Mais ne le sommes-nous pas tous aussi ?
Notre vie l'a été en tout point, beaucoup de moments long à presque rien faire, attendre que ca passe vers un pic tant attendu... comme ce dessin animé.
Cet animé est différent de tous les autres du même genre, c'est celui qui est le plus rallongé à absolument tous les niveaux, autant sur la route que pendant le combat ainsi que quand les personnages réfléchissent et doivent faire un choix : la vie en temps réel. On ne remplit les blancs à aucun moment de nouvelles actions, juste on étire tout jusqu'à se superposer à la vitesse de croisière d'un citoyen comme un autre.
Si nous étions captivés étant gosses ce n'était pas par découverte d'un univers ou émerveillement d'une technique artistique, mais c'est parce que une autre existence, avec ses lenteurs et longueurs, nous invitait à entrer dans l'écran et partager avec elle.
Moyennement moche, parfois magistrale, toujours captivant : comme est la vie, il y a ce petit quelque chose dans l'air, les gens ou le soleil et la pluie qui nous donne envie de nous lever le matin pour rien faire de bien passionnant.
Là c'est pareil, il y a un père pour les pères, un enfant pour les enfants et tous les autres pour les autres. Chacun se laisse border par ce monde parallèle, tellement dilaté que c'est nous l'assimilé, comme si son existence était évidente, juste... ailleurs.
On ne peut le renier, il se meut au même rythme que nous même si il s'y passe des évènements bien différent. Chaque épisode est une occasion de se poser et de voir ce que l'univers permet autre part. On regarde d'autres gens qui doivent certainement nous regarder eux aussi.
Tellement humain, malgré les incongruités, que l'on ne peut renier leurs droits dans notre monde, tellement qu'ils sont présent dans l'esprit de chacun comme autre peuple dont on parle parfois au boulot, à la télé ou sur internet.
Aucune histoire nous est racontés, c'est un reportage en temps réel, presque en continu, qui nous montre les tragédies à l'autre bout des possibilités.
Aussi leur routine dans leurs occupations quand aucun tremblement d'énergie vient les frapper tout de suite. Simple documentaire exotique avec des intervenants entiers et bruts.
Pour un adulte c'est absolument impossible de remater cette série en entier, pourtant on s'est laisser porter une fois, puis une autre que l'on voulait partager ce voyage avec quelqu'un de cher, puis peut-etre une dernière fois en se perdant dans ses souvenirs, et une autre pour retrouver ses sentiments si accrochant que l'on ne retrouvera jamais ailleurs.
Il y a quelque chose dans ce tableau mal dégrossi à rallonge qui prend tout un coté de la pièce, justement, à lui seul c'est une manière entière de vivre, voir les choses d'un autre coté, de respirer un autre air.
Tout le monde peut vivre des univers, combien peuvent vivre le leur ?