Durarara!!
7.6
Durarara!!

Anime (mangas) MBS (2010)

Quand Ikebukuro se transforme en terrain de jeu pour les légendes urbaines et les combis déjantées

Durarara!!, c’est un peu comme si tu débarquais à Ikebukuro, prêt à boire un simple café, mais qu’en une journée, tu te retrouvais à discuter avec une fée urbaine sans tête, à échapper à des bastons dans les rues, et à te poser des questions existentielles sur les gangs qui fonctionnent à coups de messages sur internet. Si tu cherches une série qui défie toute logique, mélangeant folklore, humour décalé et drames modernes, alors tu es au bon endroit. Mais attention, ici, chaque personnage a son agenda secret, et tu risques de t’y perdre aussi vite qu’un touriste dans les ruelles de Tokyo.


L’histoire de Durarara!! est un véritable patchwork de récits et de personnages aussi improbables que fascinants. Tu te retrouves dans une version complètement barrée du quartier d’Ikebukuro où tout le monde semble avoir un truc étrange à cacher. Entre gangs anonymes, créatures surnaturelles et personnages aux pouvoirs complètement démesurés, la série jongle avec tellement de sous-intrigues que tu ne sais jamais vraiment à quoi t’attendre. Et c’est exactement là où Durarara!! te prend par surprise : elle te fait croire que tu regardes une histoire simple sur des gangs urbains, pour ensuite te balancer une moto noire conduite par une cavalière sans tête qui cherche… son propre crâne.


Les personnages sont la colonne vertébrale de la série, chacun apportant une dose de chaos bien dosé à l’ensemble. Mikado, l’étudiant fraîchement débarqué à Ikebukuro, semble être l’archétype du garçon banal. Mais spoiler alert, dans cette ville, personne n’est "banal". Très vite, il se retrouve embarqué dans des affaires de gangs, et on se rend compte que même lui a des secrets plus sombres qu’on ne pourrait l’imaginer. Izaya Orihara, le maître manipulateur qui se délecte du chaos qu’il provoque, est à la fois fascinant et terrifiant. Un véritable troll urbain en chair et en os, toujours prêt à manipuler la vie des autres pour s’amuser.


Et puis il y a Shizuo, l’homme le plus fort d’Ikebukuro, qui te lance des distributeurs automatiques à la figure quand il est un peu énervé (et disons qu’il est souvent énervé). Shizuo est un personnage tellement exagéré qu’il en devient iconique. Sa rivalité avec Izaya est un running gag autant qu’un affrontement titanesque. Leur dynamique ajoute une tension explosive à chaque épisode.


Mais Durarara!! ne se contente pas de balancer des combats et des pouvoirs surnaturels. La série aime jouer avec des thèmes plus subtils : la solitude, le besoin d’appartenance, la manière dont la technologie et internet façonnent notre rapport aux autres. Les gangs de la ville, notamment les "Dollars", sont organisés via un forum en ligne anonyme, ce qui donne une réflexion étonnamment moderne sur le pouvoir des communautés virtuelles.


Visuellement, Durarara!! te balance une Ikebukuro stylisée, pleine de néons et de contrastes. Les scènes d’action sont souvent survoltées, avec des personnages qui volent littéralement (ou presque) à travers les rues. La série a ce côté "surprends-moi à chaque coin de rue", où l’imprévu devient la norme. Un instant, tu es dans une conversation banale entre amis, et l’instant d’après, une tête de cheval fantôme surgit. Tu ne sais jamais quand le surnaturel va frapper, et c’est ça qui rend Durarara!! si unique : cette capacité à mélanger l’absurde et le quotidien avec une fluidité déconcertante.


Cela dit, avec autant de personnages et d’intrigues entremêlées, Durarara!! peut parfois te donner l’impression de suivre plusieurs séries en même temps. Le rythme est volontairement décousu, et il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil. La série saute d’un personnage à l’autre, d’une intrigue à une autre, et parfois tu te retrouves à te demander : "Mais attends, qu’est-ce qui se passe déjà avec ce gang ?". Ça fait partie du charme, mais ça peut aussi frustrer les spectateurs qui préfèrent une narration plus linéaire.


Et puis, il y a la fameuse moto noire, Celty, une Dullahan (une créature du folklore irlandais, pour info) sans tête qui communique par SMS et dont le casque de moto est devenu un symbole. Sa quête pour retrouver sa tête est à la fois le fil rouge de la série et un prétexte pour introduire des moments étranges, touchants et parfois carrément épiques. Elle est à la fois effrayante et incroyablement humaine, un paradoxe vivant (ou plutôt mort-vivant) qui donne une profondeur inattendue à ce chaos organisé.


En résumé, Durarara!! est une série qui mélange le fantastique, le drame et l’humour décalé dans une ville où tout peut arriver. Les personnages sont aussi fous que fascinants, l’intrigue part dans tous les sens, et pourtant, tout finit par se recoller dans un tableau psychédélique de légendes urbaines modernes. Si tu aimes les séries qui te baladent entre le surréalisme et la réalité, avec des personnages aussi complexes que drôles, alors embarque pour un tour dans Ikebukuro avec Durarara!!. Tu ne sauras jamais où ça te mène, mais c’est ce qui rend le voyage si excitant.

CinephageAiguise
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2010

Créée

le 23 oct. 2024

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Durarara!!

Durarara!!
killuapo
8

Critique de Durarara!! par killuapo

Comme Baccano, du même auteur, Durarara, au lieu de se focaliser sur un seul groupe de héros, divise son temps de diffusion sur les destins d'une douzaine de personnages qui s'entremêlent. L'histoire...

le 25 juil. 2010

13 j'aime

Durarara!!
Ninesisters
9

Critique de Durarara!! par Ninesisters

Une excellente série, notamment grâce à ses nombreux protagonistes dont certains que j'ai adoré, comme Shizuo, Simon, et bien entendu Celty, dont le comportement au quotidien tranche totalement avec...

le 15 mai 2012

8 j'aime

Durarara!!
Antevre
9

Critique de Durarara!! par Antevre

Excellente surprise que cette série. Mieux encore que Baccano, à mon sens. J'ai franchement adhéré à 200%. Dans le quartier de Ikebukuro, les destins se croisent et s'entrecroisent. Fraichement...

le 26 nov. 2014

5 j'aime

Du même critique

Astérix le Gaulois - Astérix, tome 1
CinephageAiguise
7

Quand tout a commencé avec une potion magique, des baffes et un centurion

Avec Astérix le Gaulois (1961), René Goscinny et Albert Uderzo posent les bases d’une saga légendaire, où les baffes volent aussi vite que les sangliers passent à la broche. Ce premier opus, bien que...

il y a 3 jours

2 j'aime

Le Jeu de la mort
CinephageAiguise
8

Quand la survie devient un art du spectacle

Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...

le 20 nov. 2024

2 j'aime