의사요한 - Docteur John
diffusion 2019 - SBS / Viki et Netflix pour la France
casting principal : Ji-Sung, Lee Se-young, Lee Kyu-hyung.
Kang shi-young jeune interne en médecine a perdu pieds suite à un accident qui a placé son père dans le coma. Décidée à fuir à l'autre bout du monde, elle accepte néanmoins, pour rendre service à son oncle, un poste d'assistante médicale dans une prison.
Alors qu'un patient est en détresse elle fait la rencontre impromptue d'un prisonnier étrange et visiblement doué en médecine : Cha Yo-han. L'homme est en fait un ancien médecin spécialiste de la douleur, emprisonné pour avoir euthanasié un criminel atteint d'un cancer en phase terminale.
Contexte d'abord : plus de 20% de la population coréenne à plus de 65 ans (20,7 en France). Même si l'espérance de vie est de 83,5 ans, l'espérance de vie en bonne santé est de 66,3 ans : 17 ans en moyenne de vie avec une mauvaise santé physique et douloureuse. Sans compter l'augmentation des maladies type cancer générant en leur phase terminale des douleurs insoutenables. Dans ce type de société le droit de mettre fin à ses jours prend donc tout son sens pour une grande partie de la population. Et le 15 juin dernier un projet de loi autorisant le suicide médicalement assisté a été déposé à l'assemblée nationale (source world.kbs.co.kr)
Inutile de vous le préciser, ce n'est pas un drama humoristique. Bien qu'une jolie romance tente d'alléger l'ambiance, le domaine traité avec tant de justesse et de réalité nous plonge directement dans l'émotion.
La fin de vie comme point central, en mélangeant habilement sans prendre parti mais en ouvrant un débat posé, ceux qui sont en faveur d'un soulagement et ceux qui s'y opposent : légalité, éthique, émotion, divers point de vue analysés au travers de différents patients. Puis en satellite autour, la gestion de la souffrance, et le droit de mettre un terme à celle d'un criminel d'enfant à qui le karma a décidé de rendre la pareil.
Un thème douloureux brillamment porté par Ji Sung (l'acteur aux milles interprétations) qui campe une espèce de docteur House en moins arrogant mais tout aussi passionné et armé d'une volonté de fer pour aider ses patients, dérogeant parfois(souvent) aux protocoles et à la morale. Son leitmotiv : je soigne des gens, pas des maladies. Lui-même atteint d'une maladie qui l'empêche de ressentir la douleur. Un rôle impeccable débordant d'humanité. En duo avec Lee Se-young (la jolie zombie de Korean Odyssée) dont les yeux larmoyants et la voix brisée incarnent une jeune médecin à laquelle on reproche sa trop grande empathie. Une romance en balance constante donc entre celui qui ne ressent rien et celle qui ressent trop. Confrontée à un monde médical qui décidément aime toujours autant faire passer le profit avant l'homme.
Bien qu'un peu lassée des série médicales ses dernières années j'ai retrouvé dans celui-ci un intérêt particulier (la faute en grande partie à Ji Sung je vous le concède) de part le sujet abordé et cette grande question à laquelle on ne peut répondre : peut-on abréger les souffrances d'un tueur d'enfant ?
(NB : réussirai-je un jour à comprendre ce besoin d'américanisé les noms coréens ? )