La maison a toujours raison
Un personnage inconnu dans un cadre intrigant. Au bout de quelques minutes, c'est le black-out pour lui. Quelqu'un appelle les secours.
Puis Massive Attack est lâché, les teintes sombres de la musique soulignant le visage de House. L'épisode est lancé.
On ne va pas se leurrer, personne ne regarde Dr House pour ce qui arrive aux patients. La plupart des "différentiels" se font de toute façon dans un jargon incompréhensible pour les non-étudiants en médecine. Donc non.
House doit se regarder pour ses personnages principaux. C'est là qu'est le génie. Les dialogues sont finement ciselés et les analyses psychologiques inter-protagonistes haussent la série à un certain niveau. Quand il n'arrive pas des crasses aux médecins (plus ou moins intéressantes selon les épisodes), le reste est centré sur House (meh, c'est le titre).
La renommée de la série prétend qu'elle met en scène un médecin brillant, cynique et misanthrope. C'est aussi bien plus.
Se déroule sur les 7 saisons l'évolution de ce personnage (can't wait for the last). Et c'est bien le mot "chaos" qui ressort, à l'issue de cet avant-dernier season finale. Un personnage malmené, aux problèmes profondément ancrés en lui, dont les actes sont le reflet de sa douleur. Une jambe inutile qui, plus que de lui conférer le statut l'homme à la canne le plus connu du XXIème siècle, sert de fil conducteur. On suit les tourments de cet homme sur lequel le département de diagnostics repose entièrement (faut bien le dire, les autres sont des buses, ils finissent toujours par se faire aider et sauver par House). Ces derniers sont d'ailleurs bien travaillés (pas forcément de façon aussi intéressante que House, certes), et le renouvellement de mi-série a été une bonne chose. La 8ème saison se fait attendre, et il était temps, on sent tout de même que le personnage arrive à maturation.
La répétitivité du schéma d'un épisode a permis à la série de maîtriser sa mise en scène.
- Intro, le futur patient dans son milieu de vie, s'effondre.
- Générique.
- Le patient est à l'hosto. Début de diagnostic.
- Le patient frôle la mort. Une maladie est déterminée. Il mourra de toute façon.
- House a un éclair de génie en parlant à son bro Wilson ou en faisant une de ses conneries habituelles. Il sauve le patient qui en fait ne va pas mourir.
Je parle de maîtrise de la mise en scène, puisque les scènes tournées dans l'hôpital le sont bien souvent de la même façon. C'est dans l'introduction que le véritable travail est fait (même si c'est de l'ordre du fifty-fifty).
Le(s) scénariste(s) de Dr House ont cette capacité extraordinaire de toujours nous surprendre, dans la démesure du personnage et dans les lieux que sont amenés à côtoyer les médecins de l'équipe.
Au moins un patient meurt par saison, c'est alors l'occasion d'une petite remise en question bien dramatique, qui n'est pas vraiment par quoi brille la série. Dans le genre, on a aussi les acteurs qui décident de partir, forçant les scénaristes à adapter l'histoire en fonction de ça (suicide, mutation, tout est bon).
Au final, une série qui peut lasser et rebuter par la forme et la répétitivité de son modèle, mais qui se vaut largement pour le personnage de Grégory House, tragi-comédie télévisuelle à lui tout seul, qui impose un véritable fond sur ce visage maintenant si connu.
Il n'y a qu'à voir le premier épisode de la saison 6, ode à Vol au-dessus d'un nid de coucou, pour apprécier le potentiel de la série.
Dr House se permet des musiques innovantes (dédicace au premier générique dont la musique aurait pu être volée à l'OST de Metroid Prime), des clins-d'œil-fan-service, des protagonistes qui valsent dans tous les sens, de l'humour noir et une surprise encore et toujours présente.
Un plongeon dans l'esprit d'un homme et du chaos qui l'entoure.
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