Doctor Who par Caracallas

Doctor Who, c'était pour moi cette série un peu absurde, toute kitchouille que je pouvais parfois croiser sur France 4, entre deux coups de zapette. C'était rien, c'était presque rien. Je me disais confusément que peut être, un jour, il faudrait que je prenne le temps de la découvrir . Mais de loin, elle ressemble à un monument, une grosse masse un peu confuse, si gigantesque, qu'il faut en général quelqu'un pour vous mettre le pied à l'étrier.

Alors lorsque j'ai rencontré le Doctor, j'étais naïve. Je croyais que j'allais seulement bien m'amuser, que j'allais beaucoup voyager, voir des tas de choses formidables. J'étais un peu bête, il faut bien l'avouer.
Bien sur, j'ai découvert les Daleks et les Cybermen, entendu le chant des Oods, craqué devant la bouille des Adiposes et joué au Cluédo avec Agatha Christie. Parfois, je suis restée scotchée sur mon fauteuil, face à des scénarios absolument fabuleux ( The Empty Child / The Doctor Dances, The Girl in the fireplace, Blink - oui, ça donne un peu l'impression que je dresse une ode à Steven Moffat ).
Mais au delà de toutes ces qualités techniques, cette série me touche. Je n'avais pas prévu de la trouver si dur, si sombre et parfois si désespérante. L'humanité du Doctor, c'est un peu sa plus grande faille. Enfant d'un monde qui n'existe plus, fils adoptif d'une Terre où les gens finissent toujours par ne plus pouvoir le suivre, il y a cette part sombre du Docteur qui me fascine. C'est un Seigneur du Temps et il est condamné à porter son fardeau seul. Le grand sourire d'Eccleston et les immenses yeux bruns de Tennant n'ont rien pu contre ça.

Et nous aussi, nous avons bien du mal à les voir tous partir. Je ne me remettrai probablement jamais totalement de la fin de Nine. Rose continuera de me faire monter les larmes aux yeux et je n'ai pas envie de penser au départ de Ten et Donna.

Mais on persiste à le suivre, et à voir nos repères partir . Après tout, comme disait la Pompadour " One may tolerate a world of demons for the sake of an angel". Ainsi soit il.