Le 14 septembre 2019.
Il s'est écoulé, depuis le ciel orageux d'internet, une drache d'insultes contre EnjoyPhoenix, pionnière des youtubeuses make up. La cause ? Une question qui naquît des lippes pendantes de la cocaïnomane notoire Gaëlle Garcia, que notre chère youtubeuse, mal à l'aise, répondit, avec diaphanéité, le nom de « Seb La Frite ».
Suite à cela, les réseaux sociaux impavides vitupérèrent contre elle des jours durant ; voila ce que fut la distraction des acariâtres comminatoires : parjures, ad hominem, insultes, sophismes.
Diantre, qu'était-ce donc la question??? « Quel youtubeur t'attire le moins ? » Voilà tout.
Je ne parlerai pas de Gaëlle Garcia, cette inanité cocaïnée, ni du Géronte de ce prostibule qu'est youtube, dans lequel il passe son temps à courber l'échine pour quelque likes, Seb La Frite. Parce-que, premièrement ils ne m'intéressent pas et surtout parce-que c'est une critique sur Enjoy Phoenix, tout simplement.
Une obscure nuée d'images religieuses flotte perpétuellement autour de Marie Lopez (aka EnjoyPhoenix), mais l'image la plus clairvoyante parmi ce brouillard pictural est celle du Christ, de l'élue crucifiée sous la huée des salisseurs d'âmes.
EnjoyPhoenix est en quête de vérité, cette vérité qu'est ce Réel transcendant qui lie l'âme humaine avec la beauté du monde, mais pour ce faire, il faut embrasser la souffrance, telle est la loi souveraine de Zeus : enseigner par la souffrance, comme ce fut le cas de Prométhée. Il faut souffrir pour recevoir la sagesse, et il faut souffrir pour la donner.
Marie c'est cela, rien d'autre, la souffrance pour la sagesse.
Marie commença youtube parce-qu'elle reçut des moqueries, et elle continue les vidéos sur youtube malgré les railleries, et même à son plus haut niveau, c'est à dire au dessus de l'Empyrée du web, elle se fait malgré tout assaillir.
En voici bien une atrocité, celle de l'éternelle victime de la foule que supporte EnjoyPhoenix.
L'âme de la foule est une condensation de fumée terne et fétide, aussi capable de cacher l'abîme de ténèbres d'où elle est sortie que d'offusquer les gouffres de lumière vers lesquels elle ne permet pas qu'on s'élance. Certains individus se font piéger par la foule et, comme aveuglés par leur excitation, participent aux borborygmes et calembredaines, tandis que d'autres se font tout autant piéger en devenant, dès lors, victime de celle-ci. EnjoyPhoenix est l'éternelle victime, elle peut faire bien ou mal, la sentence est tombée : elle est et restera châtiée.
Que faire ! A veau-l'eau la foule ! Marie Lopez, 24 ans déjà, croasse dans les ténèbres au fond d’un désert où ne viendront entendre que ceux qui se sont éloignés de tous les chemins de la multitude. Ses vidéos sont pour ces souffrants le don d'un amour non naturel, mais surnaturel, cette chose indicible que l'on peut voir qu'avec le cœur et que l'on ressente seulement avec intensité, comme un O Salutaris résonnant chaque matin dans cette église gothique située à l'orée de la vétuste rue, ignorée par la multitude car trop pressée d'éructer leur menue big mac à 10e.
Il est guère possible que les persiflages cessent, le monde est ainsi fait pour qu'il y ait des vaincus et des vainqueurs, c'est comme ça.
Le Christ a déclaré « Bienheureux ceux qui sont affamés et assoiffés de justice » ; EnjoyPhoenix mourra peut-être sous les injures, et ce sera bien fait, sans doute, puisque tout le monde la condamnera, exceptés les vaincus. Elle n'a que faire d'équiper son chef d'une couronne d'épines ou de charbons ardents, et depuis longtemps déjà elle a pris son parti, ceux des affamés et des assoiffés de justice.
Youtube sera son Golgotha.