Saison 1 :
"En Analyse" fait partie de ces séries HBO qui n'ont peur de rien, et visent à pousser "vers le haut" la pratique de la télévision : dispositif bergmanien du huis clos entre psychanalyste et patient, absence de musique, concentration totale sur ce qui se joue dans la tête et entre deux (ou trois) acteurs statiques, ritualisation à l'extrême du mécanisme du "feuilleton" assimilé à un traitement répétitif à long terme... Même si tout cela est une adaptation américaine d'une série israélienne à succès, il faut admettre que cela ne manque pas de panache ! Et ce d'autant que les acteurs qui relèvent ce défi, Gabriel Byrne en tête, tiennent la route, et nous emmèneront au fil de 43 séances vers un ou deux vrais pics d'émotion. Dommage que "En Analyse" souffre - en particulier par rapport au "tout-venant" de la série US - d'un puritanisme féroce, d'un moralisme extrême, qui ne me paraît pas justifié par son thème, mais traduit un attachement ici peu pertinent aux "valeurs" traditionnelles : même si la famille est la source de tous les maux, elle reste incontournable. [Critique écrite en 2010]
Saison 2 :
J'avais aimé les parti pris peu conventionnels de la première saison de "En Analyse", je dois avouer que je me suis ennuyé à mourir devant l'interminable répétition des mêmes dans cette seconde saison par trop paresseuse : sujets de thérapie à peu près similaires, en forcément moins intéressant, à l'exception peut-être du cas de Walter, le CEO en pleine crise ; mise en scène, narration et interprétation respectant minutieusement les règles établies par les créateurs - et sans doute par le modèle original, israélien... Difficile de ne pas trouver tout cela terriblement pesant, irritant (les rapports entre Paul et sa thérapeute, mal interprétée par une Dianne Wiest qui n'a, depuis le début de la série, jamais réussi à conférer à son personnage la moindre profondeur), voire même assez antipathique au final (je pense en particulier à la misogynie assez répugnante que traduit la partie concernant Mia). Même Gabriel Byrne, acteur généralement respectable, semble baisser les bras et se contente de quelques tics répétitifs. "En Analyse" a malheureusement fait long feu… [Critique écrite en 2012]