Energique, bien rythmé et ramassé autour de son sujet central, ce "Dr Prisoner" est un pur produit qui ne démord pas un seul instant de son genre : le thriller. C'est ce qui fait clairement sa force en terme d'efficacité narrative (car c'est relativement bien écrit) mais c'est aussi ce qui finit par faire sa faiblesse (lui faisant côtoyer dans certaines scènes la frontière du soap / Effet "Makjang").
Les personnages sont contraints, par leurs auteurs, à avancer coute que coute, sans laisser l'histoire respirer un peu. On ne s'attache pas aux personnages car eux même ne semblent attacher à personne (les victimes sont désincarnées ou presque : la mère du héros, le frère de l'héroïne, les femmes victimes de problèmes gynécologiques de l'usine, etc, etc... toutes les victimes souffrent hors champ, et leur présence est réduite au strict minimum en terme de temps d'écran).
Le héros et les autres protagonistes se promènent au milieu de ce champ de bataille cherchant à poser la prochaine mine qui ralentira l'ennemi au lieu d'opter pour le moyen radical qui mettrait fin à la guerre, comme s'ils voulaient faire durer le plaisir de ce jeu de cache-cache volontairement pour tenir les 16 épisodes syndicales.
Compacte et magmatique, le scénario devient indigeste et cette vengeance finit par n'avoir aucun temps fort pour marquer le passage d'un nouveau palier dans l'intensité de la lutte entre le héros et les antagonistes. Car comme c'est le cas à plusieurs reprises, au moment où le héros semble perdu, il s'en sort grâce à une pirouette scénariste : le fameux "coup d'avance".
C'est dommage, car ces défauts d'écriture gâchent la visibilité des acteurs intensément investis et la direction artistique (lumière soignée, décors bien choisis) et technique (réal sobre) plutôt efficace à l'écran.
Et malgré une bande son beaucoup trop démonstrative, asséné à tout de tractopelle sans aucune finesse, cette série reste tout de même un travail honnête sans mièvreries inutiles. Et si vous cherchez une série, sans romance, sans gros clichés et sans temps morts, ce "Dr Prisonner" est peut-être pour vous.... ou presque !