Outre ses magnifiques costumes, cette série a plusieurs atouts. Ses personnages sont suffisamment bien écrits, ont leurs qualités et leurs défauts et des réactions logiques et cohérentes avec leur personnalité. Ainsi, on peut aisément s’attacher à eux et s’intéresser à leur histoire. Les plus importants sont bien développés, et les scénaristes n’ont pas peur de les retirer de l’histoire de la manière la plus appropriée en fonction du cas lorsque tout a été dit sur l’un d’eux. Ainsi, on peut en avoir un qui va déménager ou un autre qui va mourir, le dernier cas servant à montrer les répercussions qu’un décès peut avoir et offrir un développement aux autres. Je pense notamment au décès de Sybil, qui va permettre à Tom d’évoluer et de s’adapter à l’aristocratie anglaise malgré ses origines irlandaises et modestes. Il apprendra donc à faire la part des choses entre ses tendances socialistes et sa tâche de gestionnaire.
Cela dit, le scénario a parfois des intrigues assez douteuses. Je pense par exemple à la grossesse surprise de Cora, qui arrive pile au mauvais moment et met en péril la relation entre Matthew et Mary. On sent qu’il fallait poser un obstacle pour qu’ils ne se mettent pas ensemble trop vite, et ce point d’intrigue est résolu de manière expéditive, rendant le tout encore plus rageant.
Et pour aller encore plus loin dans le côté soap (c’est marqué sur la page Wikipédia, je n’invente rien) il leur a fallu huit ans pour se mettre en couple. Huit ans dont quatre ans de guerre (mondiale, s’il vous plaît) des fiançailles avec une autre et une épidémie, qui a fort heureusement délivré le pauvre Matthew de sa relation avec une figurante qui n’avait aucune chance face au menton bien anglais de Mary. A titre personnel, les histoires qui traînent en longueur et les personnages qui sont incapables de faire évoluer leur relation malgré de grands bouleversements, c’est l’une des raisons qui m’avait fait décrocher de Friends.
Il y également parfois des dialogues un peu lourds lorsque la conversation tourne autour du monde qui change et du désir des personnages d’être modernes ou, au contraire, lorsqu’ils émettent des réserves sur les mutations de la société.
Mais le manque de finesse et le côté soap sont compensés (à peu près) par des traits d’esprit typiquement anglais réellement drôles et bienvenus et pour cela, il faut remercier les scénaristes et Maggie Smith.