Doctor Who
7.7
Doctor Who

Série BBC One (2005)

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Je pense qu'il me faudrait des heures et des heures pour tout analyser, tout regarder en détail ce qui compose cette série et ce qui la rend si géniale, tant l'univers est dense et travaillé. Ça tombe bien, j'ai pas vraiment de plans pour aujourd'hui, solitude etc, j'ai tout mon temps.

Prenons les choses dans l'ordre.

Qu'est ce que Doctor Who ?

La meilleure série de SF de tous les temps ? Oui bonne réponse, mais vous allez un peu vite, je voulais juste essayer de poser un cadre voyons.
Doctor Who raconte donc les aventures du Docteur, un seigneur du temps, qui traverse les âges à l'aide de son TARDIS (si vous ne savez pas ce qu'est un TARDIS, google est ton ami. Avant vous pouviez regarder l'avatar de Gwimdor mais il a changé pour Ron Swanson le bougre). Il voyage donc à travers le temps et l'espace (parce que oui, quand on est un seigneur du temps, on peut tout faire) accompagné par un compagnon, généralement un humain, et en particulier une femme (dans cette partie là de la série).

Alors oui, avant d'aller plus loin, il faut que je clarifie un point très important pour les personnes qui ne connaîtraient absolument pas la série. A l'origine, elle date de 1963, du Samedi 23 Novembre 1963 pour être plus précis, soit le lendemain de la mort de Kennedy. C'est quand même pas l'idéal pour se lancer dans le monde de la télévision, vous en conviendrez. Bien que diffusée pour la première fois, et dans l'anonymat le plus total, elle restera à l'antenne jusqu'en 1989 et verra 7 acteurs endosser le rôle du Docteur. Puis suivi un téléfilm en 1996, vaine tentative de relancer la série, jusqu'à ce qu'enfin, en 2005, une nouvelle version voit le jour sous l'impulsion de Russel T. Davies, qui va apporter une touche de fraîcheur et de grandeur à l'univers du Docteur. (fin de la parenthèse rappel historique)

Doctor Who, c'est donc une institution outre manche. Quelque chose qui est ancré dans l'univers culturel au même titre que le thé ou la bouffe dégueulasse. Alors il faut savoir aussi que le renouveau de la série doit son succès à un homme, Russel T. Davies qui a instauré une psychologie du personnage du Docteur véritablement poussée et intéressante, lui faisant faire face à des choix moraux durs. Ca va être le véritable moteur de la série, du moins durant ses années Davies, Moffat a un poil charcuté ça après, mais j'y reviendrai, ne mélangeons pas tout.

A partir de cette ligne, c'est spoilers tout compris. Pour ceux qui n'ont pas vu la série, rendez vous en toute fin de critique, j'y mettrai une petite phrase à votre attention.(1)

!!!!! SPOILERS !!!!! (carrément méta)

Fury of a Timelord

Donc le Docteur. Ca me semble être une bonne idée de commencer par lui d'autant que tout tourne réellement autour de lui, et qu'il est très certainement le personnage le plus fabuleux de la télévision (ce n'est qu'un avis personnel bien sûr, mais quand même, il est génial ce personnage). Le Docteur a un âge qui tourne autour des 900 printemps (on ne sait plus trop au bout du compte), donc c'est un mec qui a bien vécu, il est un seigneur du temps, il peut se régénérer et possède une connaissance de l'univers et de la science, qui ferait rougir la plupart des grands scientifiques de cette Terre. Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que le Docteur à la fâcheuse habitude de souvent débarquer en Angleterre, lieu qu'il vénère et grâce auquel il se découvre ses compagnons.
Plus haut je mentionnais que Davies avait fait renaître le personnage en lui construisant un passé vraiment plus qu'intéressant. En effet, on apprends assez vite que le Docteur a fuit la guerre du Temps qui opposait les Timelord aux Daleks, et qu'il est responsable notamment de l'extinction de sa race, un sacrifice fait au détriment de la paix. Ce qui est une bonne idée à la base, en devient rapidement un coup de maître.

Car durant 4 ans, et 4 saisons réussies (voir géniales pour certaines, notamment la 4), la série touche à la perfection, surtout dans le traitement de son personnage principal. On le découvre, on observe ce qu'il a fait, on constate sa joie de vivre, sa nostalgie, ses peines, sa cruauté. Car bien qu'il se présente comme un sauveur de l'humanité, il garde ce fardeau qui fait de lui un exterminateur.

Le Docteur est un personnage particulier, il y a quelque chose de fascinant qui réside dans le fait que chacun des acteurs l'ayant interprété ont toujours amené quelque chose de différent et de bien propre à leur interprétation ; mais pourtant le personnage reste le même. Mêmes souvenirs, même passé, personnalité complètement différentes.

Christopher Eccleston peint un Docteur enjoué, mystérieux (de part son passé flou) et charismatique. Il est souvent oublié parce qu'il n'a tenu qu'une saison, et (surtout) que Tennant est arrivé après lui. Mais ce serait injuste d'oublier ce qu'il a apporté au personnage, il a redéfinit par son jeu le fait même d'être le Docteur, et toute l'alchimie entre Rose (premier compagnon du premier Docteur, qui est en fait le 9e. Vous suivez toujours ?) et lui, qui évoluera vers des sentiments amoureux plus tard, tient du fait que les deux personnages ont dès le début très bien fonctionné ensemble. Eccleston est le pilier de ce qui fera Tennant un grand.

David Tennant justement, 10e Docteur (mais le deuxième de la nouvelle série en fait), est la parfaite incarnation du Docteur. Il reprend le caractère enjoué d'Eccleston et l'accentue encore plus. Il reprend son côté obscur et l'accentue encore plus. Il fait tout en plus grand et en mieux. En découle un Docteur, sombre, qui a souffert et qui souffre encore. D'ailleurs, pour sa première apparition, il tue quelqu'un de sang froid ("No second chances. I'm that sort of a man"). Et c'est intéressant de voir à quel point cette version du Docteur a souffert. Durant 3 saisons, il a connu 3 compagnons différents, qui ont connu des destins particuliers. Rose, pour qui il voue un grand amour, est bloquée dans un univers parallèle, Martha le rejette car elle ne semble pas être à sa place, et Donna... Mon compagnon préféré.
Je fais juste un léger aparté sur Donna parce que je trouve ça vraiment très intelligent de la part de Davies et son équipe de délaisser le côté romance entre le Docteur et son compagnon pour en faire une relation plus frère/soeur. Parce que ça marche du tonnerre, Catherine Tate est le parfait complément à Tennant, complètement folle, au moins autant que lui (https://youtu.be/uD__LyLpymY?t=1m14s cette scène me fera toujours autant rire !), et l'alchimie entre les deux aura atteint des sommets. Ce qui rend leur séparation déchirante. Donna ne meurt pas, mais le Docteur se voit obliger d'effacer sa mémoire, au moins jusqu'à avant qu'ils ne se rencontrent. Leur dernier échange est tellement horrible, le jeu de Tennant est parfait, tout est parfaitement juste. Et j'ai pleuré.
Alors voir Tennant partir est à la fois une tristesse et un soulagement. Un soulagement pour cet homme qui a traversé tellement d'épreuves horribles. La fin de saison 4 est parsemée d'épisodes spéciaux (dont Waters of Mars qui est l'un des tout meilleurs de la série et qui mériterait une critique à lui seul) et d'un double épisode final déchirant résumant à merveille la détresse du Docteur dans sa quête de Gallifrey contre sa volonté à faire le bien. Le face à face avec John Simm (un Master parfait) et Timothy Dalton est d'une puissance incroyable.
Et je ne parlerai pas de sa régénération parce qu'elle me fait encore mal aujourd'hui tellement elle est parfaite... La nostalgie me reprend => https://youtu.be/sVEY5AL5zzk

Bordel j'ai encore de ces frissons quand il lâche son "I don't wanna go" ... Incroyable !

Et puis vint Moe Fat (son petit surnom dans le milieu)

A la fin de cette saison parfaite (non je n'en démords pas !), Russel T. Davies laisse sa place de Showrunner à Steven Moffat. C'est dommage parce que le travail de Davies a vraiment été remarquable, mais l'espoir est là. Moffat semble être le mec parfait pour diriger le bateau Doctor Who. Déjà c'est un immense fan depuis qu'il est tout gosse, mais surtout, c'est le mec qui te pond des épisodes stand alone tellement parfait, qu'ils me font halluciner. Plus je les revoie, plus je découvre de nouvelles choses. Blink (incontestablement le meilleur épisode de la série) c'est lui. Le duo Silence in the Library/Forest of the Dead c'est lui aussi. The Girl in the Fireplace (OMG cet épisode !!) c'est encore lui. Bref Moffat ça envoie du bois, et les espoirs sont immenses.

D'autant qu'il faut remplacer Tennant ! Tâche ardue, qui sera attribuée au très jeune Matt Smith, une aberration pour les fans de l'époque de voir un Docteur aussi jeune. Et d'ailleurs la saison 5 semble danser sur deux rythmes différents. D'un côté tu as un Matt Smith d'enfer qui reprend le flambeau à merveille, qui est vraiment enfantin, et d'un autre côté tu découvres que Moffat est incapable de gérer un arc narratif sur une saison. C'est frustrant car cette saison, et la suivante d'ailleurs, est remplie de bonnes idées. Deux compagnons au lieu d'un seul, un couple, avec un Docteur (qui fait plus ado capricieux qu'autre chose), c'est un bon parti pris je trouve, d'autant que ça marche vraiment du tonnerre. Amy est une forte tête, et avec le Docteur, il ne pouvait pas y en avoir deux (cf Clara et le Docteur). Rory apporte ce côté un peu looser qui est l'opposé même du Docteur et ce contrepoids rééquilibre totalement les personnages.
La saison 6 qui tourne autour du Silence (qui sont des bad guys vraiment excellents) et de la mort du Docteur est vraiment super intéressante, mais la conclusion est à chier ! C'est vraiment étrange parce que Moffat réussit tout bien dans cette saison mais semble perdre ses couilles au moment de conclure, trouvant une pirouette pour éviter le pire.
Comme il a fait pour la disparition d'Amy et Rory. Je ne veux pas dire que Moffat aurait dû les faire mourir, je veux surtout souligner la façon de les faire disparaître. A chaque fois, il trouve une pirouette pour tout arranger. Là où Davies n'avait pas peur de faire mourir des proches du Docteur (je pense surtout à Astrid, incarnée par Kylie Minogue dans le très bon Voyage of the Damned), malgré un espoir qui subsiste, Moffat semble incapable d'assumer ça. Et du coup, toute la mythologie créée autour du Docteur (comme quoi c'est un tueur, personnage sombre au passé déchirant) se démystifie totalement.

Bon pas vraiment je suis méchant. Matt Smith est quand même un sacré bourrin, mais je trouve les saisons 5 et 6 décevantes sur leur fin.
En revanche la saison 7 est une sorte de petite blague à elle seule, ça part complètement en couille après la disparition d'Amy et Rory. J'ai toujours eu du mal avec Clara en fait. C'est un peu le personnage scout. Toujours prête, toujours réactive à n'importe quelle moment, une sorte de compagnon parfait. Ca enlève le charme de leur relation. Ce qui fonctionnait entre Donna et le Docteur, c'est le fait que Donna soit toujours cette humaine un peu folle et maladroite, qui a besoin d'une assistance. Et au côté du Docteur elle apprenait à vivre. Là, Clara débarque de nulle part et tout ce qu'elle voit ne l'impressionne pas. Comme j'ai dit, on dirait un scout, toujours prête. Elle ne recule devant rien et on a l'impression que rien ne peut lui arriver. Et ça me gêne.

Après je ne peux pas non plus trop me plaindre, les épisodes restent de qualité, Matt Smith rehausse le niveau globale de ces saisons à lui seul et les aventures du Docteur sont toujours plaisantes à suivre. Et la saison 7 se finit de manière intéressante, avec un joli cliffangher pour l'épisode anniversaire. Donc ça reste du bon Doctor Who, mais on est plus au niveau des précédentes saisons.

50 candles in the wind

Les 50 ans de Doctor Who justement. J'ai regardé ça en direct à la télé et je peux dire que j'ai aimé. Genre vraiment beaucoup. Beaucoup de choses m'ont parcouru et j'ai eu la sensation qu'on revenait à ce qui faisait la force de la série.
Exaltation et excitation à de bien nombreuses reprises, la psychologie du Docteur poussée à son paroxysme, au milieu d'une intrigue passionnante au dénouement vraiment prometteur.
La psychologie et l'état d'esprit du Docteur est au centre de cet épisode. Le war-doctor (John Hurt) porte sur ses épaules, un choix que les deux autres (Smith et Tennant) ont déjà fait. une décision pour la paix, qui ferait de lui un meurtrier de masse. L'écriture est de qualité, et quand tu as 3 acteurs aussi talentueux, tu n'as pas trop de soucis à te faire. John Hurt, de par son visage, porte déjà toutes les souffrances que peuvent ressentir les deux autres. Smith et Tennant sont magistraux, Matt Smith étant carrément au sommet. Et puis Tennant et Smith qui font les cons ensemble c'est quand même très très bon. Leur premier face à face est tout simplement hilarant et l'arrivée de John Hurt, totalement en décalage avec les deux autres, ne fait qu'accentuer cet aspect.
La torture est grande pour tous, et la solution viendra d'elle-même dans une séquence absolument jouissive pour tous fan de la série qui se respecte ! L'apparition des 13 Docteurs (y compris Capaldi !) ensemble pour sauver Gallifrey est un grand grand moment, qui m'a filé la chair de poule.

Mais quelque chose me gêne. Du coup, ils ont sauvé Gallifrey. Certes. Autant revoir un Docteur (enfin 3) torturé par son passé est une très bonne chose, autant mettre aux oubliettes le fait qu'il a causé l'extinction de sa race, je trouve ça moyen. Très moyen même parce que Moffat annule totalement ce qui a été bâti jusque là ! Alors il y a un espoir quand même, puisque la fin ouvre un nouvel espoir sur un Docteur surmotivé à l'idée de retrouver sa planète natale. Mais quand même merde, du coup on oublie tout ce qui a été accompli avant ? Putain Moffat t'as intérêt à assurer sur l'épisode spécial qui sera le dernier pour Matt Smith en tant que Docteur.

Et ben ça a fait plouf.
Si tu enlèves le début (qui fait bander comme un éléphant en rut sur une possible apparition de Gallifrey) et la fin (j'ai pleuré. Encore), ben l'épisode est plat. Tout juste potable en réalité. Parce qu'on se fait chier comme un rat mort. On nous dit que le Docteur est bloqué sur cette planète et qu'il doit la défendre des Cybermen. Bon. Et c'est tout. On voit même un Cybermen en bois ! EN BOIS ! j'ai juste halluciné... Ok le tournevis sonic est inefficace mais si tu lui fous le feu, il crame en deux minutes le machin.
Et Moffat tente de tout conclure en un épisode. La faille dans le mur d'Amy Pond, le problème du cycle de régénération, les Cybermen, la vieillesse du Docteur, le bordel autour de son nom, les Daleks etc...
Au final ça fait un gros boum et pas plus. Mais la régénération de Matt Smith est géniale. Elle est géniale parce qu'elle casse avec ce qu'on avait eu jusque là. Eccleston avait pris feu, Tennant s'était régénéré dans une longue explosion qui a fait crashé le Tardis, et Matt Smith se change en 2 secondes. C'est surprenant et bien foutu. Et puis c'est beau bordel, la vision d'Amy devant une Clara qui pleure avec nous, le discours de Matt Smith, tout ! Et le premier discours de Capaldi laisse entrevoir d'énormes espoirs pour la saison 8.

Bigger on the Inside

La saison 8 n'est pas une déception. C'est une saison que je trouve, encore une fois, inégale. On y voit de bien bons épisodes (Listen, l'épisode sur l'Orient express qui est génial, Kill the Moon...), mais la fin est foirée. Encore. Je me répète mais Moffat continue à faire ses erreurs encore et encore. C'est dommage. Et ce qui est encore plus regrettable c'est que non seulement l'épisode final de Matt Smith n'a pas répondu à l'énigme Gallifrey, mais à aucun on ne le mentionne cette saison ! Alors je ne comprends plus. Tu as de la matière pour te construire quelque chose de très bon, et tu recycles les Cybermen qui sont en fait des gens morts. Déception quand tu nous tiens...
Mais tout n'est pas à jeter. Capaldi est un excellent Docteur pour commencer. Il apporte une touche je-m'en-foutiste vraiment rafraîchissante. Il campe un espèce de vieux bougon égoïste qui a toujours raison et sa relation avec Clara s'en retrouve améliorée. Cet écart générationnel génère une alchimie bien plus intéressante avec Matt Smith. D'autant que l'introduction d'un Danny Pink en prof de sport (ou math. M'enfin bon c'est le Docteur qui a raison) pour créer une petite love story avec Clara. Et ce trio marche, comme le trio Smith-Amy-Rory fonctionnait.

Sauf que Missy. La conclusion est tirée par les cheveux. Nous sortir du chapeau le Master comme ça c'est étrange. C'est un peu du name dropping, c'est mettre un nom connu des fans sur le méchant de l'histoire. Et ça ne marche pas. J'y crois pas une seule seconde, d'autant que le jeu insupportable de machine (j'ai oublié son nom et la flemme de chercher) me sort par les trous de nez (pour être gentil). Donc la saison est un poil décevante mais je garde mon optimisme parce que Capaldi est un putain d'acteur et qu'il campe un Docteur génial.

Just be a Doctor !

La saison 8 m'a donc laissé un goût amer dans la bouche, synthétisant elle seule tous les problèmes que n'arrivaient pas à gérer Moffat. Et cette 9e saison, repartait sur les mêmes bases, avec, certes, un Capaldi toujours aussi génial, mais Clara est toujours aussi insupportable et l'écriture ne semble plus rien n'apporter. En plus on nous ressort Missy (que je ne supporte pas), les dialogues sont interminables, l'intrigue du premier double épisode tourne en rond, et ce début de saison me laissait donc perplexe. Pourtant je dois bien avouer que pour le coup Moffat va parfaitement gérer son temps. A partir du moment où il fait intervenir le personnage d'Ashildr, qui sera son fil rouge, il va se reconcentrer autour du Docteur, de sa psychologie et de son combat. Et c'est là tout l'intérêt de la nouvelle série Doctor Who entamée en 2005, c'est ce que faisait Moffat avec Matt Smith déjà (même si ça s'est mal terminé...). Et c'est à ce moment qu'on retrouve tout ce qui faisait le charme de la série. La saison 8 était plus centrée sur Clara, en revenant sur le Docteur dans la 9, les choses prennent une tournure totalement différente, on se reprend à apprécier la série à sa juste valeur. Et on a droit à des épisodes vraiment bons et de grands moments, comme le double épisode sur les Zygon, et ce speech final absolument incroyable.

Mais la vraie force de la série réside dans ses trois derniers épisodes, où tout part de la mort de Clara. On se préparait petit à petit au fur et à mesure de la saison, mais cet évènement est un véritable déclencheur dans le retour du Docteur qu'on aime au premier plan. L'épisode suivant Heaven Sent est un pur bijou. Et pourtant il n'y a rien de plus que Capaldi, seul dans un château, affrontant le temps et une forme mystérieuse. L'épisode est tout bonnement brillant et affirme Capaldi comme étant l'un des acteurs les plus brillants ayant incarné le Docteur.
Si l'épisode final montre encore l'énorme problème qu'a Moffat dans le fait de faire le deuil de ses personnages, (puisqu'au final, Clara semble pouvoir vivre de façon immortelle avec Ashildr), il démontre une dernière fois que le Docteur est de retour. Toute la séquence d'ouverture sur Gallifrey, avec pour mot d'ordre de rendre le Docteur muet est très bonne. C'est la continuité de l'épisode d'avant, de la rage qui habite le Docteur et de ce qu'il est prêt à sacrifier pour arriver à ses fins. Il en devient presque un anti héros, on a de la peine pour lui, mais également de la peur, Capaldi a réellement cette capacité à transmettre la colère qui habite son personnage.
Et ce qui me fait dire que toute la première période de l'ère Capaldi était une parenthèse (outre la disparition de Clara), c'est bien sûr cette dernière scène, lorsque le Docteur retrouve son Tardis. Moffat lui fait faire la totale. Les dernières paroles de Clara inscrites sur le tableau ("Be a Doctor", pas un hasard), le manteau de velours, le nouveau tournevis sonique, le claquement de doigt pour fermer les portes, la marche sereine vers le tableau de bord, et la musique, bordel. La musique qui sublime à merveille cette formidable scène ! Et puis le Docteur de Capaldi a une telle classe, le pas serein, il dégage une puissance qui n'a d'égal que la scène qui le met en scène.

J'ai bien aimé l'épisode de Noël également, je trouve que Capaldi a une très bonne alchimie avec Alex Kingston (qui joue River Song), bien meilleure que celle de Matt Smith, l'écriture est légère, la fin est belle, et revoir le personnage de River fait un grand bien aussi, parce qu'on se demandait un peu ce qui a bien pu lui arriver. Et s'en est presque dommage de la voir partir puisque la fin de l'épisode coincide avec le moment qui précède juste le double épisode de la Bibliothèque des Ombres, à savoir la première rencontre du Docteur avec River.

Voilà pour Doctor Who. Au début de ce billet je disais que cette série était une institution en Angleterre. Pour moi, elle vaut plus que ça. Pour moi Doctor Who c'est une passion, une de mes séries préférés, une de celles que je peux regarder en boucle encore et encore et encore. Doctor Who c'est un mélange d'humour, d'aventures et d'intelligence. C'est une série qui stimule l'imaginaire, une série pour tous les fans de science fiction.
Bref, Doctor Who c'est génial et y'a pas à chier plus loin.

No one's ever meant to have that power. If a Time Lord did that he'd become a god—a vengeful god. But she was human. Everything she did was so human. She brought you back to life. But she couldn't control it. She brought you back forever. That is something, I suppose. The final act of the Time War was life.

(1)
Coucou ceux qu'on pas vu la série. Vous allez me prendre pour un fou, comme la plupart des gens à qui je recommande la série, mais il faut regarder Doctor Who, c'est vraiment vraiment bien. Bien plus intelligent et profond que ce qu'on pourrait croire, avec un Alien dans le corps d'un humain, qui voyage à travers le temps et l'espace dans une petite boîte bleue (mais c'est plus grand à l'intérieur il parait). Si vous croyez toujours que je ne suis pas fou, allez-y, le voyage est fantastique !

Créée

le 9 nov. 2022

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Strangelove

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