Ergo Proxy... un animé dont la réputation est assez particulière, divisée entre "chef d'œuvre" et "pire animé jamais fait", ne passant que très rarement par la case d'un simple "bon" ou "mauvais"... alors, véritable perle de l'animation japonaise et de la réflexion se basant sur ce que la philosophe a fait ces derniers siècles ou masturbation psychologique sans intérêt ?
Mon avis, vous vous en doutez en voyant la note, n'est pas du tout du côté du second... mais pas vraiment du côté du premier non plus, non, Ergo Proxy n'est ni parfait ni l'animé du siècle, loin de la, pourtant, je le recommanderai à tous les curieux, pourquoi ?
Tout simplement parce que cet animé réussit, malgré son apparente simplicité, à faire parti de ces animés que l'on compte sur les doigts d'une main, vous savez, ces œuvres qui vous demandent de réfléchir et peuvent vous ouvrir un pan entier de culture qui vous paraissait bien ennuyante, dans notre cas, je veux bien sûr parler de la philosophie. Il paraît évident que des (peut être nombreuses) libertés ont été prises, certains vous en diront plus que moi sur ce sujet la, mais est-ce un réel défaut ?
En faite, cela dépend du but de l'animé, et c'est bien pour ça que les avis sont aussi divisés : pour moi, Ergo Proxy n'a pas était fait dans l'idée d'utiliser le sacro-saint travail des philosophes, mais simplement de s'en inspirer, ce qui permet à la fois dans certains cas de donner une nouvelle lecture (même si elle est opposée au sens originel) mais aussi et surtout d'encourager le spectateur à se plonger dans ces lectures, dans un sens, il faudrait rapprocher cet animé de ce qu'à fait Fantasia avec la musique classique, même si cela fonctionne évidemment moins bien puisqu'il est plus compliqué de proposer une interprétation du travail d'un philosophe que d'une musique, et c'est peut être la qu'Ergo Proxy va trop loin, en poussant le lien et la référence trop loin et donc en montrant au spectateur dont l'œil les cherche ses moindres failles, freinant puis perdant les dits-spectateurs, qui plus est, une fois toutes les références retirées, l'on ne trouve pas ce scénario original et d'une profondeur extrême que l'on attends, mais plutôt quelque chose, si j'ose me permettre, de relativement simpliste et banal malgré un univers plutôt intéressant et rempli de bonnes idées.
Dommage, surtout quand l'on se prend à plusieurs reprises des petites pics pour prévenir le spectateur du casse-tête qui l'attends ou qu'un des personnages se permet de rire d'un détail que, je pense, peu de gens avaient remarqué, de tel sorte que c'est bel et bien le spectateur qui est visé par la remarque. Ce n'est vraiment pas ce dont l'animé avait besoin pour se faire apprécier, et donne presque l'impression que c'est ce qu'il ne veut surtout pas.
Et pourtant, je lui ai mis 10, ce qui paraît étrange... mais est justifié, tant cet animé m'a fait plaisir. Peut être ne suis-je pas objectif et est-ce mon ennui de ces animés prêt-à-regarder qui balancent du gore pour balancer du gore et aux personnages vus et revus qui nous apprennent que l'on peut tout surmonter avec le pouvoir de l'amür/l'amitié, du destin... ou du deus ex machina, qui parle plus qu'autre chose, tant cette œuvre fait tout ce qu'elle peut pour s'éloigner de ce modèle, je ne le nie pas, mais il n'y à pas que ça.
Ergo Proxy est un animé très particulier qui se regarde difficilement une fois, plus facilement la seconde fois et encore heureux puisqu'il y à beaucoup de détails de scénario (en faite, la majorité des détails) que je n'avais même pas vu lors du premier visionnage, et c'est bien la la qualité majeure d'Ergo Proxy, malgré toutes ces informations que je n'ai pas enregistrés, j'ai apprécié ce premier passage il y à quelques années et avant de revoir cet animé, je vous aurai dit ceci : "la première fois, vous comprendrez une histoire, la seconde, une autre, la troisième, une autre, pourtant, aucune des trois n'est fausse, ce ne sont que trois points de vues sur un univers" mon avis sur cela à changer, mais pas tant que ça, en faite, Ergo Proxy se laisse voir de différentes manières.
Mon premier visionnage, j'ai compris le scénario de l'animé, le second visionnage, j'ai compris ce que l'animé voulait dire, peut être au troisième comprendrai-je vraiment l'univers (certains points restant plutôt flous), et c'est bien peut être comme ça qu'il faut consommer cette œuvre, pas en une fois, mais en plusieurs étapes assez espacés pour que la compréhension des références ici et la aient évolués entre les différents essais à comprendre cette masturbation psychologique magnifique qu'est Ergo Proxy afin de rajouter à chaque fois une couche d'histoire... auquel cas, à voir les avis de ceux qui l'ont vu après avoir obtenu ces connaissances, ne serait-ce pas un parallèle avec la vie, plus on la comprend moins on l'aprécie ? Cette réponse, je l'aurai dans quelques années, quand je me serais lassé d'Ergo Proxy, ce qui n'est pas encore le cas. Pour conclure, vu que les citations philosophiques sont omniprésentes, il m'était impossible de finir autrement que par une citation de mon épisode favoris :
"Je pense donc je suis, non, dans notre cas c'est plutôt je pense donc tu es"
Un must. 10.