Mh... What ?
Quand j'ai appris l'existence de cette série, j'ai failli ne pas y croire parce qu'un étudiant de l'ESRA qui ressort avec un diplôme ne peut pas se résumer à faire une sous web-série de merde sur...
le 3 oct. 2014
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En Passant Pécho est une web série complètement déjantée dans laquelle on suit les "aventures" de Cokeman et ses acolytes Quiberon, Mireille, Weedman et Hedi, entre autres.
Ambiance cradingue et grivoise, background dopé à la culture geek, punchlines de sodomites (aux sens propre comme figuré), le ton est donné dès les deux premiers épisodes (à huis clos) où l'utilisation abondante de gros plans renforce le malaise.
Les deux premiers épisodes sont un déferlement de violence verbale (et parfois physique) sur fond de "débat" avec des thèmes pour le moins atypiques à savoir la masturbation et le "Mojo". Cokeman nous étale sa science tout en balançant des répliques cultes tout droit sorties de l'imagination de deux réalisateurs/auteurs complètement délirants. En parallèle de ces deux épisodes, Cokeman tente de se lancer dans le podcast sous l’œil critique de Weedman.
Les épisodes 3 et 4 marquent ensuite un tournant dans la série. Finis les huis clos et place à des scènes narrées depuis une cellule de prison ou une salle de permanence. La réalisation prend de l'envergure et s'installe alors une trame de fond qui sera développée dans les épisodes 5 et 6. Weedman disparaît pour laisser place à Mireille et Hedi (Philippe... Et ouais, je balance les noms comme ça, narvalo), ce qui va nous permettre de mieux cerner le personnage de Cokeman. On arrive à une synthèse parfaite entre scénario et personnages "profonds", et humour destroy. Cokeman tombe amoureux et continue de nous montrer l'étendue de son talent de dealer. Il essayera même de tourner sa sex tape avec Mireille, "la nympho qui pue de la schneck" dans un épisode bonus où on retrouve le huis clos originel (le délire va encore plus loin vu qu'on est désormais en caméra fixe tout le long).
Les épisodes 5 et 6 marquent un nouveau revirement dans la série, désormais produite par Getaway Productions. En effet, l'écriture devient plus sérieuse avec des épisodes plus longs et mieux réalisés avec de nombreux plans en extérieur et des enchaînements de scènes. La drogue est moins présente dans ces épisodes (ce qui explique peut être leurs succès moindres) et laisse place au développement des personnages et de l'intrigue. L'humeur trash de la série, mélange survitaminé de pratiques sexuelles "marginales" et de scatologie, est toujours présent mais n'est plus qu'une toile de fond. La série devient plus dramatique, surtout au moment où Cokeman prend un râteau monumental. Dès lors, le dealer décide de se racheter une conduite et devient vendeur d'armes phalliques et vaginales (le poing amérizboub, la trompe de Bamako, la chatte à tata...) en compagnie de son "écuyer sarrasin" Edwige dans l'épisode parallèle intitulé "Cokeman la Brocante".
Dernièrement, deux épisodes ont fait surface: l'épisode 7 "Bête de Plan" qui se déroule dans une cité et revient sur le thème central de la série (la drogue pour ceux qui dorment depuis le début de la critique) et très récemment "Qui veut épouser Cokeman?". Le premier fait à nouveau ressortir le soin apportée à la réalisation mais ne parvient pas à nous faire rire aux éclats malgré quelques passages sympathiques. Quant au second, c'est presque un retour aux sources. Le niveau d'insultes et de pétages de câble à la seconde atteint à nouveau son zénith. Cokeman, lassé de se faire "pépon" par ses posters de Bruce Willis, cherche l'amour sur des sites de rencontres. S'enchaînent alors des entretiens entre Cokeman et ses potentielles conquêtes, qui sont tou(te)s des caricatures (la vieille, la bourgeoise, le gay, la provinciale décérébrée, la juive, la petite fille...). De plus, la pléiade de guests (Aude Gogny-Goubert, Mister V, Juliette Cogone (violoncelliste des LEJ) ou encore Jhon Rachid) rend le tout encore plus agréable. On retrouve le Cokeman impulsif et malsain voire psychopathe des débuts qui a totalement éclipsé le Cokeman fragile des épisodes 5 et 6.
En définitive, En Passant Pécho est une série avec un univers tellement particulier que le meilleur moyen de se faire une opinion reste de regarder par soi-même. Malgré la petite baisse de niveau de la série ces dernières années, il s'agit d'un OVNI parmi les webséries françaises qu'il faut absolument découvrir. Si vous adhérez à ce genre d'humour, vous allez rapidement crier au génie.
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Créée
le 3 mars 2016
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