Petite critique sur le retour tant attendu du manga de mon enfance. Etant trentenaire je suis un de ceux qui ont découverts les mangas avec le Club Dorothée et qui a été un vrai fanboy de Dragon ball durant près de deux décennies.
C'était donc avec une certaine joie que j'accueillait le retour de cette franchise avec une suite officielle qui était devait gommer l'erreur Dragon Ball GT (qui avait tout de même ses qualités).
Nous nous approchons aujourd'hui de la centaine d'épisodes et malheureusement le constat est sans appel, c'est franchement raté.
Raté à la fois d'un point de vu scénaristique mais aussi et surtout techniquement. Allons rapidement sur la partie technique.
Je ne sais pas si vous vous souvenez des épisodes de DBZ, mais en gros il y avait trois équipes techniques pour trois résultats à l'écran, dont celle qui s'occupait aussi des OAV. Quand tu tombais sur ces épisodes là tu étais content, tu savais que le dessin allait être beau et que ce serait bien animé. On peut dire que c'était le standard attendu d'un épisode. Tu avais ensuite une équipe moyenne et une...où c'était moche et ça bougeait mal. Et bien dans DBS tu pars du principe que c'est toujours un équivalent de cette équipe qui bosse sur la série. Les visages sont déformés, c'est animé à trois images/seconde, bref ça donne pas envie. Même s'il y a eu des fulgurances sur certains rares épisodes mettant en scène de gros combats, globalement ça ne flatte pas la rétine. Déjà que les nouveaux films avaient implémentés un nouveau design bien plus fade que l'original, mais là c'est larmes de sang assurées. De plus, tu ne sens jamais de souffle épique, avec une mise en scène au ras des pâquerettes.
Ensuite, parlons histoire. Évacuons rapidement les premiers arcs qui sont en fait des retours sur les deux précédents films de la franchise, avec des ajustements. C'est long, ça n'apporte rien, c'est plus moche que ce qu'on a vu en version condensée quelques mois avant, c'est un supplice. Ensuite c'est là que les choses sérieuses démarrent. Et...bah on retrouve tous les défauts de DBZ, mais en version amplifiée.
Donc est-ce que les arcs narratifs (hors filler, car là c'est nullissime) sont mauvais? Non, les idées sont bonnes mais oui, c'est bourré de défauts qui nuisent gravement à l'ensemble. Parmi ces défauts on va retrouver de l'écriture bancale, des incohérences, des rajouts inutiles et de la caractérisation de personnages à la ramasse. L'écriture bancale et le caractérisation de persos peuvent former un tout : si l'ensemble de l'arc, l'idée principale et émergente est sympa, c'est très souvent mal amené et donc laborieux. Cela se ressent notamment dans l'arc de Miraï Trunks. C'est un arc fan-service avec un personnage adoré de tous, l'histoire peut tenir la route et introduit quelques subtilités bienvenues, comme les motivations du grand méchant, la mise en lumière des Kaioshin (qui sont une incohérence constante depuis le début de DBS avec le parti pris de dire qu'il n'y a qu'un Kaioshin par univers dont la vie est liée à celle du Dieu de la Destruction du dit univers...l'arc Buu de DBZ ne dit pas ça hein). Et bien cet arc rame mais de manière spectaculaire, pourquoi? Parce qu'il fallait faire du remplissage et que du coup on se retrouve avec des ressorts scénaristiques éculés et grossiers. Et que ça fait douze mille allers retours dans le temps et que ça se perd dans les incohérences et que Goku est toujours un gros blaireau dont la caractérisation a totalement été sabordée depuis DBZ. Il est loin le temps où il était un petit peu con, mais c'était un génie tactique qui cherchait, au delà de l'ivresse du combat, à confier le destin du monde aux générations futures. Là il est juste con et égoïste. C'est un retour en arrière spectaculaire sur le personnage et c'est dommageable car cela en remet en question des années d'évolution du héros du manga.
Je m'attarde sur cet arc et sur ces quelques défauts car ils mettent aussi en lumière la nullité des équipes de la Toeï et de leurs partis pris. Car si DBS en anime est totalement foiré, ce n'est absolument pas le cas de la version papier que je trouve plutôt bonne.
Passé les premiers chapitres qui essayent de mettre derrière eux les deux films (surtout la partie Battle of F qui est expédiée de manière spectaculaire), le reste est de bonne facture. Vous allez me dire, mais c'est la même chose que l'anime, non? Presque mais non. Si dans le premier arc véritable de DBS ont suit grosso modo ce qui se passe dans l'anime, il y a tout de même des subtilités, un humour mieux maîtrisé, et surtout on va à l'essentiel. Les persos secondaires ne font pas du remplissage superficiel, on ne rajoute pas des situations pour gagner du temps, et franchement ça fait du bien. Et, de plus, Goku n'est pas qu'un pauvre débile écervelé. S'il se remet sur le devant de la scène, il est plus réfléchit, moins con con. Cela se ressent justement dans le changement majeur de l'arc du tournoi entre les univers 6 et 7. Si l'anime et le manga sont proches, il y a une différence de taille dans le combat entre Hit et Goku, puisque dans le manga le SSJ Blue Kaioken n'existe pas. A la place, nous avons le droit à quelque chose de plus subtil, et de plus travaillé avec le retour du SSJ God. Cette première démarcation majeure va entraîner d'autres dans l'arc Zamasu, qui fait que la version papier est infiniment supérieure à celle de l'anime. Il y a plus de cohérence, des situations vont être bien plus intéressantes, mieux amenées, bref on sent bien plus de travail du côté du manga que de l'anime.
C'est pour cela que je ne vous recommande pas l'anime...entre paresse technique et scénaristique, c'est franchement pas terrible. Mais par contre, bien que le manga soit en retard, je vous conseille fortement la version papier qui respecte plus les personnages originaux et maîtrise bien mieux son sujet.
HS : Et j'en vois beaucoup qui critiquent le fait que Vegeta puisse atteindre le stade Blue. Ma théorie, c'est que l'ensemble des Saiyan ayant participé au rituel pour donner à Goku l'aura divine ont hérité d'une parcelle de ce pouvoir, et peuvent le développer avec de l'entrainement.