme rêves délirants chez les plus inadaptés ou les moins inspirés. Ayant depuis quelques notions pourtant très basiques de DJing, j'ai eu la joie de découvrir qu'il est aussi très marrant de voir que la plupart en sont vraiment au niveau 1 de leur apprentissage et racontent bien souvent complètement n'importe quoi lorsqu'ils parlent de musique.
Au milieu de cela on a Bob Sinclar, clairement là pour prendre son chèque et à qui la production n'a rien épargné, au vu des profils sus-cités on se doute bien qu'il ne va pas réellement découvrir les futurs passionnés de musiques talentueux qu'il dit espérer trouver dans sa présentation. Globalement c'est tant mieux puisque de toute façon il ne leur aurait pas apporté grand chose : le coaching intensif de 30 jour ne consistant finalement qu'en 3 étapes :
- Un rendez-vous avec Bob pour mater une vidéo sur leur vie dans laquelle un narrateur se fout de leur gueule et lui tailler le bout de gras 5 minutes mais pas plus - faut pas déconner le mec à heureusement mieux à faire du reste de sa journée.
- Des activités, en général deux pour améliorer leurs points faibles en tant que DJ. Sachant que cela peut être un shooting photo devant la tour Eiffel de 20 minutes avec un mec qui rendrait presque Nicolas Bedos sympathique.
- Un mix dans un "grand club parisien" (le Queen's en général) où les DJ se produisent pendant ce que je soupçonne d'être 30 minutes pendant la première saison puis 15 lors de la seconde devant un public généralement médusé et parfois à la limite de la crise d'angoisse - notamment lorsque DJ Kéké leur passe son légendaire banger : Célibataire
Il y a un intense plaisir à voir Bob Sinclar au milieu de cette délicieuse mascarade qui contrairement à ce que son nom indique ne permet ni au spectateurs ni même aux participants d'apprendre le fabuleux métier de DJ. Chacun de ses passages est un condensé de phrases convenues et de tacles discrets (ou non), confronté à ces merveilleux personnages, Bob est fidèle à lui même : tantôt sexiste, souvent boomer, il ne fait que très peu d'efforts et est bien souvent en galère surtout lors du moment suivant la vidéo de présentation : mal à l'aise comme s'il venait de se mater un lipdub Leroy Merlin, alternant entre la gentillesse et le réalisme il nous rappelle surtout qu'il ne faut pas faire n'importe quoi pour de l'argent surtout quand il y a des caméras dans l'histoire.