A travers Downton Abbey, sir Julian Fellowes dépeint une fresque épique de la société Anglaise de l’entre-deux guerres. La famille Crawley est l’une des plus puissantes de la haute aristocratie d’outre-manche. Dans un pays ultra traditionnaliste, elle tente de protéger le leur domaine des changements modernes liés à la guerre. Les héritiers du domaine ayant péris dans la catastrophe du Titanic, les jeunes filles ne peuvent prétendre à la succession de la gigantesque propriété. La première saison dresse un décor des plus somptueux, des costumes et des scènes théâtrales d’un réalisme historique saisissant, et un lot de répliques acerbes. Ainsi, nous voyons apparaitre l’électricité, les premières voitures, le téléphone, le phonogramme ou encore le grille-pain.
La deuxième saison embarque le spectateur dans les champs de bataille de la seconde guerre mondiale, et ses conséquences catastrophiques pour le peuple Anglais.
Downton Abbey aborde des thèmes extrêmement matures, comme l’occupation de l’Irlande par l’Angleterre, la place de la religion et des femmes dans la société, ou encore l’homosexualité.
Série non-violente, Downton Abbey apporte un véritable bol d’air frais, et de grands moments de télévision, comme seuls nos amis les Anglais savent le faire. Exit les morts-vivants de Walking Dead, ou les scènes ultra gore de Game of Thrones. Tout se passe dans le jeu immense de chacun des acteurs/actrices, à la psychologie amplement étendue.
Du personnage en veux-tu, du personnage en voilà, Downton Abbey fourmille de protagonistes, tous plus réalistes les uns que les autres. A commencer par Maggie Smith, qui du haut de ses 82 ans crève littéralement l’écran. Le personnage de Lady Mary, incarné par Michelle Dockery restera inoubliable. Hugh Bonneville aura marqué les esprits en donnant vie au Compte Robert Crawley, chef de la famille, et dirigeant du domaine.
Rien n’étant parfait, Downton Abbey souffre parfois de lenteurs exécrables, et d’un trop grand nombre de personnages. Certaines sous-intrigues auraient pu être évitées, (j’ai détesté, par exemple, celle de Mr. Bates et d’Anna). En autres, le scénario frise de temps à autre avec un ridicule assumé, mais qui dessert la série.
Cependant, le scénario est maitrisé d’une main de maître par Julian Fellowes, (à la manière d’un immense Titanic de James Cameron), dont il n’oublie aucun détail, allant même jusqu’à s’occuper du sort du chien de la famille Iris.
Downton Abbey remonte définitivement dans mon top 10 des séries TV préférées, avec un univers unique en son genre, So British.