Elfen Lied n'est pas une série qui débute en douceur. Après un générique déroutant mais de toute beauté, un bras fraîchement arraché jonche déjà le sol, et les premières têtes ne tardent pas à voler, frappées par une force invisible semblant émaner d'une adolescente vêtue d'une camisole et d'un masque. Après s'être déjouée de ses entraves, elle commence à chantonner et se dirige, nue, vers la sortie, massacrant tous ceux qui tentent de se mettre en travers de son chemin. Une fois dehors, un tireur d'élite parvient à la blesser et elle sombre dans l'océan, inconsciente. Le lendemain, deux jeunes gens stupéfaits la retrouvent sur la plage, toujours aussi peu vêtue, mais personnifiant l'innocence, la pureté et la naïveté.
Le premier épisode a de quoi choquer le public non averti, et cela reste valable pour une bonne partie des épisodes. Mais il faut bien comprendre que dans le cas présent, la violence est loin d'être gratuite : en dehors d'une entrée en matière exagérée et de deux ou trois autres scènes, elle est mise à profit par un scénario impeccablement découpé et par une histoire décrivant de jeunes personnes traumatisées, violentes et fragiles, une histoire centrée sur la relation entre deux personnages : l'un plutôt ordinaire et non-violent, et l'autre, son exacte opposée alternant béatitude et haine aveugle.
Tout comme la violence, la nudité est justifiée. Et encore, celle-ci ne montre pas grand chose, si ce ne sont que des poitrines et des courbes, à l'instar de la série Ookami to Koushinryo (Spice and Wolf).
Elfen Lied aborde de nombreux thèmes assez douloureux, tels que la cruauté juvénile ou le rejet d'un individu, et présente une histoire d'amour triste et compliquée. Sa fin est un véritable coup de maître, et la bande son est magnifique.
Déprime garantie.