Enfer et Paradis
6.3
Enfer et Paradis

Anime (mangas) TV Asahi (2004)

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Inachevé, saupoudré d'évidents défauts, mais pourtant un animé culte !

C'est toujours un plaisir d'écrire une critique sur un oeuvre qu'on a adoré et qui pourtant n'a pas une très bonne réputation. C'est le cas de Tenjou Tenge !

Il est très facile de dévoiler les défauts de l'animé, certains éléments, dont le ecchi, vont aussi très rapidement (probablement dès le premier épisode) faire fuir un grand nombre de personnes ! Pourtant quel dommage.

Je vais commencer malgré tout par décrire les quelques défauts de l'animé, qui sont énormes, j'en conviens. Le plus grand est à l'évidence le côté inachevé de l'animé. Divisée en deux parties qui s'entremêlent, l'intrigue de l'animé est aussi d'une qualité inégale. Un flashback assez long, d'une dizaine d'épisodes, vient couper à deux reprises l'intrigue principale. Et grand bien lui en fasse, car l'intrigue principale est d'une qualité moindre. On entame celle-ci avec les dix premiers épisodes ! Assez classique, peu profonde en apparence, elle ressemble finalement à celle d'un shonen sans originalité ! Après les flasback, on retrouve cette intrigue principale, qui si la première ne semblait pas assez dense, devient là beaucoup trop rapide. Surtout si on prend en compte, et je le fais, l'OAV qui suit et qui continue directement l'animé ! En effet de nouveaux éléments s'enchaînent beaucoup trop rapidement sans éléments d'explication ! Et contrairement à ce qu'on aurait pu espérer (bien que deux OAV était de toute façon un format trop court), on avance un peu dans l'intrigue, mais l'animé se termine toujours au milieu de son intrigue principale. On pourrait donc craindre que le scénario soit creux, vide et le gros point faible de cet animé.

Et c'est en effet son point faible, mais il est pourtant loin d'être inintéressant. Le rôle du flasback, l'analepse pour cesser un peu d'utiliser des termes anglo-saxons, est déterminant pour juger de la qualité du scénario. Là pour nous expliquer la situation, on suit une intrigue presque autonome et indépendante, pleine de suspens, de rebondissement et de tragique. C'est réellement le point fort de Tenjo Tenge. De plus, c'est cette histoire à part entière, où les deux "héros principaux" sont absents, qui va finalement donner aussi de la profondeur à l'intrigue principale. On sent maintenant dans celle-ci, les enjeux qui la sous-tendent, le tragique d'une situation qui n'est que la conséquence d'une histoire encore plus tragique qui n'appartient malheureusement pas qu'au passé. Elles complexifient le rapport qu'on peut donc entretenir vis à vis de bien des personnages importants de l'intrigue.

C'est donc maintenant qu'il faut parler du point fort de l'animé, ces personnages ! Que ce soient les deux héros bien que dans un moindre mesure, Natsume Maya, l'héroïne du flasback (qui reste pour moi le personnage féminin essentiel de l'animé), Aya sa soeur, héroïne au moins en théorie de l'intrigue principale, Takayanaga, les adversaires Mitsuomi, Bunshishi (mon coup de coeur, bien que trop secondaire à mon goût), et le personnage essentiel du flashback Natsume Shin, tous sont habité par un charisme qui leur est propre. Je pourrais faire un paragraphe entier, sur l'intérêt de chacun, beaucoup moins classiques souvent qu'il n'y parait. Je m'en abstiendrai mais je parlerai juste un peu de Takayanaga. Pourquoi ? Car il n'est pas l'exemple le plus évident mais alors qu'il pourrait sembler un personnage classique secondaire, le serviteur calme et sérieux de l'héroïne qui sera vite éclipsé par les deux héros, il n'en est rien. Il possède une véritable personnalité, un véritable charisme, et un penchant comique impressionnant. (un des points forts de l'animé sur lequel je reviendrai) Ne faisant pas partie du flashback, son intérêt mérite plus d'être mentionné, car moins évident.

Mais en dehors du charisme, ce qui est véritablement intéressant dans cet animé, c'est l'absence de manichéisme dans les relations entre personnages ! Tous ou presque semblent avoir leur côté sombre, leur part de culpabilité. Et tous ceux du flashback au moins voient leur psychologie évoluer au fil des événements. Gentils ou méchants ? Finalement, l'analepse vient considérablement troubler les cartes. Et l'intrigue principale se divise finalement entre héros et adversaires, sans forcément bien comprendre quel camp vaut mieux que l'autre. (bien qu'il y ait notamment et malheureusement au début de l'animé quelques adversaires caricaturaux, un méchant très méchant et un catcheur honorable) Les relations amoureuses aussi sont complexes, toujours perturbés par d'autres sentiments. Et là j'ai trouvé que c'était assez surprenant. Souvent, les perturbations viennent du caractère profondément timide ou inexpérimenté d'un personnage. Là, c'est le réalisme des sentiments contradictoires qui vient perturber le jeu.

J'ai d'ailleurs noté avec grand plaisir, qu'on a dans notre duo de héros principaux, l'un qui est dès le début de l'animé en couple. Quel plaisir de n'avoir pas à faire qu'à des jeunes célibataires vierges comme dans la plupart des animés. Ici une belle relation de couple, très sympathique, posée, attachante. La petite amie de Bob est d'ailleurs l'un des personnages les plus attachants bien que secondaire de Tenjo Tenge pour moi. Nous nous trouvons d'ailleurs avec des personnages qui ont des relations sexuelles. Sans qu'on en fasse tout un plat. Bien qu'une liaison va être déterminante pour l'intrigue.

On en vient donc naturellement à la question du ecchi présent dans l'animé qui va en rebuté plus d'un, et probablement pour de mauvaises raisons. Bien sûr, on voit un certain nombre de petites culottes qui n'apporte rien et certaines scènes sont franchement facultatives. Pourtant, c'est la première fois que j'apprécie vraiment le ecchi dans un animé. Déjà, on a pas le côté ultra agaçant, de nombreuses scènes ecchi qui mettent en scènes des situations propices à l'exhibition et avec la réaction typiques des personnages féminins outrées et scandalisées par le comportement des messieurs, souvent causés plus par le hasard que par leur perversion. Ici nulle pudeur des héroïnes, les scènes exhibitionnistes sont faites sans chichi sans pour autant tomber dans l'excès inverse courant de personnages féminins obsédées par le sexe. Il y a une certaine neutralité psychologique du côté ecchi, on montre souvent et beaucoup sans en faire tout un plat. Pourquoi ? Parfois, pour du fan service, mais souvent c'est aussi une mise en valeur d'un des points fort de l'animé, d'excellents charac design. Le physique de nos personnage est charismatique, celui des femmes aussi ajoutée à la beauté de ces corps, qu'on nous dévoilent. La mise en valeur des corps des hommes (halala ce corps sculpté de Mitsuomi claque !) mais surtout le côté sexy des femmes ajoutent au charisme, au côté fascinant, et à cette idée de pouvoir. Il y a donc un caractère esthétique exprimé par cet aspect de l'animé, mais aussi un aspect profondément comique à ces scènes. J'ai rarement autant ri, que ce soit les dialogues, certaines situations, le ecchi sert souvent une veine comique qui donne à Tenjo Tenge son caractère particulier. Beau, nous l'avons dit, mais aussi léger et drôle, tout cela forme une belle alchimie très agréable dans un animé où les combats sont nombreux. D'ailleurs, sans que l'animation soit forcément extraordinaire, la simplicité, le coloris, l'efficacité du charac design rend particulièrement attrayant les combats. Si l'on trouve nombre de "super-pouvoir" utilisés dans l'animé, de plus en plus au fil des épisodes, l'animé évite le défaut de ces mouvements qui deviennent illisibles ! Ici on perçoit bien le coup de poing, et c'est la force qui s'en dégage qui permet le plaisir du spectateur.

Enfin pour en revenir au personnage, si les deux héros principaux ont leur charisme propre, il est très dommage qu'on en sache si peu sur eux. Nagachi, le héros principal, a une histoire qui lui est propre, liée à sa famille, à sa nature-même, une histoire intéressante, mais qui n'est que suggérée et nous n'avons aucun élément de réponses, d'explication. Quel dommage !

Alors bien sûr cet animé n'atteint pas le statut de chefs d'oeuvre, il a bien trop de défauts importants pour cela. Son intrigue principale, totalement inachevé, peu dense, rythmiquement pas toujours maiîtrisée, un coté ecchi quelques fois excessifs, un héros principal dont l'histoire et le background ne nous sont en rien dévoilé.
Mais malgré tout, les immenses qualités de l'animé ont suffit à le rendre culte envers et contre tout ! Il fait parti de ces rares animés d'actions savant incorporé un aspect comique très réussi qui ne va en rien ridiculiser l'aspect tragique avec lequel il cohabite. Son humour, donc, son efficacité graphique et scénique, s'ajoutent à des personnages vraiment charismatiques, nouant entre eux des relations plus complexes que prévues, tout cela grâce à la formidable intrigue de l'analepse. Rares sont les animés qui savent jouer si bien de leurs qualités, qu'ils peuvent devenir malgré leur défaut culte ! Et pour cela, cet animé aura toujours une place particulièrement dans mon coeur de geek ! On remarquera la difficulté de ne pas sombrer dans le kitch, ridicule et vain, quand on le comparera à la version similaire et pourtant mauvaise à souhaite qu'est Ikkitousen. Lui aussi a de fortes qualités graphiques, un érotisme exacerbée, et des combats, mais mon dieu quelle daube !
Vy Ty

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