Une série qui aura su monter en puissance pendant sa première moitié, avant de littéralement s’effondrer, d’imploser même. On réalise qu’elle n’aura jamais vraiment réussi à se remettre de la décision, pourtant géniale,
de tuer Matthew
. Sur le moment, j’avoue avoir exulté devant un tel parti pris, mais avec le recul, je réalise que
cette mort a tué la série
. Si au départ le concept était intéressant et les intrigues prenantes, que ce soit du côté de l’aristocratie, des servants ou quand les deux s’entremêlent ; la série n’aura pas su se renouveler et finira par tourner autour des même intrigues, s’éternisant parfois plus que nécessaire (sans parler des ellipses temporelles). On suit parallèlement un peu l’histoire du début du XXème siècle, et le conflit des coutumes sera ce qui reste le plus intéressant (mais là aussi, finissant par devenir lourdingue à la longue). La conclusion sera ratée mais bienvenue.
Le casting aura été globalement correct, mais on notera un net fléchissement dans la deuxième moitié de la série. Le mètre étalon se révèlera être l’immense Maggie Smith, impériale la plupart du temps (au pire un petit passage à vide sur la saison 5), et dont le personnage nous réservera les meilleures répliques et de loin. Techniquement, la série respire le plus pur esprit britannique que ce soit par sa mise en scène, très propre et soignée, ou ses décors et costumes somptueux. La musique se révèlera également très chouette, bien qu’un peu répétitive à la longue. Une magnifique fresque historique.
Dowton Abbey fera finalement partie de ces séries ayant démarré très fort, puis gagné en puissance avant de s’effondrer dramatiquement sans jamais réussir ni à rectifier le tir (contrairement à Dexter qui a su limiter la casse) ni à revenir au niveau d’antan. On peut donc sentir un léger sentiment de déception quant à ce final. Néanmoins, ces six années (enfin, 13 du point de vue chronologique de l’histoire) passés au sein du domaine de la famille Crawley m’auront globalement plues et c’est avec une étrange sensation qu’on leur dit au revoir.