"Désolé, revenez demain !" ou l'histoire du pigeon... qui se fait pigeonné
(attention spoilers dans cette critique) "Une vie meilleure", un film dans lequel deux personnages font tout pour avoir... une vie meilleure ! Enfin, c'est ce que j'avais compris, finalement ce n'est pas le cas.
Personnage principal antipathique au possible, enfant caricatural et mère au bord du gouffre, voila donc le trio qui dirige ce film. Le scénar peut être résumé en une phrase : les deux adultes, qui forment un couple très amoureux, tombent dans l'enfer du surendettement après avoir tenter de flouer le système pour avoir l'argent nécessaire pour acheter une vieille bâtisse et en faire un restaurant génial, Et l'enfant ? Et bien... il est laissé la, sur le trottoir, plus ou moins littéralement.
Au final, ce film est déprimant, et s'il montre sans doute une face sombre de la société actuelle (en particulier via la réaction des gens censé aider, qui disent plus au moins aux protagonistes qu'ils sont foutus), il n'en reste pas moins déprimant, ce qui est déjà un point qui m'ennui (non, je ne suis pas fan des drames), mais ce n'est pas la que le film, selon moi, est rempli de failles, non, c'est que ce film ne raconte pas une histoire. Si je veux savoir ce qu'est le quotidien des gens surendettés, je regarde les reportages de France 2, pas un film d'une heure et demi sur le sujet, non seulement ça sera plus court mais ça sera aussi plus instructif, en effet le film ajoute des composants "classiques" de l'industrie que l'on ne retrouve pas forcément dans la vie : ainsi on a droit à la mère qui fini en prison parce qu'elle est prise dans un traffic de drogue et le beau père qui se fait arnaquer par ce qui ressemble à réseau mafieux de banlieue, et c'est bien la le problème : ce film est à la limite entre le film et le reportage, l'histoire n'est pas assez plausible pour un reportage et, au final, trop peu intéressante pour un film.
Mais ce qui me dérange le plus, c'est bel et bien le message derrière le film : la famille "pauvre" (elle est serveur et mal payée, il bosse dans une cantine) a une idée génial mais vu qu'ils sont pauvres, ils se font bouffer par le système et ne s'en sortent que lorsqu'ils se barrent au Canada où ils deviennent (plus ou moins) riches parce que... c'est... le Canada. Entre-temps, l'enfant est laissé plus ou moins tout seul, se met à voler, à rater les cours (et il est sous-entendu qu'il ne le faisait pas avant) bref : pauvres, vous resterez pauvre.
Ce film est sans doute un excellent film objectivement parlant, le jeu d'acteur est sans doute très bon et tout ça, mais pour le non fan de cinéma que je suis, ce fut une heure et demi d'ennui et de déprime, à espérer que ça se finisse de manière vraiment déprimante par le suicide des protagonistes, ajoutant ainsi à la descente aux enfers économique une descente aux enfers psychologiques mais non : même ça, ils l'évitent.
Comme si au final le but de ce film était de simplement effleurer la surface du sujet complexe sur lequel il se base, un comble.