Médiocre à 78,3%

Eden est un animé de science-fiction qui propose une réflexion sur la nécessité de l’Homme dans le monde, on pourrait la résumer en : Est-il préférable d’avoir une planète saine peuplée de robot ou alors faut-il prendre le risque de laisser les humains sur Terre au prix de guerres et catastrophes écologiques ?

Néanmoins, la question est traitée de façon plutôt légère. Les qualités de la série résident davantage dans l’aspect graphique avec une CGI bien réalisée (même si les décors brossés dessinés à la tablette graphique font parfois un peu tâche avec les personnages au premier plan), dans les musiques qui sont étonnamment excellente (une bande son orchestrale riche et somptueuse malgré le peu d’épisodes proposés), et enfin dans son côté tranche de vie, avec l’évolution de personnages parfois agréables et touchants.

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Cependant, de nombreux défauts mettent à mal la qualité de la série, à commencer par sa longueur. En effet, la série est beaucoup trop courte pour développer quoi que ce soit (4 épisodes, ça ne fait même pas un petit film). On a beaucoup de mal à s’attacher aux personnages et à cet univers superficiel. Certaines scènes, qui sont censées être émouvantes, laissent de marbre et tombent comme un cheveu sur la soupe ( celle où les robots se mettent à danser auraient pu être mieux amenée pour ne citer qu’elle).

On ne se sent pas impliqué et encore moins responsable de ce monde, qui n’est d’ailleurs pas très crédible. L’univers minuscule est à peine développé : il y a un gros méchant (un chevalier trop D4RK), 10 gardes pas très gentils (en noir et rouge), 5 civils (qu’on voit moins de 15 secondes dans toute la série) et la famille du protagoniste. En ce qui concerne les lieux, il y a la base des reclus de la société (une société qu’on a d’ailleurs jamais vue), la base des méchants et la base cachée des humains.

Tout semble factice, personnellement je n’y ai pas cru, je ne me suis jamais senti immergé dans cet univers. Et je ne parle même pas de la course poursuite risible où une gamine détruit une armée de drone en tapant avec un marteau sur les murs, ni de la scène où elle démolit un à un les soldats robots qui perdent le peu d’autorité et de crédibilité qu’ils avaient. D’ailleurs, aucun détail n’est donné par rapport à la disparition de l’humanité, je ne peux pas croire que toute l’espèce humain ait disparu, et encore moins que l’humanité reposerait en un unique endroit et laissant le plein pouvoir à un unique homme non encadré (on a vu mieux niveau précaution pour la survie de l’espèce).

Enfin, les personnages se montrent parfois énervants. Les robots qui sont souvent censé faire rire avec leur diction artificielle en utilisant du vocabulaire précis et scientifique «tes chances de survie sont de 78,3%» ou «quand tu avais 11 ans, 234 jours, 14 heures et 3 minutes» et leur non compréhension de la subjectivité et des expressions (alors qu’ils sont censés être intelligent et connaître le dictionnaire par cœur). Enfin bref, un humour qui peine à faire rire et qu’on retrouve dans toutes les œuvres avec des IA (en plus du chara-design, l’humour ressemble en tout point à celui de la campagne de Portal). Et puis la gamine et sa crise d’adolescence on en a vite fait le tour, c’est plus irritant qu’autre chose. Je ne parlerai même pas des blagues et répliques enfantines de l’héroïne alors qu’elle porte littéralement l’humanité sur le dos dans un combat de mécha qui n’a rien de spécial : ce qui éradique le manque d’enjeu déjà criant, en parti dû à la durée elliptique de la série et à la pauvreté de la mise en scène qui n’arrange pas les choses.

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L’animé s’inspire des réflexions de Devilman et d’Evangelion sur le destin de l’Humanité mais en répondant à la question de façon laconique et puérile, par le pathos et les larmes, le grand méchant balaye ses convictions pour embrasser l’humanité (sur ce point là, on se rapproche davantage de Naruto). Au final c’est un animé avec quelques qualités noyées par ses défauts mais surtout par sa durée lapidaire.
Tous les éléments de la série sont à peine développés, et avec médiocrité, alors moi aussi je vais faire les choses même pas à moitié : 4/10.